Le président de la chambre d'agriculture tire la sonnette d'alarme

Fréderic Vienne : une campagne sucrière avec "des richesses en sucre inquiétantes"

  • Publié le 13 décembre 2019 à 15:01
  • Actualisé le 13 décembre 2019 à 15:12

"Après plusieurs mois de dur labeur, la campagne sucrière 2019 vient de prendre fin dans les micro-régions Nord et Est de l'île. Avec l'ensemble de mes élus, je tiens à apporter mon entier soutien aux planteurs dans un contexte aussi bien marqué par une certaine morosité que des inquiétudes compréhensibles écrit Fréderic Vienne, président de la chambre d'agriculture, dans un communiqué que nous publions ci-dessous (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"Je ne me concentrerai pas sur le timide démarrage d’une campagne marqué par plusieurs arrêts des livraisons de cannes à l’usine de Bois-Rouge, conséquence directe d’un certain nombre de dysfonctionnements techniques relevant notamment de la société Albioma. Des dysfonctionnements dont l’impact s’est fait ressentir sur les livraisons en début de campagne après une année 2018 dont on sait qu’elle a été catastrophique pour l’ensemble du monde agricole réunionnais, y compris pour la culture de la canne à sucre.

Lire aussi : Plus de 1,7 million de tonnes de cannes réceptionnés en 2019

Après plus de 5 mois de campagne, les données du Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre (CTICS) font apparaître un tonnage de 898.061 tonnes de cannes réceptionnées ce qui - unique point positif - correspond à une progression de 13,80% par rapport aux quelques 723.500 tonnes enregistrées en 2018.

Notre principale inquiétude est ailleurs et se concentre sur la richesse enregistrée cette saison sur ce même bassin avec 12,95 points, ce qui est quasi identique à celle enregistrée en 2018 (12,93). Sur les différents centres de réception de la zone aux vents, ces moyennes demeurent également faibles comme en témoigne le territoire de Sainte-Rose avec
seulement 12,4 points de richesse sur le centre de Ravine Glissante.

Aujourd’hui, les planteurs ne peuvent plus accepter des richesses aussi faibles matérialisées, notamment par les recours aux fameuses " Coupeuses péï ". Conscients de la problématique du manque de main d’oeuvre en période de coupe, nous souhaitons alerter les pouvoirs publics et l’Etat sur la nécessité de réfléchir à des solutions pérennes sur cette
question qui reviendra logiquement lors des négociations relatives à la future Convention Canne en 2021.

C’est pourquoi, et nous tiendrons nos engagements sur le sujet, il sera capital d’évoquer les pistes relatives à une nouvelle méthode de calcul de ces richesses. C’est une demande forte de la profession qui subit depuis plusieurs années une érosion importante de ses revenus. La Chambre d’agriculture que je préside ne permettra pas qu’une telle situation perdure et ne soit pas solutionnée à court et moyen termes".

 

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