Pour augmenter les chances de survie des victimes

L'application " permis de sauver " du SDIS 974 est lancée

  • Publié le 5 février 2019 à 18:23

Le service départemental d'incendie et de secours de La Réunion (SDIS 974) annonce la finalisation du déploiement au Centre de Traitement de l'Alerte (CTA) de la plateforme interactive " Permis de sauver " qui permet à tout détenteur d'un smartphone de participer à la chaîne des secours dans l'attente de l'arrivée des secours publics. L'objectif est de faciliter chaque fois que cela est possible une prise en charge plus rapide de la victime, et augmenter ainsi les chances de survie mais aussi de pouvoir alerter la population en cas de risque particulier, qu'il soit sur tout le département ou seulement localisé (attentat, événement météorologique justifiant une mise en sécurité rapide de citoyens...).

Parce que chaque seconde compte

Géolocaliser et mobiliser des sauveteurs bénévoles sur un accident avant l’arrivée des premiers secours : l’application " permis de sauver " imaginée par deux concepteurs de Lyon Ganème Asloune et Mehdi Boudjema vise à augmenter les chances de survie des victimes en rendant l’intervention plus rapide.

Depuis son lancement en métropole en février 2018 sur les plateformes Android et Apple, elle permet de visualiser, au plus près des blessés, la présence de secouristes diplômés qui sont eux-mêmes utilisateurs de l’application et repérés par GPS.

Gagner en rapidité d’intervention pour effectuer les premiers gestes avant l’arrivée de secours supplémentaires peut sauver des vies. C’est sur la gestion de ces premières minutes qui suivent un accident que les deux concepteurs de l’application " permis de sauver " ont souhaité agir.

Dans le département 

A La Réunion, les secours professionnels mettent en moyenne 14 minutes (du décroché de la demande de secours au début de prise en charge de la victime) pour arriver auprès d’une victime en détresse. En 2018, nos sapeurs-pompiers sont intervenus 42 000 fois pour une intervention d’urgence de secours à personne " indique le Médecin-Colonel Patrick Lallemand, Médecin-chef du SDIS 974

" Concernant les arrêts cardiaques, les sapeurs-pompiers sont très souvent les premiers secours publics qui arrivent sur les lieux. Sachant que les chances de survie d’une victime en arrêt cardiaque baisse de 10% toutes les minutes, que la proportion de victimes prises en charge par les sapeurs-pompiers de la Réunion en 2018 qui ont pu bénéficier des chocs électriques " précoces " n’a été que de 9% et que le taux de transfert par les sapeurs-pompiers des victimes " récupérées " en milieu hospitalier que de 15%, il paraît majeur pour nous d’améliorer notre stratégie de prise en charge de cette détresse vitale dans le département avec une mobilisation précoce, et de façon complémentaire,  de toutes les ressources disponibles" explique le Médecin-chef du SDIS.

Un service d’alerte à destination des " Secouristes "

Service d’alerte à destination des secouristes, l’application " permis de sauver " permet à tout secouriste diplômé détenteur d’un smartphone de participer à la chaîne des secours. Elle leur propose une possibilité d’intervention rapprochée assurant une prise en charge plus rapide de la victime dans l’attente de l’arrivée des secours publics, augmentant ainsi les chances de survie. Pour gagner encore en efficacité, l’application propose le calcul automatique de l’itinéraire vers la victime, la signalisation des défibrillateurs les plus proches et une communication vidéo en temps réel avec les services d’urgence, si besoin.

" Pour mémoire, la présence des défibrillateurs va devenir obligatoire progressivement dans tous les établissements recevant du public " précise le Médecin-Colonel Lallemand.

Un service gratuit parce que la vie n’a pas de prix

Comment ça marche ? Combinée avec le centre opérationnel des sapeurs-pompiers chargé du traitement des appels 18, le centre d’alerte " Permis de sauver " gère et alerte des secouristes connectés à l’application lors de situation de crise ou d’urgence. Cette plate-forme ne se substitue pas aux services de secours mais vient compléter le dispositif d’intervention habituel.

En résumé, ses atouts ?

- Son aspect " communautaire ", constitué d’un réseau d’utilisateurs participant à la chaine d’information, y compris dans des zones isolées, éloignées des secours traditionnels

- Son côté opérationnel, permettant l’envoi des informations essentielles sur l’accident, avant même l’arrivée sur les lieux, une prise en charge précoce et un géolocalisation des moyens de secours à proximité (défibrillateurs…), du Chat et de streaming vidéo pour transmettre plus d’informations en direct avec les services d’urgence.

- Son côté préventif, grâce à la diffusion d’alertes générales (risques majeurs, attentats, événements météorologiques dangereux…) ou messages d’informations d’urgence : " En cas d’événement majeur de sécurité civile, outre les voies d’information habituelle, il est aussi important, de recourir aux nouvelles technologies afin d’informer le plus largement possible les potentiels impactés " détaille le Médecin Chef du SDIS 974.

- Son côté instantanéité, grâce à un contact direct avec tous les utilisateurs pour des alertes générales (attentats, risques majeurs et naturels…) et une diffusion de messages d’informations et de communications ciblées.

Chiffres clés 2018 au SDIS de La Réunion

- Nombre d’appels 18 traités par le CTA-CODIS : plus de 370 000

- Nombre d’interventions : 53 583

- Nombre d’interventions de secours à personnes : 41 975

- Délai entre l’appel et l’arrivée des sapeurs-pompiers sur les lieux : 14 minutes comprenant le traitement de l’appel, le délai de route, le bilan de la victime et la mise en route du Défibrillateur Semi-Automatique (DSA)

- Nombre de victimes ayant reçu des chocs : 9.3%

- Nombre de victimes transportées à l’hôpital : 15%

- Lieu des Arrêts Cardiaques (AC) : 79% à domicile, 17% dans un lieu public

www.ipreunion.com

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