Il s'agit d'un touriste chinois

Coronavirus: un 4ème cas en France, l'opération de rapatriement se précise

  • Publié le 28 janvier 2020 à 02:50
  • Actualisé le 29 janvier 2020 à 09:25

Un quatrième cas de contamination au nouveau coronavirus chinois a été détecté en France, sur un touriste chinois âgé qui se trouve dans un "état clinique sévère", a annoncé mardi le directeur général de la Santé. Cette annonce arrive alors que s'organise le rapatriement des Français de Wuhan en Chine, épicentre de l'épidémie: 250 d'entre eux, ainsi que plus de 100 ressortissants d'autres pays européens, doivent rentrer en fin de semaine.

Hospitalisé à Paris, cet homme âgé d'environ 80 ans vient de la province de Hubei, la plus touchée de Chine, et se trouve actuellement en réanimation, a précisé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, lors d'une conférence de presse.

Un enquête épidémiologique est lancée, "en particulier la recherche de ses cas contacts", a-t-il ajouté. "Nous n'avons pas plus d'informations sur son état clinique préalable ni sur son évolution actuelle. C'est une situation clinique préoccupante qui nécessite des soins continus", a détaillé le directeur général de la Santé, sans préciser dans quel hôpital parisien le patient était pris en charge.

C'est la première fois qu'un cas sévère du nouveau coronavirus est détecté en France. L'état de santé des trois premiers cas avérés, annoncés vendredi soir, ne soulève "pas d'inquiétude majeure", avait fait savoir Jérôme Salomon lundi. Ces trois cas sont un homme de 48 ans hospitalisé à Bordeaux, et un homme de 31 ans et une femme de 30 ans hospitalisés à Paris.

Le test de détection du virus, mis au point par l'Institut Pasteur, est désormais accessible au CNR (Centre national de référence) associé de Lyon, a précisé mardi M. Salomon.

Cette annonce arrive alors que s'organise le rapatriement des Français de Wuhan en Chine, épicentre de l'épidémie Les autorités sanitaires françaises ont souligné le caractère "exceptionnel" voire "inédit" de cette opération de rapatriement de Français qui, une fois rentrés, devront rester à l'isolement deux semaines sous surveillance médicale dans un "lieu d'accueil", afin d'empêcher tout risque de propagation du virus.

Au moins 250 Français et plus de 100 ressortissants d'autres pays européens vont être rapatriés à bord de deux avions distincts et "seuls des citoyens sains ou asymptomatiques seront autorisés à voyager", a annoncé la Commission européenne. Un premier avion partira de France mercredi matin, tandis que le second décollera "plus tard dans la semaine", a ajouté l'exécutif européen.

Ce schéma avec deux appareils n'est encore qu'une "option", a nuancé M. Salomon, soulignant que le rapatriement était "en cours d'élaboration". La ministre française de la Santé Agnès Buzyn a annoncé mardi matin qu'un premier avion avec une équipe médicale à bord atterrirait "jeudi après-midi à Wuhan" et serait de retour en France "vendredi soir, vendredi dans la nuit ou samedi matin". "Entre 500 et 1.000 ressortissants français" sont potentiellement concernés mais "tous ne veulent pas rentrer", avait-elle souligné. "Plusieurs avions vont se succéder" pour ne pas mélanger des personnes possiblement porteuses du virus avec des personnes saines, avait-elle précisé.

- Des précautions "justifiées" -

Selon une source militaire, un A340 de l'armée de l'air, qui assure habituellement du transport de troupes ou des voyages officiels, sera mobilisé pour ce premier rapatriement des Français de Wuhan. Une fois sur le sol français, les rapatriés ne présentant pas de symptômes seront regroupés dans un lieu où ils seront sous surveillance médicale pendant 14 jours, durée maximale estimée d'incubation de la maladie. "Nous avons identifié un lieu d'accueil en région parisienne", a annoncé Mme Buzyn, selon laquelle il ne doit "pas être trop éloigné d'hôpitaux" au cas où l'une des personnes s'avère malade.

Les rapatriés qui présentent déjà des symptômes seront hospitalisés à leur retour.

Selon la ministre de la Santé, "le consulat sur place" est en train de recenser les expatriés qui veulent rentrer en France et ceux qui veulent rester. "Certains ont des familles qui ne sont pas forcément des ressortissants français, donc il faut savoir si les familles veulent rentrer, si le gouvernement chinois accepte", a-t-elle dit, en indiquant que "tout cela est en cours de discussion avec les autorités chinoises".

Par ailleurs, certains Français sont rebutés par le "confinement" à l'arrivée et "ne souhaitent pas forcément rentrer dans ces conditions-là". "Les mesures sont justifiées par le niveau de risque", a insisté Jérôme Salomon, assurant toutefois que ce rapatriement ne représentait pas un risque de propagation du virus en France. "Nous avons mis en place un dispositif" qui "permet d'assurer à nos compatriotes que personne ne sera malade", a-t-il affirmé, qualifiant de "demande légitime" le souhait d'une partie de ces ressortissants de rentrer.

Le responsable a par ailleurs annoncé que les autorités allaient "renforcer la surveillance des personnes rentrées récemment" des zones à risque, "qui sont contactées à partir d'aujourd'hui (mardi) pour un suivi bi-quotidien en plus des consignes qu'on leur a données" (surveiller leur température, leurs signes cliniques, réduire leurs contacts et appeler le 15 "s'ils ont la moindre inquiétude").

En Chine, le dernier bilan officiel fait état de 106 morts, pour plus de 4.500 personnes contaminées, principalement autour de Wuhan. L'épidémie, qui a provoqué une soixantaine de cas dans une quinzaine d'autres pays, pourrait atteindre son pic "dans une semaine ou 10 jours", selon un expert chinois.

AFP

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