69.800 patients pris en charge pour un diabète en 2017 (actualisé)

La prise en charge d'un patient diabètique coûte 2.160 euros par an

  • Publié le 14 novembre 2019 à 14:20
  • Actualisé le 14 novembre 2019 à 17:56

Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le diabète ce jeudi 14 novembre 2019, l'Agence régionale de santé (ARS) dresse un état des lieux sur la maladie à La Réunion et revient sur les pistes envisagées pour le plan d'actions de l'organisme qui prendra cours sur trois ans, de 2020 à 2022. Premier constat, en 2017, près de 70 000 Réunionnais étaient pris en charge pour un diabète, c'est deux fois plus que la moyenne nationale.

Il y a deux ans, ils étaient 69 800 patients soit environ 8% de la population à être pris en charge pour un diabète, un chiffre en augmentation, en 2016, 66 400 Réunionnais étaient suivis.

Dans une étude menée par l’Observatoire régional de la santé (ORS), le profil des diabétiques réunionnais se précise :
• 56% d’entre eux sont des femmes, 44% des hommes
• 2 500 personnes diabétiques sont âgées de moins de 35 ans dont 200 enfants de moins de 15 ans
• 73% des patients pris en charge sont âgés de 55 ans ou plus

Des chiffres, notamment le nombre de diabétiques sur notre territoire sont à prendre avec des pincettes, 1 Réunionnais sur 3 est diabétique sans le savoir. Les explications de Martine Servat, directrice de l’animation territoriale et des parcours de santé de l’ARS, regardez :

La prise en charge de ces patients a un coût, la dépense annuelle moyenne remboursée est estimée à 2160 euros par personne, un montant qui se décompose de la façon suivante : 1 800 euros de soins de ville (médecin, infirmier, médicaments, autres produits de santé) + 210 euros de dépenses hospitalières et 150 euros de prestations en espèces.  Les explications de Jean-François Gomez, directeur coordinateur de la gestion du risque, regardez :

Le plan d’actions de l’Agence régionale de santé pour lutter contre le diabète sera dévoilé début 2020 mais les grandes lignes du dispositif ont été évoquées. Il s’agit de 4 axes principaux :

la prévention avec notamment la mise en place de programmes nutritionnels (alimentation et lutte contre la sédentarité) dans trois milieux prioritaires : scolaire, entreprises (publiques et privées) et les collectivités locales. Martine Ladoucette, présidente de l’ARS rappelle l’importance de l’implication des communes dans le dispositif, sept d’entre elles ont  déjà signé un contrat local de santé.

le dépistage :
- communautaire dans les quartiers prioritaires de la ville et les plus éloignés
- opportuniste : dépister le pré-diabète afin de mettre en place les mesures adaptées et éviter au patient les complications graves

Depuis juillet dernier, le pré-diabète fait l’objet d’une étude menée les pincipaux acteurs qui s’occupent de la prise en charge des patients diabétiques à La Réunion. Les précisions d’Estelle Nobecourt Dupuy, professeur des universités –praticienne hospitalière d’endocrinologie et diabétologie, regardez :

 • Le troisième axe du plan d’actions de lutte contre le diabète de l’Ars porte sur le parcours de soins. L’objectif est d’éviter les ruptures dans le parcours du patient. Les explications du professeur Vincent Apavoupoulle, président de la société Endocrinologie, diabète, métabolisme de La Réunion, regardez :

• Et le dernier axe sera de renforcer les données d’observation et de connaissances sur le diabète à La Réunion et de mieux articuler les travaux de recherches sur le sujet.

L’ARS souhaite poursuivre et amplifier les mesures qui avaient été mises en place au cours du Comité techniques de l’observation du diabète. Martine Ladoucette admet que certains dispositifs n’ont pas suffisamment fonctionné. La stratégie de dépistage, la coordination dans le parcours de soins du patient et la diversification des supports de communications au grand public vont être retravaillés, optimisés pour être plus efficaces.

Le diabète, cette maladie silencieuse

Cette semaine, jusqu'au samedi 16 novembre, la Caravane "Diabète tous concernés" sillonne l'île. Cette action s'inscrit directement dans le cadre de la Journée mondiale contre le diabète. Mise en place depuis juin 2014 par l'association santé en entreprise (SEE) en partenariat avec la Maison du diabète et le réseau Sophia, ce dispositif a permis en cinq ans de réaliser plus de 15.000 dépistages.

Lire aussi : Une caravane pour aider à lutter contre le diabète

Deux fois plus de personnes touchées qu'en métropole

À La Réunion, le diabète reste un fléau. L'île fait partie des régions les plus touchées au monde. Une personne sur dix serait traitée pour un diabète, deux fois plus qu'en métropole. Près de 100.000 Réunionnais - selon l'association santé en entreprise (SEE) - seraient touchés, 56% de femmes et 44% d'hommes.

Mais plus de 30% des cas ne seraient pas diagnostiqués. La maladie, sournoise, est souvent détectée trop tard. D'où l'importance de se faire dépister avant l’apparition de complications. Dans le monde, 425 millions d’adultes sont diabétiques, dont 46% qui l’ignorent faute d’un diagnostic, selon la Fédération internationale du diabète. Et toutes les tranches d’âge sont concernées.

Contestation des diabétiques auprès de l'ARS

L'association Cosaladi, rejointe par d'autres associations de lutte anti-diabète, manifestait le 20 août dernier devant l'ARS en l'accusant "de ne pas suffisamment renseigner la population sur les dangers du diabète et de ne pas mettre en place une stratégie ambitieuse de lutte contre la maladie". Près de 300 Réunionnais s'étaient rassemblés.

Lire aussi : Cosaladi veut "plus de bienveillance" pour les malades du diabète

L'ARS avait par la suite répondu à Cosaladi en transmettant les chiffres jusqu'ici connus : plus de 60.000 diabétiques traités, près de 5.000 nouveaux patients déclarés chaque année. Sur le volet du suivi médical, "un patient sur deux n'aurait pas le suivi recommandé, un patient sur trois n'aurait pas le suivi ophtalmologique recommandé" précisait Martine Ladoucette, directrice générale de l'ARS.

Lire aussi : L'Agence régionale de santé répond à Cosaladi

Une étude prévue pour 2021

Santé publique France, l'Assurance Maladie, la Sécurité sociale des indépendants, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Haute Autorité de santé (HAS) ont lancé en septembre une nouvelle étude sur le diabète afin de mieux connaître la situation. L'étude concerne l'état de santé, la qualité de vie, le recours aux soins et le coût des soins des personnes traitées pour un diabète. Objectif : étudier les évolutions de la maladie à La Réunion.

Lire aussi : L'état de santé des diabétiques réunionnais passé au crible

Commencée en mars 2019 en métropole, l'étude est soutenue financièrement par l'Agence de Santé Océan Indien, les résultats pour La Réunion sont attendus pour la mi-2021.

Un nouveau plan de lutte dévoilé ce jeudi

Ce jeudi 14 novembre, l'ARS présente d'ailleurs une feuille de route 2020-2023 pour "amplifier la lutte contre le diabète". L'occasion aussi d'évoquer les nouveaux chiffres sur la situation du diabète à La Réunion.

Lire aussi : Diabète : un séminaire pour amplifier la lutte contre le diabête à La Réunion

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1 Commentaires
Antony
Antony
4 ans

Vous vous méprenez excusez moi Un diabétique c'est un ami 2 soit 6.60 â"¬ sans les frais de déplacement et sans les tarifs de nuits et de week end souvent accordées Soit 6,60â"¬ + 43 Cts du km aller et retour au delà de 2 km du cabinet et avec tarif montagne pour les hauts Le tarifs de nuits et de week end et de 9â"¬15 soit 7 sur 7 plus de 15 euros par passage en moyenne Soit 45 â"¬ pour un diabétique avec un schéma insulinique de 3 injections par jour 45*365=16365â"¬ par personnes et par an mmm