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Municipales 2020 : condamné(e)s ou sous le coup d'une enquête, elles et ils se présentent

  • Publié le 13 décembre 2019 à 03:00
  • Actualisé le 13 décembre 2019 à 11:25

Le bal des candidatures aux élections municipales de mars 2020 a débuté il y a quelques semaines déjà. Les candidatures de novices côtoient celles de personnalités plus expérimentées voire même de dinosaures de la politique. Dans ce fleurissement de candidatures ou de potentiels candidats, on retrouve aussi des élus condamnés ou actuellement concernés par des enquêtes préliminaires. Une étiquette très lourde à porter lorsqu'on se présente au suffrage des électeurs. Surtout dans le contexte actuel de défiance croissante vis-à-vis de la classe politique actuelle... (Photo rb/www.ipreunion.com)

Seulement 20% des Français jugent les élus honnêtes

C’est le résultat d’une étude IFOP pour le Journal du Dimanche sur l’opinion qu’ont les Français de leurs élus. On y apprend ainsi que 83% des français ont une bonne opinion de leurs maires. Ce chiffre descend à 38% en ce qui concerne les " élus en général " et à 33% quand ils évoquent les députés et les sénateurs.

Quant aux traits d’image associés aux élus, le sondage montre que la grande majorité des Français estime avant tout que les carrières politiques sont trop longues (70%). Ils jugent ensuite que les élus gagnent trop d’argent (66%). S’ensuivent le fait que les élus ont trop de pouvoirs (55%), qu’ils sont compétents (30%) et qu’ils sont proches des préoccupations des citoyens (26%).

Quant à l’affirmation selon laquelle les élus sont honnêtes, seulement 20% des Français se disent " plutôt d’accord " avec cette idée alors qu’ils sont 64% à penser le contraire. Il est fort à parier que cette enquête reflète également l’opinion de la population réunionnaise.

A La Réunion, la rupture entre la population et le politique

Si les Réunionnais se mobilisent toujours davantage lors d’élections locales telles que les municipales, très clairement ils ne semblent plus vouloir  d’élus dont l’honnêteté et la probité ont été écornées.

Cette revendication a été criante tout au long du mouvement des gilets jaunes durant lequel rarement les élus Réunionnais auront été autant pris à partie. Au point que la ministre des Outre-mer Annick Girardin, avait dû venir à leur rescousse pour les défendre et les soutenir.

Autre indicateur confirmant cette rupture manifeste, la diminution continue du taux de participation aux différentes élections. Les Réunionnais ne se déplacent plus aux urnes. Lassitude ? Défiance ? Résignation ? Très certainement un peu des trois. En tout cas, Chaque scrutin amène son lot de records. Il est fort à parier que les municipales de 2020 ne dérogeront pas à cette règle.

Dernier indicateur, une volonté croissante de la population de lancer des " listes citoyennes " composées de personnalités de la société civile n’ayant jamais évolué dans la sphère politique. Si le mouvement peine encore à se développer, cette volonté de rompre avec les partis traditionnels et les " dinosaures " montre bien que la population réunionnaise ne croit plus en la classe politique actuelle.

Municipales : des élus condamnés ou sous le coup d’une enquête dans les starting block

On aurait pu penser que cette défiance croissante aurait poussé certains élus Réunionnais à se faire tout petits, tout particulièrement ceux qui ont été condamnés ou qui font l’objet d’une enquête. Même si la présomption d’innocence prime dans le cadre d’une enquête, force est de constater que cela fait mauvais genre, et que ça devient très rapidement une étiquette lourde à penser.

Pas de quoi freiner certains de nos politiciens – qui bien sûr bénéficient tou(te)s de la présomption d'innocence en tant que leurs affaires ne sont pas définitivement jugées - , qui se lancent à corps perdu dans la bataille des municipales à Saint-Leu.

On peut citer Thierry Robert, condamné à une peine d’inéligibilité pour 3 ans pour ne pas avoir régularisé sa situation fiscale dans les délais impartis. Pas de quoi refroidir l’ancien élu qui a confirmé sa volonté de poursuivre sa campagne.

Alain Armand, candidat à Saint-Denis, a quant a lui condamné par la Cour d’Appel de Saint-Denis à 1 an de prison avec sursis, 30 000 euros d’amende, 10 ans d’inéligibilité, et à une interdiction d’occuper un poste au sein de la fonction publique pendant 5 ans. L’actuel conseiller départemental s’étant pourvu en cassation, il pourra se présenter tout de même dans ce scrutin avec une épée de Damoclès au dessus de la tête.

Cette épée, elle plane aussi au dessus du président de Région, Didier Robert, qui devrait tout prochainement officialiser sa candidature pour les municipales de Saint-Denis. Malgré pas moins de 5 affaires en cours (dont la dernière en date concerne les présumés détournements de fonds dans le service continuité territoriale), le patron de la pyramide inversée souhaite malgré tout conquérir le chef-lieu, en dépit de l’image négative qui lui colle compte tenu de cette ribambelle d’enquêtes préliminaires.

La sénatrice Nassimah Dindar a elle aussi choisi de se soumettre au vote des électeurs. Et ce, malgré deux enquêtes préliminaires en cours, l’une sur les conditions d’achat de sa maison, et l’autre sur des embauches au SDIS. Des enquêtes qui, rappelons-le, ne présagent en rien de la responsabilité ou non de l’élue.

Dans le Sud, Jean-Claude Lacouture devrait être candidat à sa propre succession à l’Etang-Salé, cela, malgré une condamnation à 3 mois de prison avec sursis pour harcèlement moral et qu’il est submergé par une série de plaintes pour dénonciation calomnieuse, délit de favoritisme et prise illégale d’intérêt.

Des condamnés en lice

Du côté de Saint-Louis, ce n’est pas un mais deux anciens condamnés qui font leur retour sur le devant de la scène politique. Cyrille Hamilcaro d’une part qui vient de purger sa peine d’inéligibilité suite à sa condamnation pour des malversations financières.

Claude Hoarau sera lui aussi au départ de la course municipale après avoir été condamné en 2015 à 6 mois de prison avec suris et à 20 000 euros d’amende pour délit de favoritisme.

Dans l’Est, on assiste au retour d’Eric Fruteau à Saint-André, lui qui avait été condamné à un an d’inéligibilité en 2013 pour avoir bénéficié d’un " avantage consenti par une personne morale en violation de l’article L. 52-8 du code électoral ".

Enfin, dernière affaire en date, Richard Nirlo, maire de Sainte-Marie vient tout juste d’être entendu sous le régime de la garde à vue pour des faits présumés de détournements de fonds publics, recels, faux et usage de faux, trafic d’influence, favoritisme et corruption. Un gros coup dur pour son image de marque malgré la présomption d'innocence, mais l’édile sainte-marien ne s'en laisse pas compter. Dans un communiqué publié à sa sortie de garde à vue il confirme qu'il  annoncera officiellement sa candidature ce vendredi. Il dit aussi que cela en présence de Jean-Louis Lagourgue et de quelques ténors de la droite tels que Michel Fontaine, Didier robert, ou encore Cyrille Melchior.

Tout cela laissera-t-il des traces dans la campagne à venir de Richard Nirlo ? Les autres candidats parviendront-ils à recueillir la confiance des Réunionnais malgré cette image écornée ? La population tranchera en mars prochain.

Les surprises pourraient être de taille.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
13 Commentaires
Patreunion
Patreunion
4 ans

Il aurai été intéressant de faire un complément d'une liste avec tous ceux qui ont été condamné dans le passé, je suis pas sur qu'il reste beaucoup de monde pour ce présenter.

zafer, depuis son mobile
zafer, depuis son mobile
4 ans

Mauvais article ou parti pris de IPR car il faut tous les citer ces condamnés ça va de saint Denis à saint pierre en passant par saint Paul et sainte Suzanne et puis les autres que je vous laisse (IPR) dénoncer avec plus d'objectivité notamment ceux qui n'ont plus de mandat mais qui sont candidats

Volcan974
Volcan974
4 ans

Certains sur ce site parle du maire de Saint Denis, s est il enrichi ? À eu t il détournement de fonds ? Il a été condamné c est un fait qu'en est il du maire de Suzanne, le sénateur ex maire de Sainte Marie, le maire de Saint Pierre, et j en passe et ceux et celles dont la justice sont entrain d enquêter... Il y en a beaucoup tant qu ils ne sont pas jugés ils sont innocents mais les soupçons demeurent

Flo
Flo
4 ans

Que des MACROS, des beizeurs de paké, des Politiques CORROMPUS qui n'en ont rien à foutre de leur devoir d'aider les consommateurs voteurs ! LEUR UNIQUE OBJECTIF :LE FLOUZE, LE POUVOIR !Bande de makottes ! I fé pitié !

Ras le bol
Ras le bol
4 ans

Malheureusement plus ils sont corrompus.'plus ils ont des chances d'être élus.

Marilou
Marilou
4 ans

Entièrement d'accord avec Bob...il faut aussi parler des anciens qui ont déjà été condamnés comme par exemple St-Paul, d'accord qu'ils sont à nouveau éligibles.... mais respect pour le peuple quand même !

Patatra
Patatra
4 ans

Il est fort à parier que cette enquête reflète également l'opinion de la population réunionnaise.Oh la belle tournure journalistique ?!?

Jeanne
Jeanne
4 ans

c'est normal, pourquoi êtes vous surpris?

Zan renette
Zan renette
4 ans

Hi hi hi il faut un casier rempli pour se présenter ha ha ha

Bob
Bob
4 ans

Il aurait été pertinent de rappeler également les condamnations passées de certains hommes politiques, comme par exemple l'actuel maire de Saint-Denis.

FloFlo
FloFlo
4 ans

Lé trop doss tous sa condamnation la, i fé rit la guèl

contribuable de la capitale
contribuable de la capitale
4 ans

Avec le rapport de la CRC et des plaintes diverses sur les abus, les malversations, mauvaise gestion...la mairie Sin Denis ne peut pas passer à travers les mailles du filet de la justice.

Joseph
Joseph
4 ans

Ils auraient tort d'avoir des scrupules, il y a tellement d'abrutis qui vont aller voter pour eux, où est le problème ?