Tribune libre

La Possession: la maire demande des produits non toxiques pour lutter contre la dengue

  • Publié le 20 mars 2019 à 19:06
  • Actualisé le 20 mars 2019 à 19:09

Nous, élus, apiculteurs, citoyens, avons constaté, dans les semaines précédentes, une mortalité importante d'abeilles, ainsi que de reptiles, voire des intoxications humaines potentielles. Nous nous interrogeons sur l'opportunité de vastes campagnes de démoustication avec des produits non biologiques dans les quartiers, de jour comme de nuit.

Nous constatons que les populations d’abeilles sont déjà en forte crise et que les insectes en général se portent mal. Nous constatons aussi que la santé humaine est affectée par les produits chimiques, herbicides et insecticides, notamment ceux que les agriculteurs manipulent depuis des décennies.

Nous nous étions réjouis de l’interdiction d’utilisation des phytosanitaires par les jardiniers amateurs (Loi Labbé) et de la progression des communes vers le Zéro Pesticides pour l’entretien des espaces verts. Également le programme Ecophyto, enfin mis en application dans les zones non agricoles permet une réduction de l’exposition des personnes aux pesticides. Hélas, cela est sans compter l’épidémie de dengue qui fait rage sur île.

Nous ne remettons pas nécessairement en cause la gravité de l’épidémie de dengue qui frappe l’île de La Réunion actuellement mais questionnons le déploiement de pesticides chimiques neurotoxiques à proximité immédiate des habitations.

Face à la toxicité avérée de la deltamétrine sur les animaux à sang froid, nous considérons que ce dispositif de démoustication ne contribue en aucun cas :

• à la préservation des insectes pollinisateurs, en premier lieu des abeilles, déjà bien affectées par le varois, et dont le caractère indispensable à l’agriculture et voire à la survie de notre espèce n’est plus à démontrer.
• Au maintien d’une biodiversité patrimoniale, qui nous semble décliner: guêpes, autres insectes, oiseaux indigènes…
• À la protection des reptiles, notamment tortues domestiques mais aussi les caméléons endormis et geckos endémiques, espèces protégées en France.


Cette lutte chimique  nous semble contraire au principe de réclusion concernant les effets sur la santé humaine de ce produit, dont le potentiel cancérogène n’est pas connu, ni ses possibles impacts neurologiques, pour les maladies telles que Parkinson ou Alzhiemer. Il apparaît que la démoustication peut-être parfois menée sans information préalable de la population, qui en été dort la fenêtre ouverte, consomme les fruits de l cour et est en droit de cultiver dans son jardin des fruits, l égumes, tisanes pour sa consommation personnelle. Il nous semble souvent impossible d’éviter la zone traitée (de nuit ou de jour) pendant les 6 heures qui suivent.

Par ailleurs, nous proposons que les dates et lieux de communication soient diffusés sur les radios locales et dans la presse, et que les associations de quartiers soient associées afin que cette épidémie de dengue soit l’occasion d’un formidable élan pour nettoyer terrains vagues, maisons abandonnées, bord de route et de chemins et que les sites de dépôts sauvages signalés soient rapidement nettoyés et embellis par des actions citoyennes, en lien avec les mairies.

Aussi, nous élus, apiculteurs, citoyens, demandons que des alternatives non neurotoxiques soient expérimentées (par exemple sur e territoire de La Possession) : utilisation de produits biologiques, introduction d’insectes stériles (principe TIS) ou mise en place de pièges à moustiques (borne Qista ou équivalent) dans les zones sensibles ou récemment infestées. Si ces solutions alternatives sont jugées efficaces, alors, elles pourront être déployées à plus grande échelle. 

guest
1 Commentaires
Oté
Oté
5 ans

Très bien cette condamnation de produits... mais Mme la Maire n'est pas cohérente en s'entêtant pour la Carrières des Lataniers qui va impacter la santé des voisins, les écoles , les crèches et toute la biodiversité. Ecologiste un jour pour être élue...