Zone de catastrophe économique

Premier bilan du mouvement social sur les entreprises à la Réunion

  • Publié le 27 novembre 2018 à 16:28
  • Actualisé le 27 novembre 2018 à 17:44

Suite à l'appel lancé auprès des entreprises locales, un premier bilan montre que 719 d'entre elles (dont une majorité de TPE) se sont manifestés via le site internet de la chambre de commerce et d'industrie. Des entreprises de toutes la Réunion sont impactées, et c'est au total près de 20 millions d'euros de perte qui sont estimés depuis le début du mouvement. Et au total plus de 160 000 d'euros liés aux dégâts matériels.

Ce sont 719 entreprises qui ont complété le document déclaratif de la CCI de la Réunion.

Nombre de jours sans activité : 8 (sur 719 entreprises)
Chiffre d’affaires : Perte + 19 M € (sur 719 entreprises)
Stocks : Perte sèche + 2,4 M € (sur 719 entreprises)
Dégâts matériels : + 160.000 € (sur 719 entreprises)
83 % des entreprises sont des locataires.
Loyers impayés : + 4,2 M € (à ce jour)
Nombre de salariés impactés :
Près 2.500 (temps plein)
Près de 3.400 (temps plein, partiel et apprentis)

Les motifs de fermetures

Plusieurs motifs sont évoqués par les chefs d'entreprises mais plusieurs reviennent régulièrement dans les déclarations. Tout d'abord l'insécurité, une pression est exercée par certains manifestants afin de forcer la fermeture des commerces. Autre problème, les transports, de nombreux employés se sont retrouvés dans l'impossibilité de se rendre au travail. Les entreprises déclarent également être dans l'impossibilité d'assurer la sécurité des salariés et clients dans l'entreprise. Avec les nombreux blocages depuis maintenant onze jours, il est difficile pour les clients de venir dans l'entreprise. D'autres entreprises évoquent des difficultés de se réapprovisionner auprès des fournisseurs. Les autres motifs sont aussi l'annulation des réservations et le vandalisme.

Craintes des entreprises

Les craintes des chefs d'entreprises sont l'impossibilité de payer les charges. Ne pas être prêt pour la période de Noël (qui correspond à l'une des périodes clés pour une majorité d'entreprises) mais aussi l'impossibilité d'assurer la sécurité de l'entreprise tout simplement. Avec la levé du couvre-feu, ils craignent également une recrudescence du vandalisme.

Les demandes des entreprises

Elles veulent avant tout un accompagnement, des aides et des conseils. Notamment la mise en place de chômage partiel, des aides pour la trésoreries, le paiement des salaires, des emprunts, des fournisseurs et des loyers. La mise en place rapide et simple d'un fonds d'indemnisation pour compenser les pertes de chiffres d'affaires et payer les salaires. Une démarche d'accompagnement administratif et aides auprès des assureurs pour des expertises rapides et d'obtenir un dédommagement des assurances tout aussi rapide.
Les patrons et responsables souhaitent l'annulation des différentes charges sociales et fiscales pour une période de 3 à 6 mois d'activité. D'autres demandes concernent la mise en place d'agents pour la sécurité des commerces et le décalage des plans des entreprises en redressement judiciaire.

jb/www.ipreunion.com

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