Tribune libre de Johny Arnachellum

À propos de continuité territoriale pour la marchandise

  • Publié le 5 décembre 2018 à 11:01
  • Actualisé le 5 décembre 2018 à 11:03

Cette réforme de la suppression de l'octroi de mer tant voulue par l'Europe ne trouve pas écho auprès de l'ensemble de notre personnel politique au motif que son produit participe à l'équilibre des comptes des collectivités locales notamment des communes.

Or elle introduit une distorsion de concurrence qui :

• organise des rentes de situation au niveau local

Les exemples ne manquent pas : les unités locales de fabrication de yaourt par exemple alignent leur prix sur des yaourts importés grevés de l’octroi de mer alors que leurs prix auraient pu être moindres.

• participe à l’augmentation du niveau de vie local

En effet les produits fabriqués sur place supportent également cet octroi de mer (afin de contourner la distorsion de concurrence pointée du doigt par l’Europe)

Nos politiques ont toujours fait le pari de notre incapacité, nous chef d’entreprises, de créer de l’emploi afin de justifier de cette ressource pour créer artificiellement de l’emploi public.
Ces pseudo-emplois viennent en définitif concurrencer l’initiative privé ou pire, relèvent de l’occupationnel à des fins électorales.

A cet état de fait, nous mettons en avant notre statut de Département français dans la zone, vécu jusqu’ ici comme un handicap en termes de coût de la main d’œuvre.

Nous partons d un simple constat :

Plus de la moitié de nos importations se font avec la métropole ce qui a permis de développer un fret maritime important dans le sens France –Réunion ;

Dans l’autre sens, ce flux profite aux pays de la zone puisque nous n’avons, à part le sucre, rien à exporter alors même que le retour à vide des containers sont déjà payés par les importateurs.

Nous pouvons donc à l’instar de la continuité territoriale pour les personnes mettre en place une continuité territoriale par la marchandise en mettant en avant un fret zéro qui serait un signal fort à destination des investisseurs et exportateurs de la zone.

Si on rajoute à cela la possibilité d’accéder sans taxe au marché français dans la mesure ou un minimum de valeur ajoutée est intégré à ces produits au niveau local, nous faisons bénéficier cette opportunité aux entreprises françaises désireuses de se rapprocher de leur source d’approvisionnement en matières premières.

Dans l’autre sens (Métropole- Réunion), il permet de rendre moins cher les importations à partir de l’Europe grâce à une nette transparence sur la formation des prix.

Le financement se ferait sur la différence de TVA avec la Métropole : 19.6% - 8.5% = 11.1%

 Johny Arnachellum

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2 Commentaires
gifca , depuis son mobile
gifca , depuis son mobile
5 ans

Juste une petite remarque, en réalité les seules productions locales taxées à l'octroi de mer sont : cigarettes, alcools, ciments et tôles.
Le vrai problème des prix à la Réunion : les surmarges de nombreux importateurs ! Hors voitures, alcools, cosmétiques,etc, de nombreux produits plus chers qu'en France métropolitaine sont taxés à 15 % à la Réunion (Octroi de mer 4 %, Octroi de mer régional 2,5 % et TVA 8,5 %) au lieu des 20 % de TVA dans l'hexagone. Le fret maritime n'a jamais représenté 5 % du prix des marchandises.

Kayambé
Kayambé
5 ans

Vous avez parfaitement raison supprimés pure et simplement l'octroi de mer cette apartheid péi.