Un reportage de l'AFP

A La Réunion, les surfeurs reprennent les vagues, malgré les requins

  • Publié le 25 mars 2019 à 02:59
  • Actualisé le 26 mars 2019 à 06:35

"Assise sous sa tente plantée sur la plage, la "vigie requin" observe les surfeurs braver de nouveau les vagues d'eau turquoise de La Réunion, île française de l'océan indien" c'est ainsi que commence le reportage d'un journaliste de l'AFP que nous publions ci-dessous (Photos RB/AFP)

Le surf a été relancée par la fédération locale, en dépit du risque d'attaques de squales. Il n'en fallait pas plus pour rassurer Yves Delapelin Dumont et le pousser à remonter sur la planche, au large de Saint-Gilles-les-Bains, à l'ouest de l'île. "Franchement c'est soulageant, on peut quand même profiter un peu de l'océan grâce à la vigie et surfer sécurisés. Ben voilà, t'y penses pas au requin quoi...", se félicite-t-il en sortant de l'eau.

Pour redonner confiance aux amateurs de glisse comme lui, échaudés par 23 attaques sur l'île depuis 2011, dont 11 mortelles, la ligue réunionnaise de surf a lancé en 2015 un dispositif "vigies requins renforcées", avec caméras sous-marines, drone, deux bateaux, sept plongeurs.

Au total, une vingtaine de personnes sécurise cinq jours par semaine le spot ouvert à tous les licenciés. "On a eu trois alertes l'année dernière", raconte Bastien Cochoneau, apnéiste de la vigie sur le spot de Trois Bassins. Lorsque cela se produit, on "fait sonner l'alerte et les surfeurs (sont) évacués", explique-t-il, casquette vissée sur la tête.

En dehors des licenciés, qui s'en tiennent à des créneaux horaires spécifiques, de nombreux surfeurs et bodyboarders "libres" en profitent pour se rejeter à l'eau. "Je vais dans des moments où l'eau est propre, (il) y a des petites vagues. Je suis ces règles... Mais voilà la passion est plus forte que tout. Donc je continue à surfer", sourit Alice Lemoigne, longboardeuse professionnelle. Mais, signe que l'appréhension est encore bien présente, certains surfeurs amateurs comme Marc Montaron regagnent les vagues... appareil électromagnétique attaché à la cheville. Le dispositif est censé repousser le requin.

Un gadget qui "rassure", affirme le surfeur, planche sous l'aisselle. Mais est-ce efficace ? "A voir..."

- Prudence -

Pour rappel, le préfet de La Réunion a publié ce samedi un communiqué appelant à la prudence.  "Ces dernières semaines, une augmentation de la pratique d’activités nautiques, notamment de surf et de bodyboard, a été constatée au moment du lever et du coucher du soleil" note le préfet.
 

"Ces périodes de la journée sont propices aux attaques de requins. Or, le risque reste présent comme le montrent la capture en milieu de semaine dernière d’un requin tigre de 4 mètres en baie de Saint-Paul, et le signalement ce vendredi soir d’un requin bouledogue de 2 à 2,5 mètres dans le lagon de Saint-Leu" souligne le représentant de l'Etat.

Lire aussi : Saint-Leu : opération de pêche nocturne pour capturer le requin

Il recommande "de nouveau la plus grande vigilance à tous les usagers de la mer, et plus particulièrement aux pratiquants de ces activités nautiques particulièrement exposées au risque requin et qui font l’objet d’une réglementation spécifique".

Par un arrêté préfectoral datant de 2013, la baignade et de certaines activités nautiques sont interdite restreint dans une zone allant du bord des palges à 300 mètres au large. Cette interdiction s'applique à toutes les plages sauf celles du lagon et celle en dehors du lagon où des espaces aménagés et des zones surveillées existent.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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