
Cette révolution, Paul Vergès l’avait prédite. Pendant trente ans, il a parlé d’un réveil des réunionnais s’attirant les moqueries et les rires. Mais son île, il la connaissait, il la chérissait et il l’a vue basculer. Gangrénée par la pauvreté, le chômage, l’instabilité sociale, économique et l’inaction des pouvoirs publics. Il a senti la révolte monter. Une colère sourde et froide qui ne demandait qu’à exploser.
Les émeutes de Freedom en 1991 étaient l’un des symptômes de la maladie. Lorsque le CSA décide de suspendre Télé Freedom qui émettait illégalement depuis cinq ans, de violentes émeutes éclatent. Pendant plusieurs semaines, l’île est plongée dans le chaos. Mais il fallait voir au delà de la suppression de Télé Freedom. En 1991, le malaise est déjà bien installé. Le taux de chômage et d’allocataires de minima sociaux de l’île est l’un des plus élevés de France. Vingt-sept ans plus tard, rien n’a changé.
Des combats, il y en aura eu d’autres. Lorsque la réforme des retraites de Raffarin passe en 2003, la fonction publique voit rouge. Les agents du service public bloque la Route du Littoral durant plusieurs jours. La Réunion est paralysée et la révolte matée à coup de bombes lacrymogènes. Quinze ans plus tard, des barrages filtrants sont installés par les gilets jaunes sur cette même route. Et l’issue du bras de fer entre manifestants et forces de l’ordre est la même.
À la différence des manifestations de 2003, le mouvement des gilets jaunes va au delà des clivages. Fonctionnaires, privés, travailleurs, chômeurs, jeunes, moins jeunes… Le mouvement citoyen fédère. Pour la première fois de leur vie, certains réunionnais descendent dans la rue, barrent des quatre voies, bloquent des grandes surface, des ronds-points, cessent d’être attentistes. Ce qui a changé ? La fin de l’illusion, un ras-le-bol, une explosion sociale, on appelle cela comme on veut. Cette mobilisation s’accompagne forcément de débordements.
Des usagers de la route bloqués durant des heures dans la chaleur. Des personnes qui ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail. Des commerçants forcés de fermer boutique, toute une économie ankylosée … Et il y a ces violences urbaines. Chaque journée de mobilisation des gilets jaunes est suivie d’une nuit de fureur. Des feux de poubelles, des magasins vandalisés, pillés, incendiés. La Réunion est engluée dans une crise tellement profonde que l’on se retourne contre son semblable.
Toutefois, une nouvelle étape a été franchie. On se retourne aussi contre les décideurs. Fait inédit, lundi 19 novembre, des manifestants investissent la pyramide inversée. Ils demandent des comptes et ont l’audace de rentrer chez le président de la Région. Ce même jour, dans la soirée, le domicile de Patrick Malet, le maire de Saint-Louis aurait été attaqué au cocktail molotov. Les décisionnaires ne peuvent plus se cacher, la réalité les rattrape. Les gilets jaunes font plier les institutions. Ce mardi 20 novembre, toutes les collectivités, les services de l’État, les établissements scolaires de l’île sont fermés. La Réunion est à l’arrêt.
Bien sûr, tous les actes de violence sont condamnables. Mais après avoir condamné, on fait quoi ? La plus grande des violences, ce ne serait pas plutôt d’avoir laissé tomber La Réunion au point que 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté ?
fh/www.ipreunion.com
13 Commentaire(s)
Dans un second temps,une Interdiction du cumul du mandat dès le mois de janvier.
Puis une suppression des taxes pour les Entreprises avec obligation de recruter.
De plus,relever le plafond de la Cmu de façon que les retraités soient exemptés de mutuelle .
Également,l'alignement du prix des produits laitiers sur la métropole et enfin, la suppression de L'octroi de mer.
Voilà un axe possible de travail pour Mme la ministre de l'outre-mer ,notre Président de Région,les députés,maires où autres.C'est le point de vue d"un ex emploi-jeune à qui on a piqué pas mal d'idée et mis en application juste à président la suppression de ce système :le manque d'inspiration du politique
Nou lé français où pas?
d'étiquette oubliez votre costume!redevenez citoyen c la base!
Didier Robert est à la botte de Macron. Au lieu de défendre nous les
réunionnais,il caresse Macron dans le sens du poil.C'est un bon petit macro des racines.Quant à nos maires et l'association de merde que faites vous pour nous le peuple?
Vous vous étonnez du grand taux d'abstentionnisme! Votre incapacité à défendre l'intérêt du peuple.Vous êtes bien lotis que le peuple souffre vous importe peu.Votre petite personne a de l'intérêt et celle de vos concitoyens qui vous mis en place tant pis.
Vous les maires et l'association des mères vous prétendez connaître la réalité du terrain de votre ville,le peuple vous a donné le pouvoir pour remonter ses doléances et si une association des maires existent vraiment notre île aurait de bon argument justifié pour affrontera le préfet, le président,n'importe qui la il y aura débat