Un dispositif spécifique pour La Réunion

Saison cyclonique : l'alerte rouge sera désormais déclenchée plus fréquemment

  • Publié le 11 décembre 2018 à 02:57
  • Actualisé le 11 décembre 2018 à 05:44

Lundi soir, le préfet de La Réunion, Amaury de Saint Quentin, a présenté le nouveau dispositif de prévention des risques météorologiques et cycloniques. Manifestement les leçons des saisons passées, et notamment de l'épisode Fakir en avril 2018 qui a coûté la vie à Franck et Maëva, un jeune couple de l'Etang Salé, ont été tirées. Après la polémique sur le non-déclenchement de l'alerte rouge, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, s'était déclarée favorable à la mise en place d'un nouveau système qui tiendrait compte de la houle et des fortes pluies pour déclencher l'alerte rouge. C'est ce nouveau dispositif, "plus lisible pour être plus efficace", qui est désormais en oeuvre à La Réunion. Selon le directeur interrégional de météo France, David Goutx, le département devrait vivre une saison cyclonique plutôt normale, avec 8 à 11 épisodes, dont trois se sont déjà manifestés.

Un dispositif d'alerte, pour être efficace, doit évoluer. C'est donc le constat qui a prévalu après l'épisode dramatique de Fakir, et l'incompréhension de la population, face au non déclenchement de l'alerte rouge en avril 2018. "On a vu en avril 2018 les limites du système d'alerte en cours, qui était complexe et inadapté car s'appuyant sur deux plans Orsec, Cyclone et Evènements météorologiques dangereux. Il fallait faire évoluer ce dispositif d'alerte, d'autant que les phénomènes qui touchent la région vont s'intensifier", a souligne Amaury de Saint Quentin.

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​La préfecture, en concertation avec les maires, a donc mis en chantier l'évolution du dispositif d'alerte cyclonique, en misant sur trois axes d'amélioration : la lisibilité, tant par le grand public que par les services concernés par la gestion de crise, la prise en compte du facteur pluies et le fait que l'alerte rouge doit rester liée au confinement. Conséquence de ce remaniement visant à simplifier le dispositif pour plus d'efficacité, "le recours à l'alerte rouge sera plus fréquente que par le passé", selon l'analyse du préfet.

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Pour faciliter la lisibilité, la principale évolution consiste en une séparation des plans "Orsec Cyclone" et "Orsec Evènement météorologique dangereux", ce dernier se fondant sur l'intensité des pluies, de la houle, des vents et sur leur dangerosité. Deuxième évolution qui aller plus loin encore dans la prévention des risques, la création d'une alerte violette, qui fait suite à l'alerte rouge et qui a pour impératif d'imposer le confinement de tous, même des services de secours. 

Pour David Goutx, directeur interrégional de Météo-France Océan Indien, la saison cyclonique 2018-2019 devrait ressembler à la précédente. "Janvier, février et mars devraient être plus humides, mais l'activité cyclonique devrait être dans la norme, avec 8 à 11 systèmes. On sait que sur huit systèmes, la moitié va évoluer en cyclone", souligne David Goutx, qui ajoute que trois systèmes ont déjà dépassé le stade de tempête et sont donc compris dans les 8 annoncés. Autre précision d'importance, pendant la saison cyclonique, les systèmes attendus devraient concerner le centre du bassin Océan Indien et donc Madagascar et La Réunion. Occasion de tester assez rapidement donc l'efficacité du nouveau dispostif d'alerte cyclonique... 

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Quant aux pluies... "C'est difficile à prévoir, reconnait le directeur interrégional Météo France. Cela ne fait qu'un an à un an et demi que l'on parvient à anticiper un peu à La Réunion. Mais en général la réalité est plutôt en dessous des prévisions".

ml/www.ipreunion.com

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