Municipales

Elles et ils veulent être maire

  • Publié le 20 janvier 2020 à 13:35
  • Actualisé le 20 janvier 2020 à 20:54

Maires sortants candidats, maires sortis, maires revenants, entre duels de maires et bataille de succession sur fond de passage de relai, les maires sont au coeur des enjeux de ces élections municipales des 15 et 22 mars 2020. Qui veut rester ? Qui revient ? Qui s'en va ? Tour d'horizon non exhaustif des candidatures dans les 24 communes (Photo rb/www.ipreunion.com)

• Saint-Denis : Ericka Bareigts, l’héritière naturelle de Gilbert Annette

Si la rumeur bruissait depuis plusieurs, elle n’a été confirmée que le 6 janvier dernier à l’occasion d’une conférence de presse durant laquelle Gilbert Annette annonçait ne pas se représenter aux municipales, préférant laisser la place au renouveau, désignant de fait la députée Ericka Bareigts.

Pour les observateurs de la vie politique locale, cette désignation n’avait rien d’une surprise. Le brillant parcours d’Ericka Bareigts, d’abord présidente de la Cinor, puis députée, secrétaire d’Etat et enfin ministre des Outre-mer, est en partie le fruit de l’engagement de Gilbert Annette.

En passant la main à la députée de la 1er circonscription, le maire sortant n’a fait qu’adouber celle qu’il préparait depuis de nombreuses années à cette bataille électorale. Son heure est donc enfin venue.

• La Possession : Vanessa Miranville face au fils de l’ancien maire

Tombeuse surprise du maire sortant Roland Robert, Vanessa Miranville est candidate à sa propre succession. L’ombre de l’ancien maire planera tout de même sur ce scrutin puisque son fils, Philippe Robert, a d’ores et déjà officialisé sa candidature avec la ferme intention de conquérir la mairie.

• Le Port : Olivier Hoarau contre un ancien maire, deux constantes, un revenant et un dissident

Si l’union de la gauche est réussie sur de nombreuses communes, ce n’est pas le cas du Port où pas moins de 4 candidats issus de la gauche s’affronteront. Olivier Hoarau tout d’abord qui souhaite rempiler pour un second mandat. Outre Firose Gador, chef de file de l'opposition communale sous la bannière du parti communiste réunionfais Valérie Auber (une nouvelle fois) pour la droite, il retrouvera sur sa route son ancien adjoint, Sergio Erapa, partie en dissidence, mais aussi un ancien maire du Port en la personne de Pierre Vergès qui n’a pas réussi à créer l’union autour de sa candidature.

• Saint-Paul : trois maires pour un seul fauteuil

A Saint-Paul, pas moins de trois maires (un sortant et deux anciens maires) briguent l’écharpe tricolore. D’abord le maire sortant, Joseph Sinimalé, qui a officialisé sa candidature début décembre sous la bannière de l’union de la droite et du centre. Malgré les divisions dans son camp, il aura réussi l’exploit de réunir tous les ténors de la droite et du centre sous son nom pour tenter d’emporter un second mandat d’affilée.

Il retrouvera face à lui la députée Huguette Bello qu’il avait battue en mars 2014 lors des précédentes municipales. L’ancienne première magistrate rêve de reconquérir la mairie de Saint-Paul sous la bannière de l’union de la gauche. Autre élu qui rêve d’un retour brillant et réussi, Alain Bénard, maire de Saint-Paul de 1999 à 2008, a annoncé sa candidature en septembre 2019. Depuis, plus aucune nouvelle. Mène-t-il une campagne discrète ou la logique d’union qui prévaut autour de Joseph Sinimalé a-t-elle eu raison de ses ambitions municipales ?

A noter aussi la candidature de Yoland Velleyen, actuel premier adjoint de Joseph Sinimalé, avec un programme basé notamment sur l’aménagement du territoire, le développement économique, agricole et touristique durables le social et la santé

• Saint-Leu : Thierry Robert veut reprendre son fauteuil à Bruno Domen

Bruno Domen sera bien candidat à sa propre succession. Celui qui avait succédé à Thierry Robert en 2017 a longtemps laissé planer le doute sur ses intentions pour finalement officialiser sa candidature ce samedi 18 janvier. Il retrouvera sur sa route celui dont il était l’adjoint, il y a encore 3 ans. Thierry Robert est en effet dans les starting block depuis plusieurs mois, avec la ferme volonté de reprendre son fauteuil à celui qui, selon lui, l’aurait trahi. Et ce, malgré sa condamnation à une peine d’inéligibilité jusqu’en 2021 pour manquement à ses obligations fiscales.

L’ancien élu revendique le fait que cette condamnation ne l’empêche aucunement de se présenter aux municipales à Saint-Leu, argumentaire rejeté par le Conseil d’Etat en décembre 2019. Malgré tout, l’ancien député-maire de la commune continue de battre la campagne, notamment sur le terrain de réseaux sociaux où il est particulièrement actif.

• Etang-Salé : Malgré les affaires, Jean-Claude Lacouture devrait y aller

Maire de l’Etang-Salé depuis 1997, Jean-Claude Lacouture ne s’est mystérieusement toujours pas positionné en vue de sa propre succession, en mars prochain. L’édile devrait, selon toute vraisemblance, se lancer dans la bataille, cela, malgré une condamnation à 3 mois de prison avec sursis pour harcèlement moral et qu’il est submergé par une série de plaintes pour dénonciation calomnieuse, délit de favoritisme et prise illégale d’intérêt.

• Les Avirons : René Mondon ne rempile pas. Michel Dennemont crie à la trahison

Il l’avait annoncé depuis plusieurs semaines déjà, René Mondon ne souhaite pas rempiler à la tête de la mairie des Avirons. Celui qui a succédé à Michel Dennemont a néanmoins désigné son champion, en la personne d’Eric Ferrère, qui bénéficie également du soutien d’une partie du conseil municipal. Pour le sénateur Michel Dennemont, c’est une véritable " trahison ", ce qu’il a fait savoir dans une récente tribune libre publiée dans la presse, estimant notamment qu’Eric Ferrère a combattu les projets de la majorité en place, et réaffirmant son soutien à son ancienne adjointe, Roseline Lucas.

• Saint-Louis : Patrick Malet jette l’éponge, le retour des anciens maires

A Saint-Louis, le maire sortant, Patrick Malet, jette l’éponge. Celui qui, pourtant, a réussi à redresser les finances de la ville, a annoncé fin 2019 son choix de ne pas se présenter devant les électeurs, préférant respecter son engagement en se retirant au profit de Cyrille Hamilcaro qui l’avait mis en place en juin 2017.

Saint-Louis sera donc le théâtre d’un duel entre deux anciens maires de la commune qui ont comme particularité d’avoir été condamnés. Cyrille Hamilcaro d’une part qui vient de purger sa peine d’inéligibilité suite à sa condamnation pour des malversations financières. Claude Hoarau a quant à lui été condamné en 2015 à 6 mois de prison avec suris et à 20 000 euros d’amende pour délit de favoritisme.

• Saint-Pierre : Michel Fontaine logiquement candidat à sa propre succession

Même s’il ne s’est pas encore officiellement positionné, Michel Fontaine devrait se représenter pour un 4ème mandat consécutif. L’homme fort de la droite locale, élu dès le premier tour depuis 2001, tentera de confirmer une fois de plus en mars prochain. Reste à voir si le patron des Républicains 974 ne souffrira pas de l’usure du pouvoir, combinée à une forte opposition, avec pas moins de 7 candidats déjà déclarés, dont Jean-Gaël Anda, Imrhane Moullan et Virginie Gobalou.

• Le Tampon : André Thien Ah Koon veut rester le doyen des maires

A 79 ans, André Thien Ah Koon est le doyen des maires. Et il pourrait le rester s’il remporte ces élections. L’élu tamponnais vient en effet d’officialiser sa candidature, arguant du fait qu’il avait besoin d’un dernier mandat pour terminer son projet municipal. S’il remporte ces élections, ce sera son 6ème mandat à la tête de la municipalité tamponnaise.

• Trois-Bassin, Saint-Joseph – l’Entre-Deux – Petite Ile – Cilaos- Salazie : Peu de concurrences pour les maires sortants

Selon toute logique Daniel Pausé, maire de Trois Bassins, Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, Paul Franco Techer, maire de Cilaos, Stéphane Fouassin, maire de Salazie, et Bachil Valy, maire de l’Entre-Deux, devraient être candidats à leur propre succession. Serge Hoarau, maire de Petite Ile, a quant à lui déjà officialisé sa candidature. Ces édiles ont la particularité d’avoir peu de concurrents déclarés, compte tenu du fait qu’ils possèdent un profond ancrage territorial. Les déloger ne sera pas une mince affaire pour leurs adversaires. 

• Saint-Philippe : retour retentissant de Wilfried Bertile pour défier Olivier Rivière

Pour des candidats tels que Fridelin Courtois, Frédéric Salvan ou encore Didier Dalleau qui prônent le renouvellement politique, la démarche paraît surprenante. Wilfrid Bertile aura en tout cas réussi à faire un retour fracassant sur la scène politique saint-philippoise en se présentant comme tête de liste d’une union de tous les candidats d’opposition (hormis Yohan Cervantès). L’ancien député maire de la commune sudiste croisera donc  le faire avec Olivier Rivière que rien ne semble pouvoir l’arrêter. L’expérience et l’aura de Wilfried Bertile suffiront-ils à faire basculer ces élections ? C’est le principal enjeu de ce scrutin.

• Sainte-Rose : L’eternel duel des maires

Sans surprise, Sainte-Rose sera le théâtre du traditionnel duel entre le maire sortant, Michel Vergoz, et l’ancien maire, Bruno Mamindy Pajany, sorte de remake des scrutins précédents. Il faut dire que la campagne ne s’arrête presque jamais dans cette commune du sud-est de l’île, les deux opposants échangeant régulièrement des amabilités sur la gestion municipale de l’un ou de l’autre.

• Saint-Benoît : La succession à Jean-Claude Fruteau très ouverte

Maire de Saint-Benoît de 1983 à 1999 puis réélu en 2008, Jean-Claude Fruteau a décidé de ne pas se représenter en 2020. L’édile souhaite désormais passer la main, après près de 40 ans de vie politique intense. Pour Jean-Claude Fruteau, son successeur tout désigné est Philippe Leconstant. C’est sans compter sur la pléthore de candidats qui souhaitent eux aussi succéder au maire sortant. Ils sont en effet déjà 12 candidats déclarés en vue du scrutin des 15 et 22 mars prochains.

• Bras-Panon : Daniel Gonthier en danger

Candidat a sa propre succession, Daniel Gonthier est plus que jamais en danger. Défait par surprise lors des élections législatives de 2017 par Jean-Hugues Ratenon, le maire de Bras-Panon retrouvera le député sur son chemin, ainsi que Jeannick Atchapa, dans le cadre de ces municipales de mars prochain. Celui qui avait été élu haut la main dès le premier tour en 2014 risque cette fois-ci d’être mis en ballotage.

• Saint-André : Un Virapoullé peut en cacher un autre

Une page se tourne à Saint-André où Jean-Paul Virapoullé a décidé de ne plus se présenter en tant que tête de liste aux municipales de mars prochain. Il a décidé de céder sa place à son fils, Jean-Marie Virapoullé, adjoint au maire et vice-président du Conseil départemental, qui devrait très prochainement officialiser sa candidature. L’élu devra composer avec une droite extrêmement divisée et une gauche revancharde menée par l’ancien maire Eric Fruteau, et l’ancien adjoint de ce dernier, Joé Bédier.

• Sainte-Suzanne : Maurice Gironcel veut garder son fauteuil

Après avoir difficilement récupéré son fauteuil de maire face à Daniel Alamelou en 2014, Maurice Gironcel souhaite garder ce fauteuil en mars prochain. Démissionnaire de son poste de conseiller départemental depuis mars 2019, l’édile a fait le choix de se consacrer entièrement à sa commune. Reste à voir si les Sainte-Suzannois seront sensibles à cet engagement et qu’ils le matérialiseront dans les urnes.

• Sainte-Marie : La droite se déchire sur l’héritage Lagourgue

Pour la première fois depuis 1990, Sainte-Marie ne verra pas d’affiches électorales au nom de Jean-Louis Lagourgue. En effet, l’homme politique élu sénateur en 2018 a dû abandonner son mandat  de maire pour respecter la loi sur le non cumul des mandats. Il ne se présentera donc pas à ce scrutin mais a d’ores et déjà apporté son soutien à son successeur depuis 2018, Richard Nirlo. Un choix qui ne convient pas à Yves Ferrières, premier adjoint de Richard Nirlo, qui a longtemps marché dans les pas de Jean-Louis Lagourgue. Estimant que son heure était venue, l’élu a lui aussi décidé de présenter sa candidature, provoquant une fissure majeure au sein de la droite sainte-marienne. A voir quelle sera la conséquence de cette division en vue du prochain scrutin.

• Plaine des Palmistes : Fin de mandat sans éclat pour Marco Boyer

En délicatesse avec les finances municipales ainsi qu’avec sa majorité, Marco Boyer termine son mandat sans éclat et avec beaucoup de tension. L’édile ne se représentera pas à sa propre succession mais. A plusieurs reprises, il avait exprimé son soutien en faveur d’une candidature de Sophie Arzal, l’ancienne adjointe au maire de Bras-Panon. Si ce soutien s’est fait plus timide dernièrement, Marco Boyer voudra certainement peser de tout son poids dans ses élections pour empêcher l’ancien maire Jean-Luc Saint-Lambert de récupérer les clés de la municipalité. En embuscade, Daniel Jean-Baptiste dit Parny, à la tête des élus frondeurs de la majorité, espère lui aussi réussir à conquérir la mairie.

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Armagadam
Armagadam
4 ans

Je ne savais pas qu'être fils d'un ancien maire (RIP Roland) donnait une légitimité politique ! Je vois par contre une crise d'immaturité, comme un enfant qui aurait perdu son jouet préféré, et qui ferait six ans après, n'importe quoi pour le retrouver ... quand vous aurez compris qu'une mairie c'est DU SERVICE PUBLIC ... et donc que cela n'a rien à voir avec vos vieilles habitudes ! Nous aurons avancé d'un petit pas vers l'honnêteté ??????

Jul
Jul
4 ans

Ces dommages a st Joseph il y a deux liste voir peut-être 3 en face du maire sortant et pas un mots sur ces candidats

Tansale
Tansale
4 ans

Pour etang sale il faudrait dégager les ripoux...la justice trop..lente...?

Patricia
Patricia
4 ans

Bjr. Impreunion. Oubli ou volonté. Je vous informe quand même que AU PORT le PCF présente la candidature de Firose GADOR. Mais c'est vrai que c'est pas la fille de ...........Je trouve que c'est dommage mais c'est pas la première fois que vous oubliez de la citer.

Jojo
Jojo
4 ans

St-Benoît: "Pour Jean-Claude Fruteau, son successeur tout désigné est Jean-Claude Lacouture." Vous vous êtes un peu emmêlé les pinceaux là, non ? (Oui tout-à-fait Jojo, nos doigts ont pris ont couru beaucoup trop vite sur notre clavier ^^ Il s'agit bien sûr de Philippe Leconstant. Nous avons rectifié grâce à vous, merci - Webmaster)

Jean Philippe Desby
Jean Philippe Desby
4 ans

Et moi, qu'est-ce que j'en pense de tout ça ? Je crois que c'est une excellente opportunité pour relancer la démocratie de proximité.