Le problème serait réglé

Chèques Cesu: les aides à domicile voient leur salaire amputé, la faute aux "bugs"

  • Publié le 23 janvier 2019 à 03:00
  • Actualisé le 23 janvier 2019 à 06:13

Les problèmes s'enchaînent, les solutions aussi... Les aides à domicile vont de galère en galère. Les chèques emplois-services universel (Cesu) aux bénéficiaires de l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie) par le Conseil départemental étaient une nouvelle fois frappés par un "bug." Le mois dernier, c'était un dysfonctionnement du nouveau logiciel de la Société UP, prestataire en charge du traitement des chèques Cesu, cette semaine, ce sont les chiffres qui s'en mêlent. Les numéros imprimés sont erronés et donc non reconnus par le site Internet et par l'application, empêchant tout versement... Résultat : les aidants à domicile se retrouvaient amputés d'une partie de leurs revenus.

"Je suis en galère depuis décembre 2018. J'ai déjà envoyé les chèques par voie postale pour être payé et aujourd'hui, toujours rien. Pire j'ai reçu les chèques de janvier 2019 et surprise : ça ne marche toujours pas que ce soit sur Smartphone ou via le site en ligne. On me répond "chèques erroné"," écrit un internaute en commentaire sur notre site. "C'est donc reparti pour un mois de galère," déplore-t-il… et il n’est pas le seul.

Depuis plusieurs semaines, les bénéficiaires des Cesu rencontrent des problèmes techniques à La Réunion comme en métropole. Une situation plus que délicate, ces professionnels de l’aide à domicile souffrent d’une véritable perte d’une partie de leurs revenus. Sur l’île, ils sont entre 7.800 et 8.000 à être bénéficiaires des chèques Cesu.

Dans ces histoires de bug, le Département n’y est pour rien. "C’est la société Up chargée du traitement des chèques Cesu et basée en métropole qui a changé de logiciel, occasionnant des dysfonctionnements," explique Marie-Paule Balaya, élue déléguée aux personnes handicapées au Conseil départemental.

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Le mois dernier, le Département avait dû mettre en place une procédure exceptionnelle pour traiter les chèques qui ne passaient pas. "Tout le mois de décembre, nous n'avions pas d'interlocuteur et nos questions restaient sans réponse, soupire l'élue. La société Up n'a pas fait beaucoup d'effort, il a fallu faire pression pour parvenir à nos fins." Aujourd’hui "pratiquement 90% des personnes qui n’ont pas été payées en décembre l’ont été, précise Marie-Paule Balaya. Pour les 10% restant, les dossiers ont été traités mais les sous ne sont pas encore arrivés sur leur compte."

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"Tout est rentré dans l'ordre"

Aujourd’hui, les problèmes sont réglés, assure le Département. Mardi 22 janvier 2019, à 14 heures, " la société Up a procédé à une nouvelle phase de maintenance de son logiciel, suite aux sollicitations du président, soulique Marie-Paule Balaya. Nous sommes de nouveaux opérationnels, les bénéficiaires peuvent se faire payer selon les modalités habituelles. Si les gramounes sont inquiets, une cellule de crise est en place au Département, il suffit de téléphoner et nous les aiderons" Mais le Conseil départemental ne compte pas en rester là : "nous allons demander des comptes à la société, confirme l'élue. Nous avons déjà envoyé des courriers mais nous n'en resterons pas là. Des décisions seront prises après une réunion cette semaine avec le président Cyrille Melchior," affirme Marie-Paule Balaya.

Une société autruche

Contactée, la société Up n’a pas donné suite. C’était d’ailleurs très compliqué de les joindre… La première fois, nous tombons sur un standard "nominatif"… L’accueil est plutôt glacial, voire je-m’en-foutisme, et nous envoie sur le carreau : " pas de service de comm’, pas de service presse ! Vous voulez parler à qui ? Il me faut un nom, je ne peux vous passer quelqu’un, il me faut un nom." Le second essai n’est pas plus brillant… On essaye de trouver un contact presse, et bam, les numéros nous renvoient sur le standard. "Connais pas ces noms, je ne les ai pas dans le répertoire, répond la standardiste. Répétez : L comme Laurent ? Et ba non, je ne les ai pas." Bon, bon, bon, le troisième essai, nous trouvons une boîte de communication qui travaillerait avec la société Up… Elle n’a pas donné suite. Jamais trois sans quatre ? Allez, nous essayons Facebook : le message de demande d’interview est resté sans réponse. Il s’est probablement perdu dans les limbes d’Internet. Game over Imaz Press, 4-0 pour la Start-Up Nation.

nt/www.ipreunion.com

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