Selon la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt

Port ouest : le déchargement des poissons "n'est pas systématiquement contrôlé"

  • Publié le 20 février 2019 à 09:41
  • Actualisé le 20 février 2019 à 11:28

Après six jours de blocage sur les quais du port-ouest, le bateau convoyeur malgache l'Ïle Sainte-Marie a pu décharger sa cargaison sous la protection des forces de l'ordre, mardi 19 février 2019. Les pêcheurs indignés, protestaient depuis vendredi 15 février contre des "irrégularités" des contrôles des douanes et des services vétérinaires. "C'est une véritable passoire", alertaient-ils au sujet de l'enceinte portuaire. Suite et fin de l'histoire ? Après les douanes, la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DAAF) de La Réunion a répondu aux questions d'Imaz Press.

C’est chaque chose en son temps, nous répondait les Douanes sur les contrôles des produits animaliers… Avant leurs opérations, la marchandise "doit d’abord être contrôlée par les services vétérinaires, situés au Port-est. Nous devons ainsi avoir l’aval des vétérinaires pour déclarer en douane", expliquait la douane.

Aymeric Lecouffe, chef de Pôle "Inspections aux Frontières et Santé Végétale" de la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DAAF) de La Réunion est responsable de ces contrôles. Il explique : "avant 2011, il y avait au Port-ouest un Centre d’Inspection frontalier qui dépendait du Poste inspection frontalier (PIF) du Port-est. Il a été ensuite constaté qu’en terme d’équipement et de disponibilité de personnel, ce centre du Port-ouest n’était pas considéré comme suffisant ou satisfaisant pour être agréé par l’Union européenne"

L’activité a donc cessé, le centre du port-ouest a fermé, et une nouvelle procédure est venue le remplacer. "Le contrôle de l’ensemble des produits est fait au Port-est, via un transport par camion frigorifique sous régime de froid, depuis le Port-ouest. Toutes les installations sont sous douane, tout comme le chemin y menant" signale Aymeric Lecouffe.

Un déchargement sous bonne garde ?

Le bateau convoyeur arrivant au port-ouest doit donc bien vider ses cales et charger le poisson dans un camion… Mais tout cela se fait-il sous bonne garde ? "Pas systématiquement, au vu de nos moyens. Mais nous sommes ponctuellement sur le site de débarquement," pointe le chef du pôle Inspections aux Frontières.

Après ce (court) voyage, la partie inspection commence. Aymeric Lecouffe  nous la détaille : "nous avons un contrôle aux frontières classique avec des documents. Nous regardons le certificat sanitaire émis par le pays d’origine, une déclaration faite par le transitaire (l’importateur). Ensuite nous avons faisons un contrôle d’identité : nous vérifions que les bonnes espèces de poissons figurent sur le certificat. Enfin nous avons le contrôle physique, la qualité du produit. Nous vérifions que l’œil du poisson n’est pas enfoncé, qu’il est brillant et pas vitreux, que le mucus n’est pas trop collant, qu’il n’y ait pas d’odeur d’ammoniaque quand on ouvre les opercules."

Les pêcheurs sur les quais au Port-ouest dénonçaient également lundi 18 février 2019 des "irrégularités" sur les quantités réellement présentes.  Le chef du pôle Inspections aux Frontières de la DAAF répond : "nous vérifions les quantités, mais le dépotage n’est pas systématique. Nous ne pouvons pas, ce serait impossible de compter tous les colis de chaque lot que nous recevons. Cela prend plus de temps et il faut être rapide pour que le colis ne prenne pas de coup de chaud. Nous le faisons ponctuellement." Pour compter, les services "vérifient les ordres de grandeur."

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Tous ces contrôles passés, un document d’entrée est délivré, le DVCE dans le jargon de la PIF. C’est un "laissez-passer sanitaire qui est présenté aux douanes," indique Aymeric Lecouffe ajoutant qu’il ne peut "pas y avoir de souci" pour la traçabilité d’un produit.

Pour le bateau malgache arrivé vendredi et déchargé mardi 19 février, les résultats du contrôle sanitaire ne sont toujours pas connus mais de "manière globale, la chaîne du froid à l’air d’avoir tenu. Nous ne nous orientons pas vers la destruction complète du lot," annonce Aymeric Lecouffe.

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