Photographe amateur passionné

Dominique Clain, de la nature plein l'objectif

  • Publié le 24 mars 2019 à 13:00
  • Actualisé le 25 mars 2019 à 12:58

A 59 ans, Dominique prépare sa retraite ... et ne devrait pas s'ennuyer. Après des années de bons et loyaux service en tant qu'infographiste, il mettra sa connaissance de l'image au service de sa passion : la photographie, à laquelle il pourra maintenant se consacrer à 100%. Histoire d'un homme sensible fou de nature et des beautés de son île.

1988 : une année " déclic " dans la vie de Dominique, dans tous les sens du terme. " C’est l’année de naissance de mon fils. J’ai rempli des albums entiers de photos souvenirs ". Il avait déjà en sa possession un premier boîtier de marque Minolta, offert par un ami. " C’était le sien, il m’en a fait cadeau. Un geste très généreux. On discutait de photographie comme ça, à bâtons rompus. Mais je n’avais aucune expérience en la matière. "

Son premier appareil en main, Dominique assiste à l’arrivée de son premier enfant. " C’est là que j’ai vraiment commencé à prendre des photos régulièrement. " Depuis il n’a jamais arrêté de prendre des clichés. 

Et une passion est née. Natif de métropole mais arrivé à La Réunion quand il avait 2 ans, Dominique se considère comme un vrai Réunionnais : " mes parents sont créoles et j’ai vécu toute ma vie ici. " Amoureux de son île, il a voulu la sublimer à travers ses photographies.

50 nuances de vert

Ce qui le fait vibrer ? " Trois mots : paysages, faune, flore. " Dominique part tous les week-ends, son appareil à la main pour parcourir les beautés de La Réunion. Et c’est en montagne qu’il peut exprimer son art à 100%. " Je suis toujours autant ému par les contrastes des montagnes réunionnaises, ses mille nuances de vert, les changements perpétuels de lumière… "

Et pour être sûr de saisir les plus belles images des monts de l’île, Dominique n’hésite pas à avancer l’heure de son réveil. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit-on. Le photographe amateur n’hésite donc pas à sortir de son lit dès 2h30 pour capter la plus belle lumière. " J’aime d’ailleurs photographier de nuit comme de jour ", ajoute-t-il.

Ce qui le touche particulièrement ? Les levers et couchers de soleil. " A ce moment-là, les paysages sont sublimés, incroyables. " Idem en fin de journée, quand le soleil finit sa course et repasse de l’autre côté de l’horizon. " J’ai photographié le volcan avec le coucher de soleil le jour même de son extinction, c’était le 10 mars. Un moment exceptionnel. "

Du naturel jusque dans les retouches

" Je traite le moins possible mes photographies ", nous confie Dominique. " Je trouve que la tendance actuelle est de passer beaucoup de temps en post-montage. Ce n’est pas mon cas, je les retravaille toujours un peu mais je n’aime pas retoucher à outrance. "

Un naturel qui plaît puisque le photographe a passé un accord avec une entreprise qui lui rachète ses droits pour des cartes postales ou des calendriers. Même si Dominique ne cherche pas la gloire, cette initiative donne de la visibilité à son travail.

Il puise ses inspirations dans deux noms phares de la photographie, l’un pour ses choix artistiques, l’autre pour sa pédagogie. " Thomas Leuthard est un Américain qui a fait beaucoup de photos de rues. Même si moi je travaille en pleine nature, ses photos m’ont toujours beaucoup plu et inspiré. C’est un peu mon mentor virtuel. " Du côté technique, c’est Scott Kelby qui le guide. Cet autre Américain, qui a sorti plusieurs guides sur la photo, est un vrai pédagogue selon Dominique.

Histoire de famille, histoire de coeur

" C’est mon père qui m’a donné l’envie de la photo ", raconte Dominique. " Il était amateur lui aussi mais faisait de magnifiques clichés. " Il a d’ailleurs rouvert récemment tous les cartons de ses parents. A l’intérieur, des centaines de photographies développées. " Je suis en train de tout numériser, ça prend un temps fou, mais ça vaut le coup, c’est génial de pouvoir montrer ces vieilles photos à la famille. "

Cette passion de la photo n’a cependant pas prise dans les générations suivantes. Son fils, infographiste comme lui, n’a pas le réflexe du clic. " Il préfère se souvenir : ‘je photographie dans ma tête’, il me dit. Mais il reconnaît mon travail. "

A défaut de partager son quotidien de photographe amateur, son fils, déjà photographié sous toutes les coutures bébé, continue à passer sous l’objectif de son père pour quelques portraits occasionnels. " Mais je déteste photographier en studio ", explique Dominique. " Je fais des portraits de ma famille, lors des repas ensemble, ou à la volée. Mais je ne demande jamais vraiment aux gens de se poser pour un portrait. "

Photos et sentiments

Pourtant bon vivant et sociable, le photographe n’est pas très à l’aise quand il s’agit de faire des portraits. " Je le fais avec ma famille, mais c’est tout. J’ai essayé lors du dernier tournoi de beach tennis de prendre des visages en photo, mais ça ne m’a pas plu. Il y a d’abord la question du droit à l’image qui me gêne, et puis je suis moins à l’aise avec des visages inconnus. "

Car Dominique photographie avec ses tripes. " J’aime capturer le moment présent, faire passer des sentiments dans une photo. " La technique même de la photo lui plaît, mais c’est surtout l’émotion du résultat qui l’anime.

A 59 ans, le photographe approche la fin de sa carrière. Mais il a déjà des idées plein la tête pour la suite… " Je compte bien profiter de ma retraite pour faire de la photo tous les jours ". Parmi ses envies, celui d’un ouvrage. " J’ai déjà un site sur lequel je publie mes photos, parfois je me surprends à ajouter un poème ou un petit texte qui accompagne le cliché. Mais publier un livre serait un formidable projet. "

mm/www.ipreunion.com

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2 Commentaires
Domi
Domi
5 ans

Cc. Dominique. J'espère voir un jour tes photos et autres reportages comme ceux d'Erland. Bises.

Jean-Marc lugas
Jean-Marc lugas
5 ans

Je suis tellement content pour toi Dominique! Telllement fier que tu sois reconnu! C est énorme et mérité ! La bise à tous!???