Il y a de l'eau dans le gaz

Chère Madame la ministre : mais pourquoi donc êtes vous fâchée contre nous

  • Publié le 19 mars 2019 à 15:33

Rappelez-vous, lors de votre dernière visite, il y a eu un truc, non ? On n'était pas loin du flirt, vous ne cessiez de nous flatter "merci à la presse d'être là" "merci de relayer ces informations" "merci pour ce que vous faites". Vous nous connaissez, nous sommes sensibles à la cajolerie (enfin c'est ce que nous aimons faire croire, fourbes que nous sommes...) . Et puis nous vous suivions comme votre ombre dans tous vos déplacements, à un moment, on tisse des liens... Si nous n'étions pas toujours d'accord sur le fond, au moins sur la forme, rien à dire. Alors que beaucoup d'élus locaux se terraient au fond de leur incompétence, on vous a vue partir au front, entourée de centaines de Gilets jaunes à Gillot et ne rien lâcher. On avait des papillons dans le ventre et du "chabada - bada" dans la tête (bon, c'est vrai on exagère beaucoup). Mais ça, c'était avant. Vous êtes mainenant fâchée contre nous... (Photo rb/www.ipreunion.com)

La mise au point 

Ce dimanche 17 mars 2019, à peine arrivée sur l’île que vous donniez une conférence de presse pour faire le point sur l’avancée des mesures annoncées lors de votre dernier déplacement à La Réunion. À plusieurs reprises, vous avez envoyé des piques à la presse "j’ai quand même beaucoup lu dans la presse locale dernièrement et plus largement sur les réseaux sociaux, un certain nombre de critiques. Des choses qui ont été énoncées et qui sont totalement fausses, voire un certain nombre de mensonges. On disait même que j’avais menti." Vous avez parlé d’un manque de communication, de journalistes qui étaient sans doute pas assez informés…

Au delà des sentiments - nous vous le rappelons, nous sommes de petites choses fragiles et sensibles - nous ne pouvons laisser les choses se déliter ainsi entre nous et encore moins vous laissez nous pointer du doigt sans rien dire...  

Parlons des faits

Plusieurs choses, madame la ministre, on est prêts à tout entendre mais "mensonges" quand même. D’accord, on a utilisé les termes "enfumage" "poudre de perlimpinpin"  et "promesses non tenues" mais finalement, est-ce qu’on avait tort ?

Parce que la réalité, c’est que vous nous aviez annoncé une date - le 1er janvier 2019 - et nous vous avons crue (crédules que nous sommes !). Vous vous rappelez de cette phrase "ces mesures concrètes prendront effet au 1er janvier 2019 et bénéficieront aux Réunionnais et aux Réunionnaises" ?  Alors nous, on a attendu impatiemment ce fameux 1er janvier 2019. Et on a été déçus et surpris de ne pas voir certaines mesures phares entrer en vigueur. Qu’aurait-il fallu faire ? Ne rien dire ? Ne pas informer la population ?

De plus, nous avons fait les choses dans l’ordre, nous avons pris contact avec votre ministère avant même la parution de l'article sur le minimum vieillesse, la réponse fut laconique "la plupart des mesures annoncées ont été prévues pour 2019 et s’étaleront sur l’année. L’allocation solidarité aux personnes âgées à La Réunion suivra le calendrier national. La ministre se rendra à La Réunion dès le mois de mars pour faire le point sur les mesures annoncées". Comme si de rien n’était, étrange. Changement de cap, sans commentaire alors que le compte n'y était pas. Le minimum vieillesse n'a pas atteint les 900 euros par mois au 1er janvier 2019 comme annoncé, c'est un fait.

Même scénario pour le reste à charge zéro. Un mail au ministère, qui, cette fois n'a pas pris le temps de faire plus long, on nous a directement renvoyé au site de la préfecture (fraîchement mis en ligne) qui reprenait vos engagements. Là encore, une différence entre les annonces et le concret. 

Une erreur s'était glissée dans le discours

Quelques semaines plus tard, quelle ne fut pas notre surprise quand au cours d’une interview, vous avez fait votre mea culpa expliquant que le "à compter du 1er janvier" est devenu "dès le 1er janvier ", une erreur faite par un membre de votre cabinet avez vous ajouté. Et bien cette explication, nous la découvrions avec stupeur, tremblemens et beaucoup de surprise ! Nous vous avions pourtant sollicitée deux fois, tendu la perche à deux reprises, contactée et recontactée...

Comme le dit l’adage, l’erreur est humaine, nous aurions compris mais vous avez persisté...  et signé. Notre travail, nous l'avons fait en respectant l'éthique et la déontologie propres à notre métier. Nous nous sommes appuyés sur les faits et vous avons donné la parole alors c'est un peu fort de café de faire porter le chapeau en nous accusant d'être à l'origine de la vindicte populaire, non ? 

Du coup, vu votre réaction dimanche dernier, cela remet tout en cause. N’avons-nous été qu’un outil dans votre stratégie de communication fin novembre dernier ?

La fin d'une belle histoire... 

On vous a mis face à vos contradictions et cela ne vous a pas plu. Dommage sans en doute, mais fallait-il pour autant nous accuser de "mensonges" alors que les faits, têtus, enregistrés et filmés, prouvent que si mensonges il y a, ce n'est pas de notre côté...

Que certains citoyens anonymes accusent les médias de détourner la vérité, de cacher des faits, de ne pas être impartiaux et de ne pas connaître leurs dossiers est une chose mais lorsque des politiques, membres de la plus haute sphère dirigeant, s’y mettent aussi c'est une autre chose...

Madame la ministre, il n'est pas question ici de votre bonne foi, de votre détermination et de votre opiniâtreté à trouver des solutions pour résoudre une crise économique, sociale et politique vieille de plusieurs décennies et extériorisée à travers le mouvement des Gilets jaunes.

Mais il y a eu une erreur. Nous l'aurions évidemment assumée si elle venait de nous, c'est le respect de notre job qui le veut.

Ce n'est pas le cas. L'erreur, de taille, vient de vous. Il faut l'assumer c'est le respect de votre job qui le veut.

La confiance entre les Réunionnais et vous est rompue. Ils vous ont d'ailleurs superbement ignoré depuis le début de votre visite...

Nous rendre responsable de cette situation, nous jeter en patûre à l'opinion pour tenter de redorer un blason pour le moins terni, ne changera rien à ce fait. Enfin pas tout à fait. Car au final vous rendez hommage à votre travail.

C'est involontaire, mais qu'importe, merci Madame la ministre et bonne dernière journée de visite...

fh/mb/www.ipreunion.com

guest
12 Commentaires
Marc974
Marc974
4 ans

Larticle ici non signé est évidemment à charge vu les tendances éditoriales de imazpress. Donc ce nest pas objectif de la part de journalistes prônant comme Temoignage l'assistanat local de la population

Law hang
Law hang
4 ans

Le président de region se cache pour rencontrer une ministre à présent: habituellement petit toutou prend les photos ! Mdr ð??oe

zouzou
zouzou
4 ans

on pourrait la planter quelque part! elle nous apporterait de l'énergie gratuite! c un bon moulin à vent!

Jodepeindray@gmail.com
Jodepeindray@gmail.com
4 ans

Ou conné...le créole quand ou donne à li un pied li prend un caro.Si vous saviez le fonctionnement de notre gouvernement...vous seriez moins méchant avec elle.Je ne suis pas un macroniste mais je la trouve courageuse... je dis bravo Mme la Ministre...

Daniel
Daniel
5 ans

Connaitre les vrais chiffres ASPA
ous annoncez, 18400 Bénéficiaires et d'autres annonce 19000
ertains organisme refuse de communiquer, les vrais chiffres, concernant, les milliers de personnes âgée de plus de 65 ans, mais qui n'ont pas L'ASPA le minimum vieillesse combien gagne moins que les RSA, pourquoi tous les élus et les membres du gouvernement ne parlent que du minimum vieillesse en méprisant les milliers de personne qui perçoivent des revenus, de 100 euros 200 eurosn dessous de 700âeuros , et les nombreux refus de CMU, et D'ACS aide à la mutuel, et de nombreuse personne n'ont pas le chèque santé car la CGSS a refuser leur dossier qu'ils dise incomplet
Ces vrais pauvres sans revenus de survit, la Réponse de la CGSS c'est la faute des donneurs d'ordre
2/ L'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) portée à 903 euros par mois Cette annonce remonte au PLFSS. L'ASPA devait atteindre 903 euros au 1er janvier 2019, mais ce sera finalement effectif au 1er janvier 2020. Les bénéficiaires (18 400 à La Réunion) doivent se contenter de 868,20 euros pour l'instant (+ 35 euros) comme sur l'ensemble du territoire.

A CECCU
A CECCU
5 ans

CECCU ou lé la don

Titine
Titine
5 ans

J espère qu elle sera conciente des conneries qu elle a fait croire aux Réunionnais elle vient juste prendre le soleil

kisaladi, depuis son mobile
kisaladi, depuis son mobile
5 ans

J'ose espérer que cette fois ci elle a relu son discours et que personne ne l' a modifié à l'insu de son plein gré.
Les Réunionnais gilets jaune ou pas se sont bien fait avoir par l'envoyé du gouvernement.A bon entendeur salut.

By coco de
By coco de
5 ans

Effectivement une ministre menteuse, fourbe, qui est venue pour les européennes. Qui rencontre Didier Robert en douce à la villa de la region, qui se ressemble s'assemble N'est ce pas IMAZ PRESS? : bravo à la presse écrite que vous êtes !

Cazadodo
Cazadodo
5 ans

Très bel article, sous forme de mise au point !
Mare de se faire enfumer par les politiciens ...
Comme dit la chanson de Jacques Dutronc, à force de retourner la veste, on retourne le pantalon (ou la jupe)

sceptique
sceptique
5 ans

où sont les gilets jaunes, les vrais ????

CECCU, depuis son mobile
CECCU, depuis son mobile
5 ans

Vous avez enfin reconnu votre vraie valeur et c'est vous qui L'ecrivez FOURBE Que NOUS SOMMES c'est vraiment l'image que vous vehiclez quelle jubilation on va boire un coup de plus à l'apéro ce midi pour fêter çà Merci continuez ont se régalent