Les débats ont lieu en préfecture

Violences conjugales : un Grenelle pour dire stop

  • Publié le 3 septembre 2019 à 15:28

A La Réunion comme partout en France ce mardi 3 septembre 2019 est le jour du Grenelle contre les violences conjugales. Associations, magistrats, forces de l'ordre, élus... ont répondu présent à l'appel de la préfecture ce mardi matin. Le Président de la République a fait de ces violences faites aux femmes une "cause quinquennale, une mobilisation nationale" a rappelé Nadine Caroupanin, directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité. Bon à savoir : un seul numéro pour dénoncer et signaler les violences intrafamiliales : le 3919 (Photo d'illustration : www.ipreunion.com)

Des chiffres tristement éloquents

En France, en 2019, une femme est tuée par son conjoint tous les deux jours. En 2018, c’était tous les trois jours. A La Réunion, depuis 2009, cinquante femmes ont été victimes de féminicide. Quinze ont perdu la vie ces trois dernières années.

Eric Tuffery, procureur de la République de Saint-Denis détaille : "C’est un gros problème à La Réunion, c’est une situation mauvaise voire catastrophique. Nous sommes le troisième département de France concernant le nombre de cas de violences conjugales. Nous devons agir sur les causes, réfléchir à une restructuration. Il faut de la volonté, de l’imagination, de l’action afin de juguler ce fléau. Mais, ce n’est pas une fatalité."

Premier bilan des états généraux des violences faites aux femmes

Entre 2016 et 2017, les états généraux des violences faites aux femmes se sont tenus à Sainte-Marie à l’initiative de la préfecture. La Réunion est pionnière en la matière. Les conclusions de ces discussions ont partiellement étaient présentées ce mardi matin par Hayat Caro, directrice associée du cabinet d’expert stratégique Eson  Conseil.

De ces états généraux, 48 mesures ont été énoncées comme des pistes de réflexion ou des initiatives déjà existantes portant sur cinq thèmes :

• porter secours et assistance aux victimes (par exemple : un meilleur accueil des victimes dans les commissariats et gendarmeries ou la mise en place du "téléphone grand danger")
• mettre à l’abri d’urgence les victimes (exemple avec le nombre de places dans les foyers d’urgence ou mise à disposition de logements sociaux par les bailleurs sociaux pour les victimes)
• développer les outils juridiques pour protéger les victimes (par exemple, équiper les auteurs de violence de bracelet électronique anti-rapprochement)
• réfléchir au parcours de soin de ces victimes (exemple avec la prise en charge des victimes à l’hôpital)
• sensibiliser et prévenir les violences (exemple en communiquant dans les écoles)

Lire aussi : Violences conjugales : "partir au premier coup, ce n'est pas simple"

Grande cause nationale

Nadine Caroupanin l’a rappelé : "les violences faites aux femmes sont une priorité d’Emmanuel Macron. C’est le premier Président de la République à avoir prononcé le mot "féminicide" lors d’un discours au siège de l’ONU en septembre 2018."

En ce sens, trois axes sont au centre des discussions de ce grenelle : la prévention des violences, la prise en charge des victimes et des sanctions adéquates.
"Les violences conjugales, intrafamiliales touchent tous les milieux. La parole doit se libérer dans toutes les couches de la société réunionnaise. L’état met des moyens mais ce n’est pas suffisant. Tout citoyen a son rôle à jouer" explique Isabelle Rebattu, sous-préfète chargée de mission cohésion sociale et jeunesse. Regardez.

Des moyens insuffisants

A l’instar d’Isabelle Rebattu, le constat est le même du côté du Préfet, Jacques Billant et du procureur de Saint-Denis Eric Tufféry. Le manque de moyens est flagrant sur notre territoire. Huguette Bello, députée de La Réunion, détaille ce manque de moyens. Regardez.

Travaux en ateliers et réflexions

80 personnes participent aux ateliers de réflexions en ce mardi 3 septembre 2019. Ces ateliers sont basés sur les thèmes définis lors du bilan des états généraux des violences faites aux femmes de 2017 : la prévention ; le dépistage, l’orientation et l’accompagnement des victimes ; la protection juridique ; la mise à l’abri d’urgence et le logement ; la prise en charge sociale et médicale des victimes et des enfants ; le traitement médiatique des cas de violences conjugales. Les premières conclusions vont être rendues dès cet après-midi. Le bilan final sera présenté lors de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, le lundi 25 novembre 2019.

Un seul numéro pour dénoncer et signaler les violences intrafamiliales : le 3919.

lp/www.ipreunion.com

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