[VIDÉO] Salle de sport, cuisine et relaxation

Le CHU ouvre son hôpital de jour en addictologie

  • Publié le 11 septembre 2019 à 15:25

Cela faisait 3 ans que ce projet était en réflexion : ce mercredi 11 septembre 2019, le CHU Félix Guyon ouvre son hôpital de jour au serice addictologie, qui peut accueillir jusqu'à 10 patients. Ce nouvel espace comprend une salle de sport, une cuisine thérapeutique, une salle de relaxation et une dernière d'esthétique, ainsi que plusieurs salles de repos. Objectif : améliorer le quotidien du patient et l'aider à gagner confiance en lui, tout en prévenant les éventuelles rechutes. (Photo photo imazpress )

Plusieurs patients s'entraînent dans la salle de sport. Vélo, sac de frappe, musculation… chacun y trouve son compte. Emilie, elle, a découvert la boxe, dont elle ne connaissait rien avant d'arriver dans le service addictologie du CHU. Avec l'aide d'un aide-soignant également éducateur sportif, elle s'entraîne au kick-boxing, qui nécessite l'utilisation des poings et des genoux.

Bien-être et lâcher prise

"Cette salle de sport c'est un vrai lieu thérapeutique pour moi. C'est un moment de connexion avec soi. Moi ça m'a permis de me reconnecter à mon corps, de me sentir beaucoup plus forte, plus puissante."

Emilie revient en addictologie après déjà plusieurs passages liés à des épisodes douloureux de sa vie. "Je suis venue pour une première cure en 2014, suite à des événements un peu difficiles. J'avais arrêté mais j'ai replongé à cause d'une mauvaise rencontre. Aujourd'hui j'ai décidé d'agir sur ma dépendance, de reprendre les choses en main, et laisser les choses derrière."

Derrière elle, Jean-Claude s'active sur le vélo. Entre deux souffles il nous raconte à quel point cet hôpital de jour l'a aidé, lui qui est dans le service depuis maintenant 4 mois. "J'ai repris confiance en moi. Tout ça nous apporte un grand bien-être." Avis partagé par son voisin, Jean-Marie, là depuis un moins d'un an. "C'est bénéfique moralement et physiquement. On travaille nos mouvements mais surtout ça nous apprend à lâcher prise."

Pour Jean-Marie, l'hôpital de jour est également un lieu "où l'on crée des liens, de vraies amitiés, entre patients mais également avec le personnel soignant. Ce sont des rapports très sincères, c'est un endroit où on peut s'exprimer en sachant que ça reste entre nous, sans être jugés".

Des aide-soignants très investis

Après son entraînement, le voilà justement qui blague avec Fabrice Sandaye, aide-soignant en addictologie et éducateur sportif. "Ce qui est important pour nous aussi c'est de maintenir l'abstinence après la venue du patient". 

Un seul regret pour lui : le nombre de personnels soignants. Seules deux personnes sont au service en continu. "On essaie de gérer comme on peut, mais on n'est pas beaucoup."  Une psychologue détachée vient également de façon régulière.

Jean-Marie approuve : "ce service mériterait davantage de personnes. C'est nous qui avons monté la salle de sport, monté les bureaux, c'est très convivial aussi mais ça mériterait plus de personnel, il ne faudrait pas que la corde casse !"

Pour Lionel Calenge, directeur général du CHU, avoir mobilisé les patients pour les installations n'est pas une contrainte économique, cela fait partie intégrante du programme de réhabilitation. Par ailleurs il estime que l'hôpital de jour bénéficie des "standards de personnels, on a pas de sous dotation, mais nous sommes aussi contraints par des contraintes économiques."

Sport, santé, cuisine...

Aujourd'hui le directeur se félicite de cet hôpital de jour. "C'est un projet qu'on prépare depuis trois ans. "Un très bel outil" selon lui, qui peut accueillir 10 personnes par jour. avec une prise en charge multidisciplinaire.

Au coeur de ce projet, Docteur David Mété, médecin responsable du service addictologie au CHU Félix Guyon : "Les différentes salles spécifiques permettent vraiment de travailler sur l'affirmation de soi et la réappropriation de soi. La boxe thérapeutique notamment permet d'évacuer beaucoup de choses. La cuisine thérapeutique c'est pour revenir vers une bonne alimentation, travailler sur des boissons sans alcool. La socio-esthétique, dans une autre salle, est très importante pour prendre soin de soi, ce qu'on oublie parfois à cause des addictions."

 

Hommage aux pionniers de l'addictologie

Lors de cette journée d'inauguration, trois plaques ont également été dévoilées, en hommage à des médecins "pionniers" comme le dit David Mété : le docteur Guy Letourneur, fondateur du service alcoologie à l'hôpital, le docteur Maurice Jay, pilier de la psychiatrie moderne, et enfin le docteur Jean-Paul Aubin, fondateur dy service addictologie dans le Sud.

A ses côtés, Michel Bouveret. Ancien patient, il est maintenant investi dans la lutte contre l'alcoolisme. Le docteur Guy Letourneur s'était justement occupé de lui dans cet hôpital. Les larmes aux yeux, Michel Bouveret raconte que cet homme lui a "sauvé la vie."

mm / redac@ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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