5.000 tonnes récoltées

Letchis : une saison courte mais intense

  • Publié le 3 janvier 2020 à 15:08

La saison des letchis touche déjà à sa fin... Elle fut plutôt bonne, mais tout de même impactée par les aléas climatiques et économiques, jouant sur sa qualité. Les fortes pluies et la mouche des fruits auront eu raison de son goût. Cette année, les letchis n'ont pas l'unanimité, loin de là. Les restrictions européennes sur les colis et la grève en métropole auront aussi joué sur l'exportation des fruits. Malgré tout, cette saison 2019 aura permis de récolter environ 5.000 tonnes, en accord avec les prévisions de la Chambre d'Agriculture. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Les letchis c'est déjà fini ! Pour Jean-Baptiste, bazardier du petit marché à St-Denis,
"la saison était belle mais avec des letchis très abîmés". Le bilan n'est pas mauvais, mais la saison 2019 ne sera pas la meilleure non plus. "On a eu beaucoup de pluie, et aujourd'hui ils sont plus chers". Sur les étals, ils sont entre 6 et 8 euros le kilo.

Les letchis comme tous les fruits ont besoin d'eau et de soleil, en justes quantités. "Faut pas que ce soit trop sec, faut de l'eau, un peu de soleil." Mais les intempéries et la lourde chaleur auront été intenses sur les mois de novembre et décembre. "Il reste encore 15-20 jours après y en aura plus !" conclue Jean-Baptiste.

Pluie, mouche des fruits… les durs aléas naturels

Le responsable Département végétal de la Chambre d'Agriculture Eric Lucas le confirme : "on attend des letchis jusqu'à mi-janvier environ". De gros problèmes de qualité ont été relevé cette année, dûs à la pluviométrie. "La saison a été précoce en commençant autour du 5-6 novembre. L'augmentation des températures de 1 à 2 degrés a avancé le pic de la saison à novembre au lieu de fin décembre."

Les pluies intenses ont entraîné une "surmaturité" des fruits, qui fermentent et vieillissent plus vite, gorgés d'eau. "Tous les letchis ont mûri d'un coup", ajoute Eric Lucas.

Il faut aussi compter l'impact de la mouche des fruits, qui a joué sur la qualité des fruits. La quantité était au rendez-vous environ 5.000 tonnes de letchis, comme les prévisions l'indiquaient. Mais la qualité beaucoup moins… Et dans les marchés on entend beaucoup dire que les letchis n'étaient pas bons cette année.

Un impact économique important

Les nouvelles règles européennes en terme d'exportation ont aussi joué sur la vente des letchis. "On a constaté une forte consommation début novembre car les gens ont voulu éviter les restrictions qui entraient en vigueur au 14 décembre", explique Eric Lucas. Passé cette date, les exportations ont été moindres et les agriculteurs l'ont bien senti.

La grève en métropole a aussi joué un rôle en ralentissant les commandes. "Sur le plan logistique, on ne savait pas si les colis de letchis pouvaient être acheminés jusqu'à Roissy ou Orly". Les particuliers de leur côté ne savaient pas quelles quantités ils pouvaient envoyer.

Le chiffre y est, mais il aurait pu être plus élevé. "C'était une saison courte et intense" résume le responsable. Le manque de main d'œuvre a aussi joué sur la quantité : "de nombreux letchis restent dans les arbres mais les agriculteurs ne sont pas assez pour aller les cueillir… d'année en année, ça devient un frein". Certains ont perdu 30 à 40% de leur production.

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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