
À l’origine de cette nouveauté, les enseignes McDonald's et Burger King. Les deux pointures américaines du fast-food s’affrontent sur tous les fronts: marketing, communication, localisations et maintenant les horaires. L’objectif est clair: gagner (ou garder) le leadership du marché réunionnais. La stratégie, on la connaît déjà: inonder le territoire, pas une année ne passe sans que de nouveaux restaurants ouvrent. Les poids lourds du fast-food y vont franco au détriment de la santé publique.
Personne pour freiner les ardeurs des patrons de la restauration rapide
La position de l’État et des communes sur la question est floue, très floue. Imaz Press a contacté une commune du Nord de l’île qui laisse les fast-food ouvrir 24 heures sur 24 le week-end sur son territoire. Pour cette commune, difficile de se positionner clairement sur la question des fast-food. Au début de la conversation, le service communication ne se mouille pas et renvoie et à la réglementation "vous savez, d’un point de vue légal, les gérants ont juste à notifier leurs nouveaux horaires d’ouverture. À partir du moment où ces restaurants ne vendent pas de boissons alcoolisées, ils n’ont besoin d’aucune autorisation spécifique ".
On insiste un peu, ça ressemble quand même un peu au Far West ce qu’on nous décrit là, à croire que les gérants de fast-food font ce qu’ils veulent… Le fait qu’on insiste a moyennement plu au responsable de communication de la mairie qui préfère botter en touche "ce dossier ne dépend pas de la mairie, oui, il y a une question de santé publique mais c’est à l’État de prendre ses responsabilités, le maire n'a pas compétence à gérer ce genre de problématique".
Pourtant, dans l'Hexagone, certains édiles ont choisi de s’opposer à l’implantation d’établissements de restauration rapide. C’est arrivé à l’île d’Oléron, à Paris dans le deuxième arrondissement et à Aubière dans le Puy de Dôme. Le cas d’Aubière est d’autant plus intéressant qu’au terme d’un feuilleton juridique, administratif et médiatique, Burger King a obtenu gain de cause (en l'occurence le droit de garder les enseignes de son drive telles quelles) malgré l’opposition du maire de la ville. Celui qui a tranché, c’est le préfet du Puy de Dôme, qui à l’époque en 2017, était Jacques Billant, notre préfet fraîchement débarqué…
Si certains édiles s’opposent à l’implantation de fast-food dans leur commune - avec plus ou moins de succès- , on imagine bien qu’un maire a le droit et la compétence de s’opposer à l’allongement des horaires d'ouverture des restaurants…
Finalement, ceux qui sont gagnants, ce sont les gérants. Ils ouvrent à tour de bras, de plus en plus longtemps sans que personne ne monte au créneau. Imaz Press les a contactés pour connaître leurs motivations et savoir où leurs ambitions s’arrêteront.
"Répondre à la demande des consommateurs"
Sur la question des motivations à ouvrir leur drive H24 les week-ends, les patrons de Burger King et de McDonald’s répliquent à l’unisson: c’est pour répondre à une demande. Loin de nous l’idée d'en douter, les mails de consommateurs réclamant l’ouverture des restaurants en continu les week-ends doivent affluer par centaines, bien sûr… Mais on croit surtout au pouvoir de l’argent. En métropole, cela se fait déjà et sans doute que ça rapporte. Les patrons de fast-food n’ouvriraient pas plus longtemps si cela n’était pas rentable.
Sur la question, Philippe Lariche, le boss de la franchise de Burger King à La Réunion et à Mayotte, est le plus transparent "nous voulons répondre à une demande, pas envahir le secteur. Nous avons démarré progressivement, fait le test en ouvrant le Burger King de Saint-Gilles H24 le week-end, pour le moment, on ne rentabilise pas vraiment, ça se fait doucement. Notre société gagne déjà de l’argent, on ne veut pas en gagner plus". - Cette dernière phrase sonne faux - Philippe Lariche poursuit "tous les Burger King de La Réunion n’ouvriront pas en continu le week-end, celui de Saint-Gilles, l’intérêt, c’est de répondre à la demande des fêtards qui sortent de soirée, ceux de Sainte-Marie et du Gol sont visibles depuis la quatre voies, là aussi, il y a un intérêt pour nous. À l’avenir, il n’y a qu’un ou deux restaurants de plus qui ouvriront H24 le week-end" affirme-t-il.
Du côté de McDonald’s, fast-food historique de La Réunion, on n’est un peu moins loquace sur le sujet "les ouvertures 24h / 24 les vendredis et samedis dans nos restaurants de Sainte-Marie, Saint-Pierre et l’Eperon ont été activées car nous avons constaté une réelle demande de la part de nos clients. En proposant d’étendre nos horaires d’ouverture, nous proposons toujours plus de proximité à nos clients et nous contribuons à créer des emplois, mais pour l’instant, il n’est pas prévu de développer le service 24 heures sur 24 dans nos autres restaurants à La Réunion, ni même en semaine". On pourrait aisément penser que c’est surtout en réaction à l’allongement des horaires de son concurrent que McDonald’s a choisi de se mettre au diapason mais la multinationale, déjà très difficile à contacter, n’a pas souhaité répondre à cette question…
Proposer des "menus variés et savoureux"
Sur le volet santé publique, les deux enseignes sont sur la même longueur d’onde. Bien sûr, les patrons de fast-food sont blasés par cette image de "grands méchants loups" qui leur colle à la peau. Mais soyons honnêtes, aucune étude n’a prouvé que les fast-food étaient bons pour la santé par contre, celles qui prouvent le contraire sont nombreuses.
Les patrons de McDo et de BK affirment que des efforts sont faits pour proposer "une grande variété de menus de qualité et savoureux pour répondre aux besoins de nos clients réunionnais" affirme-t-on chez McDonald’s tandis que Philippe Lariche explique que "Burger King travaille sur des recettes allégées en sucre et sur les pains et que la consommation d’eau dans les restaurants est en nette augmentation" .
Les pointures du fast-food s’accordent aussi pour dire que les Réunionnais n’ont pas attendu l’arrivée de la restauration rapide dans le département pour avoir des problèmes de poids. Touché, on ne peut pas rendre les fast-foods responsables de tous les maux mais on peut, raisonnablement, se dire que cette déferlante de junk food n’a rien arrangé, au contraire...
Quoi qu’il en soit, d’ici la fin de l’année, La Réunion comptera une dizaine de restaurants sous l’enseigne Burger King, et McDonald’s a aussi prévu d’ouvrir d’autres établissements.
fh/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com
10 Commentaire(s)
Car quand vous serez malade (obésité, diabète, cholestérolémie, hépatite, pancréatite, insuffisance rénale, liste non exhaustive des affections induites par la mal-bouffe) et que vous serez soigné aux frais de la princesse, n'oubliez pas que la "princesse" c'est nous les cochons de payant que nous sommes par nos impots, nous, qui par bon sens, avons évité de bousiller notre santé en mangeant n'importe quoi chez n'importe qui ! ! !
Car quand vous serez malade (obésité, diabète) et que vous serez soigné aux frais de la princesse, n'oubliez pas que la "princesse" c'est les cochons de payant que nous sommes par nos impÃ'ts, nous, qui par bon sens, avons évité de déglinguer notre santé en mangeant n'importe quoi chez n'importe qui ! ! !