Il ne reste que quelques heures

Le rush pour les cadeaux de dernière minute

  • Publié le 24 décembre 2018 à 02:59
  • Actualisé le 24 décembre 2018 à 06:43

Noël, une fête familiale, conviviale mais aussi un vrai casse tête. Les derniers jours, les dernières heures, les dernières minutes avant le début des festivités sont une véritable torture pour une frange de la population : les procrastinateurs. Le portrait robot du procrastinateur : il repousse sans cesse ce qu'il pourrait faire le jour même au lendemain. Notamment l'achat des cadeaux de Noël. Il fait partie de cette vague de retardataires que vous croisez dans les centres commerciaux le souffle court car ils en sont à leur troisième magasin de jouets, la panique dans le regard et de la sueur qui perle sur leur front de peur de ne pas trouver LE cadeau parfait. Le procrastinateur est à l'arrache, à la ramasse, sur le fil, à la bourre, dites le comme vous voulez.

Tous les acheteurs de dernière minute ne sont pas pour autant des procrastinateurs en série. Dans un grand magasin de jouets de Saint-Denis, nous avons croisé celles et ceux qui viennent acheter les cadeaux pour les marmailles au dernier moment. Faute de temps souvent, ou par habitude parfois.

Alexandre l’avoue, chaque année c’est le même scénario, il s’y prend au dernier moment, souvent le dernier week-end avant le Noël " c’est un peu la panique, je m’y prends toujours à la dernière minute, cette fois je suis en avance, l’année dernière, je m’y étais pris la veille " confie-t-il.

Et à chaque fois, c’est la même galère pour ce père de famille de vingt-sept ans " je dois trouver des cadeaux pour mes enfants et pour la famille, je suis débordé, je ne sais plus quoi faire ni comment faire ! En plus, il n’y a que des filles dans la famille donc je dois trouver du rose, vélo, poupées… J’ai un budget de deux cent euros, il va falloir chercher, c’est pas simple mais je vais y arriver. "

Avec le temps, Alexandre a trouvé une astuce infaillible pour mener sa mission à bien : être conseillé. Le jeune homme ne lâche pas son téléphone portable des yeux, échanges de SMS, envoi de photos, tout est validé par ses proches avant d’être acheté " moi, je n’ai pas la logique de choisir donc je préfère avoir des avis extérieurs pour pouvoir prendre les bons cadeaux, faire les bons choix." Alexandre est confiant, en même temps, il n’en est pas à son premier rush de Noël.

Marie-Josie a fait encore plus simple. La sexagénaire n’a pas voulu prendre de risque. C’est donc accompagnée de sa petite fille qu’elle fait le tour des rayons. Pour Lumina, sept ans, la situation n’a rien d’exceptionnel " le Père Noël n’existe pas donc j’ai voulu venir avec ma grand-mère pour qu’elle prenne le bon cadeau."

Il faut dire que Marie-Josie est un peu perdue, beaucoup de jouets, sans doute trop " je n’ai pas vraiment d’objectif ou de budget, il y a tellement de jouets, c’est difficile de trouver le bon ". Alors Lumina guide sa mamie, elle a choisi deux cadeaux " ça c’est un jeu qui fait des sucettes au chocolat, l’autre fabrique des bonbons, moi j’adore Noël parce qu’on a des cadeaux, on mange de la bûche, c’est vraiment chouette ! "

Henri, lui, cherche des cadeaux pour deux petite filles, une de six ans, l’autre de deux ans. Le trentenaire est totalement zen, il n’a pas eu le temps de venir plus tôt mais il est organisé. Il a demandé aux parents des deux marmailles ce qu’il pouvait prendre, cela lui évite le stress et la recherche " on ne peut pas venir au petit bonheur la chance sinon on perd trop de temps alors j’ai fait des prospections avant ! Au moins, je suis sûr de leur prendre un cadeau qui leur fera plaisir. "

Quand Henri compare la fête de Noël de son enfance et celle de maintenant, son regard se voile " ce n’est plus du tout la même chose, on a perdu la féérie et la magie du Noël de notre enfance. Maintenant, je vois des parents qui viennent prendre les cadeaux avec leurs enfants en leur demandant " vous voulez quoi ? " il n’y a plus de surprise, c’est dommage, ça n’a plus rien à voir. " Mais qu’on se rassure, pour Henri, la fête de Noël est, certes, différente mais elle reste belle.

Yolaine Vingatamalle est responsable de ce magasin spécialisé dans les jouets. 13.000 références, du joujou le plus classique au jouet le plus technologique, Noël est la fête où le magasin fait le plein de clients. Les derniers jours avant le top départ des festivités sont les plus chargés " les trois derniers jours sont les plus remplis, on sent le stress mais les clients finissent toujours pas trouver leur bonheur. Le panier moyen par client est d’un montant d’une cinquantaine d’euros. "

Pour faire face à l’affluence, les équipes ont été renforcées " avec les Gilets jaunes, on avait pris du retard, il a fallu mettre les produits en rayon sur un délai de temps plus court que d’habitude mais nous avons réussi à gérer. Et en ce moment, comme nous faisons les papiers cadeaux pour les clients, nous avons embauché des emballeurs pour nos prêter main forte."

Il y a foule dans le magasin, mais Yolaine Vingatamalle l’affirme " Tout est question d’organisation. Il ne faut pas trop faire patienter les gens en caisse, garder le sourire et tout se passe bien et vous savez, on est rôdé, ça se passe toujours comme ça ! " finit-elle.

Et il semblerait que la magie de Noël ait opéré une fois de plus. À la sortie du magasin, nous avons retrouvé Alexandre, notre grand stressé qui s’y prend toujours à la dernière minute et qui se fait conseiller par ses proches. Le jeune homme était tout sourire, il avait trouvé tous ses cadeaux en dépassant un peu son budget. Mission accomplie ! 

fh/www.ipreunion.com

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