Les prochains jours pourraient être marqués par plusieurs actions

C'est la rentrée, les Gilets jaunes ont repris du service

  • Publié le 29 janvier 2019 à 02:59
  • Actualisé le 29 janvier 2019 à 06:14

La rentrée 2019 a été quelque peu perturbée, les usagers de la route qui ont emprunté la RN1 le lundi 28 janvier peuvent en témoigner... Ces dernières semaines, les Gilets jaunes avaient installé de petits barrages furtifs de ci, de là, rien de notable. Jusqu'à ce lundi 28 janvier 2019 vers 5h du matin. Une opération coup de poing sur à l'entrée Ouest de la Route du littoral, l'un des axes routiers qui draine le plus d'automobilistes au quotidien. Un embouteillage monstre qui aura mis toute la matinée à se résorber. Les Gilets jaunes ont voulu frapper fort et ça a eu l'effet escompté. Des opérations de ce type, " il y en aura d'autres " expliquent les Gilets jaunes contactés par Imaz Press. (Photo Photos RB - ImazPress)

Les coulisses d’un retour

Tout se serait décidé le dimanche 27 janvier. Une dizaine de Gilets jaunes de l’Ouest se seraient rassemblés dans un endroit tenu secret, en début de soirée. La rumeur d’une action coup de poing enflait déjà depuis quelques semaines mais les Gilets jaunes n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur la méthode. Car ces derniers temps, les membres du mouvement contestataire passait le message suivant " finis les barrages, les blocages, on ne peut pas se mettre la population à dos ". Pourtant…

Qui était prévenus

Plusieurs sons de cloche. Certains Gilets jaunes affirment que tous les membres du mouvement étaient au courant. Après vérification, cette information est erronée.

Des Gilets jaunes ne savaient pas ce qui se préparaient " je n’étais pas au courant " explique cette Gilet jaune du Nord " je me suis retrouvée dans les embouteillages durant trois heures mais je ne condamne pas cette action. C’est un moyen de déstabiliser le pouvoir en place et de montrer que le mouvement des Gilets jaunes péi est toujours actif "

Un Gilet jaune de l’Est prend, lui, plus de distance " je n’étais pas prévenu et je ne pense pas que ce soit une bonne idée, on ne peut pas prendre la population en otage. Se mettre l’opinion publique à dos va discréditer le mouvement ".

Ce Gilet jaune de l’Ouest est partagé " jusqu’ici, peu d’actions ont démontré leur efficacité. Quand l’île a été paralysée pendant plusieurs jours, on a vu la ministre des Outre-mer accourir, certes, on n’a rien obtenu derrière mais on sait que bloquer nous permet d’avoir une chose : l’attention de la classe politique ".

Lire aussi : Gilets jaunes : une (très) prévisble reprise des actions coup de poing

Une communication difficile

On le sait, le mouvement des Gilets jaunes est pluriel à La Réunion. Des scissions se sont créées,  par commune, idéologie, méthodologie, affinités… La communication est difficile " en général, pour ce type d’action, le plus grand nombre est prévenu, mais réussir à passer le message à tout le monde est quasiment impossible " affirme cette Gilet jaune du Nord.

Certains vont même plus loin " on se méfie de tous les supports. Les réseaux sociaux ne sont pas fiables, on sait qu’ils sont très surveillés donc cela pourrait gâcher l’effet de surprise " explique un Gilet jaune de l’Ouest.

Une Gilet jaune du Nord renchérit " même les appels téléphoniques, on sait que certains d’entre nous sont sur écoute, on ne prend pas de risque, généralement, on transmet le message la veille de l’action, tard le soir pour que les forces de l’ordre ne puissent pas anticiper et que l’effet de surprise soit total ".

Ces prochains jours

Les Gilets jaunes des quatre coins de l’île s’accordent sur un point : il n’est pas à exclure que d’autres actions coup de poing du même genre que celle de la rentré se reproduisent dans les prochains jours on sent la colère qui monte, on en est toujours au même point, on est reçu par les élus, c’est bien mais concrètement, ça donne quoi ? " s’interroge une Gilet jaune du Nord.

Un Gilet jaune du Sud abonde dans ce sens "  le but n’est pas de paralyser l’île ou de s’attirer les foudres de la population, le but c’est de se faire entendre et là nous sommes dos au mur. Bloquer, c’est tout ce qui nous reste pour faire passer notre messages ".

Le Gilet jaune de l’Est aimerait que le message soit passé différemment " en bloquant les institutions, les services de l’État ", à cela, d’autres lui répondent " pour entendre le même blabla qu’on entend depuis deux mois, non, c’est bon, on a déjà donné ".

De grands rendez-vous prévus dans les jours à venir

Le 31 janvier dans la matinée, des Gilets jaunes ont prévu de se rendre à la Région. Pas pour une rencontre formelle avec le président de la collectivité mais bien pour " réclamer sa démission et on restera le temps qu’il faudra " disent-ils.

Le 9 février à Saint-Denis. Ce sera sans doute une grande manifestation, c’est du moins ce qu’annoncent les Gilets jaunes contactés. Des Gilets jaunes des vingt-quatre communes se retrouveront dans le chef-lieu. Pour le moment, ce rendez-vous n’en qu'au stade de projet. Une marche ? Un sit-in devant les locaux d’une institution ? Blocage de grandes surfaces ?  Rien n’est encore décidé mais cette manifestation du 9 janvier fait l’objet de discussions entre les différents collectifs. Selon les Gilets jaunes contactés, elle sera déclarée en préfecture.

Les Gilets jaunes péi ont décidé de poursuivre le mouvement, ils ne l'ont d'ailleurs jamais arrêté. Certains d'entre eux ont choisi de prendre leurs distances, d'autres de s'impliquer encore plus. Et pour ceux-là, la rentrée 2019 sonne leur grand retour.

www.ipreunion.com

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