Dans le cadre d'une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics (actualisé)

Musées régionaux : des témoins auditionnés par les gendarmes

  • Publié le 2 avril 2019 à 23:59
  • Actualisé le 3 avril 2019 à 16:58

Des salariés licenciés de la Société publique locale (SPL) Réunion des Musées Régionaux sont entendus par les gendarmes à Saint-Denis ce mardi 2 avril 2019 en tant que témoins. Ces auditions ont lieu dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Saint-Pierre pour détournement de fonds publics et recel de détournement de fonds publics. C'est la Chambre régionale des Comptes qui avait portée l'affaire devant la justice en septembre 2018 après avoir constaté "des dysfonctionnements importants" dans la gestion de cette SPL financée par le Conseil Régional et dont Didier Robert était à l'époque le PDG. (RB/Imaz Press Réunion)

Le parquet de Saint-Pierre a ouvert son enquête préliminaire le 10 octobre 2018. Les investigations ont été confiées à la section de recherches de la gendarmerie. C’est dans ce cadre que les gendarmes ont commencé leurs auditions.

Ce sont d’abord des salariés licenciés de la SPL Réunion des Musées Régionaux (RMR) qui ont été entendus. D'autres personnes ont déjà été convoquées et seront interrogées dans les prochains jours.

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Rien n’a bien sûr filtré sur ces auditions de ce mardi, mais il est évident que les gendarmes cherchent à se renseigner sur les différents "dysfonctionnements" signalés par la Chambre régionale des Comptes (CRC).

Rédigé le 30 août 2018 et notifié aux Musées Régionaux le 8 novembre de la même année, le rapport de la CRC sur la gestion de la SPL RMR était lapidaire à l'encontre de Didier Robert, à l’époque PDG des Musées. Un poste dont il a démissionné en décembre 2018, en pleine crise des Gilets jaunes et après qu’Imaz Press Réunion ait révélé que son salaire s’élevait à 6.800 euros net par mois.

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Une augmentation de salaire du PDG de 52%

Dans le rapport de la CRC que s’était procuré dans son intégralité Imaz Press Réunion, il était question du salaire de Didier Robert. La Chambre souligne : "le choix de rémunérer deux dirigeants, un directeur général et un directeur général délégué, alors qu'il s'agit d'une structure de moyenne envergure, coûte annuellement: à la SPL plus de 330 000 euros, mandats sociaux compris".

La CRC assènait ensuite : "la rémunération accordée au président (Didier Robert – ndlr), depuis 2017, d'un montant mensuel brut de près de 8.400 euros, correspond à une augmentation de 52 % par rapport à celle de son prédécesseur qui percevait 5.500 euros brut mensuel"

La chambre s'étonnait d'autant plus de cette hausse fulgurante que "cette rémunération, instaurée concomitamment à la décision de mise en oeuvre d'un plan de licenciement économique, est intervenue sans avoir été autorisée par le conseil d'administration, seul compétent en la matière conformément aux statuts de la SPL".

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Procédures de recrutement "opaques"

La haute juridiction pointait également du doigt des procédures de recrutement "opaques". Elle considérait qu'elles "pourraient expliquer pour partie l'existence de postes dont la valeur ajoutée n'est pas évidente."

Pour étayer son propos, la CRC citait l’exemple du recrutement en 2017 d’un directeur général délégué "présentant un profil peu adéquat au poste considéré, sur la base, notamment d'un CV synthétique et d'une lettre d'accompagnement dont les motivations tiennent en quatre phrases. Dans le même temps, des postes-clés ne sont pas pourvus."

Pire encore, en janvier 2017, le poste de directeur des affaires financière et des ressources humaines est à pouvoir et malgré "54, dont 7 de qualité, et le caractère prioritaire de cette fonction en l'absence de responsable des finances depuis. avril 2017, aucun recrutement n'avait été effectué fin août 2018."

La Chambre s’était aussi étonnée des rémunérations élevées et des "postes en doublon." "Certains cadres, bénéficiant de rémunérations élevées, occupent des postes en doublon," acène-t-elle. Elle citait en exemple un directeur technique qui percevait jusqu’en 2018, "une rémunération supérieure à celle des directeurs de musées alors que chaque équipement compte son propre responsable technique."

La Cour des comptes poursuivait : "d'autres ont bénéficié d'augmentations de salaire qui peuvent être contestées. Ainsi, l'ancienne responsable des finances a vu son salaire quasiment doubler à compter du 1er janvier 2017 suite à une transformation de son poste en celui de “chargée de mission” trois mois avant la mise en œuvre d'une rupture conventionnelle de son contrat de travail"…

La colère de Didier Robert

Autant de faits que la CRC a jugé devoir transmettre au Parquet de Saint-Pierre, ce qui a déclenché la colère de Didier Robert. Dans un courrier adressé le 17 décembre 2018 à la CRC, il avait demandé "la rectification des erreur de droits manifestes relevés dans le rapport" définitif de la Chambre.

L’ex PDG des Musées s’était plaint : "la CRC, sur la base d'appréciations juridiques particulièrement dénuées de base légale, a saisi l'autorité de poursuite (le parquet – ndlr) qui s'est cru fondée, à la vue de cette analyse lourdement erronée, à ouvrir une enquête préliminaire du chef de détournement de fonds publics et recel"

Il avait avoué sa peur de voir les enquêteurs se fourvoyer car les "inexactitudes et méconnaissances des règles de droit" de la CRC "pourraient induire en erreur les enquêteurs saisis par Monsieur le Procureur et les conduire à une fausse application de la loi".

Le président de Région avait ensuite estimé, "une telle dénaturation des faits (…) tend à l'évidence à faussement faire croire au public comme au procureur de la République que le processus de régularisation (de son salaire – ndlr) ne serait pas régulier et conforme à la légalité, voir qu'il serait constitutif d'une infraction pénale".

Il revient maintenant aux gendarmes de la section de recherches de démêler le vrai du faux. Autant dire qu’ils ont du pain sur la planche...

mb/nt/www.ipreunion.com (mis en ligne mardi 2 avril 2019 à 17h08 - actualisé)

guest
13 Commentaires
Ramier
Ramier
4 ans

A se demander si toutes ces SPL ne servent pas prendre des euros pour constituer un pactole pour préparer les prochaines Élections !! ???

Madagascar
Madagascar
4 ans

Oté l'honneur i prend un sacrée coup i gagne enkor présenter devant la population ça

Laurence
Laurence
4 ans

La point l'arzent Pour le peuple mais pou li nena touzours! Creole allons bougé tire sa dont , mette un jeune un nouveau li là fini rempli sa poche ek cet son famille

Hardcore
Hardcore
4 ans

Les enqueteurs envisagent-ils de poursuivre leur enquête avec leurs homologues seychellois ?

Legros
Legros
4 ans

Et avec ces casseroles ça veut se présenter à la mairie de saint dénis? Saint expédit son coq lé noir. Mi rire mi rire mi rire .

Oups
Oups
4 ans

Tarde pa viendra, demain n'est pas loin, tic tac, tic tac, tic tac...

Pfffff
Pfffff
4 ans

Encore des mots toujours des mots rien que des mots

Seychellois
Seychellois
4 ans

Un (supprimé pour prise à partie - webmaster) qui se rabaisse à de telles pratiques? J'ai pitié pour son honneur !

By money
By money
4 ans

(supprimé pour prise à partie - webmaster) c'est juste honteux et minable. Pourquoi vous embauchez vos proches à la region ou dans ses satellites, parce qu'au final personne ne souhaite les embaucher, et ne valent pas grand chose! 2021 dehors, on rigolera de votre chute !

Misouk
Misouk
4 ans

L'heure a sonné mouaaaaaahhhhhhh (excusez moi je n'ai pas pu m'en empêcher ^^)

Albert du Chaudron
Albert du Chaudron
4 ans

Si la volé fo totoché !!!!!!

Barbara
Barbara
4 ans

Bon, j'espère que cette fois la justice ira jusqu'au bout !

Maf
Maf
4 ans

Encore du vent