Elle lance un appel aux sponsors

Emilie Jams : faute d'argent, sa passion pour la boxe pourrait s'arrêter

  • Publié le 2 février 2020 à 17:53
  • Actualisé le 3 février 2020 à 06:45

L'amour d'Émilie Jams pour la boxe est viscérale. La jeune femme de 19 ans pratique la boxe anglaise, le muay-thaï, le kick-boxing et le k-one. Elle a commencé à 8 ans, inspirée par son père Fabrice qui tient un club de boxe sans prétention à Saint-Bernard à La Montagne (Saint-Denis). La passion d'Émilie pour la boxe fait battre son coeur, l'entrainement acharné chauffe son corps et les sacrifices lui rappellent que c'est un choix de raison. Pour elle, c'est la boxe ou rien. Sauf qu'aujourd'hui, son rêve pourrait s'arrêter. Pas une question de niveau pour celle qui est arrivée 1ère de sa catégorie en muay-thaï au championnat de France mais pour une question d'argent. Participer aux compétitions nécessite une logistique et un financement importants. Une chaîne de solidarité s'est mise en place, mais il manque encore des mécènes pour qu'Émilie puisse porter les couleurs de La Réunion encore plus loin.

Une passion et de l'abnégation

Émilie Jams est peu loquace mais quand on lui parle boxe, son débit est rapide, enflammé, passionné. Elle s’emporte autant que la boxe la transporte " à l’époque, je voyais mon père rentrer avec son sac de boxe, je prenais ses gants, je tapais dans le sac de boxe, j’étais attirée par ce sport. Mon père a fini par m’emmener au club" se remémore-t-elle avec nostalgie.

Rapidement, Émilie est sortie du lot "elle remportait les combats contre les garçons, à tel point qu’il ne voulait plus l’affronter" s’amuse son père "Émilie a mis tout le monde d’accord en boxe anglaise" ajoute le papa fier.

De la hargne, de l’abnégation, de l’opiniâtreté et de la persévérance, la boxeuse s’entraîne encore et encore et ses efforts finissent par payer "j’ai été championne de France en muay-thaï dans la catégorie + 75 kg senior et je suis arrivée première dans la catégorie + 70 kg senior en k-one dans un championnat international à Madagascar." La jeune femme veut poursuivre dans sa lancée, la passion est là, le niveau sportif est là mais il manque les finances. "Mon père se bat pour trouver des sponsors mais il doit tirer une bonne partie de sa poche" souffle Émilie.

Une famille derrière elle

Fabrice est fonctionnaire d’État, pour que sa fille continue à vivre son rêve, à la maison, on se serre la ceinture "ce n’est pas un sacrifice, on croit tellement en elle et on a envie qu’elle aille au bout, qu’elle vive sa passion à fond, c’est son rêve"  explique le père d’Émilie. "C’est aussi mon coach, il me pousse, me donne la force, c’est pour lui, ma mère et mes frères et sœurs que je me donne à fond, je sais ce que ça représente pour eux". Le dernier voyage a coûté 4000 euros à la famille, une somme rondelette. La ligue et la municipalité n'ont pas beaucoup aidé "on a eu une centaine d'euros du service public, c'est vraiment peu..." explique le père de la sportive.

Un début d'année riche en compétitions

L’année 2020 sera cruciale pour la jeune femme, le championnat des Ladies k-one à Bordeaux en février, et les championnats de France de muay-thaï, le kick-boxing et le k-one en mars, avril et mai. Un programme chargé et à chaque voyage, pour Émilie, son père et un soigneur (obligatoire), un budget de 4900 euros pour les billets d’avion, l’hébergement,  les transports et la nourriture. "Si nous ne pouvons pas financer ces voyages, même si je me qualifie, je ne pourrai pas participer. Je me donne à fond mais quand je me dis que je ne pourrai peut-être pas y aller à cause de l’argent, ça me décourage".

Son père qui s’occupe du club Sport développement du nord à La Montagne est dépité "nous nous entrainons à Saint-Bernard, dans un endroit isolé, avec un taux de pauvreté élevé, les subventions publiques sont minimes, ça fait 20 ans que je fais du social, c’est important de faire cela pour mon quartier, pour les marmailles."

Des sponsors qui croient en elle

Pour qu’elle aille plus loin dans son aventure, Émilie est allée démarcher des sponsors. Plusieurs commerçants du coin ont répondu présents dont Jean-Charles Cheung-Ah-Seung, propriétaire de la boulangerie OCopain qui a investi 4000 euros sur Émilie "j’ai été sportif toute ma jeunesse et je sais ce qu’apporte le sport dans la construction de la personnalité, il y a des valeurs fortes dans ce milieu essentiellement porté par des bénévoles. Miser sur Émilie, c’est juste redonner ce qu’on m’a donné un jour."

Jean-Charles Cheung-Ah-Seung s’est facilement laissé convaincre "j’ai tout de suite senti la sincérité, la passion et j’ai trouvé cela fantastique d’aider cette jeune femme qui évolue dans un monde essentiellement masculin qui part pour ramener des titres à La Réunion."

Le propriétaire de boulangerie pense qu’aujourd’hui, il est nécessaire que le privé investisse sur ces jeunes car "la puissance publique est de plus en plus contrainte d’un point de vue budgétaire" mais aussi pour leur envoyer un message d’espoir "il faut leur montrer qu’avec du travail, du courage, des efforts et quand on en veut, on peut s’épanouir et porter les couleurs de La Réunion au-delà des frontières, l’argent ne doit pas être un frein."

Cinq autres sponsors se sont lancés dans l’aventure mais il manque encore des fonds pour qu’Émilie puisse continuer à vivre son rêve.

Le récit de la passion d’Émilie Jams pour la boxe vous a touché ? Pour l’aider, contactez la au 06 92 96 55 80.

fh / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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6 Commentaires
sissi974
sissi974
4 ans

On a tous des rêves, mais c'est pas pour une place en compétition, juste pour pouvoir avoir de quoi rester en vie chaque jour ! Nous n'avons peut-être pas les mêmes mérites ! Mais ne te justifie pas jeune fille !

Émilie Jams
Émilie Jams
4 ans

Je me permet de vous répondre très chère Mr José ! Vous rêvé de belle gamos ? Mais vous ne pouvais pas vous le permettre ? Moi je rêve de participer au championnat du monde ! Rêve de petite fille voyais vousPlusieurs fois Championne de la Réunion de boxe anglaise Plusieurs fois championne de la Réunion ( Muay Thaï, k-1 et kick Boxing )Championne de France Muay thaï Double Championne en internationale à Madagascar pour une ceinture Je me suis pas gratté le Q pour les remportés voyais vous ! Je me suis donné les moyens en ayant des entraînement tout les jours du Lundi au Samedi et mon seul jour de repos à été le Dimanche ! Vous n'adhéré pas le sport violent ?Alors arrêté de perdre votre temp à faire des commentaire inutile !Si je comprends bien les femmes n'ont pas droit de pratiqué un sport parce qu'il est violent ? ð??" je rêve ou quoi on est à quel époque la ? on es bien en 2020 dîte moi ? Ou je me trompe .. Je vous en remercie d'avance CORDIALEMENT ÉMILIE JAMS

Jose
Jose
4 ans

Bonjour et merci Webmaster pour vos précisions, toutefois désolé, mais j'adhère pas, les sports violents, "se taper sur la gueule", une passion dévorante...Moi ça ne passe pas. Qui plus est une femme, je dois être trop vieux jeu, mais j'adhère vraiment pas, c'est selon moi contre nature. Je ne dois pas être un cas isolé, et pour preuve où sont les sponsors ?

Alain
Alain
4 ans

Article intéressant mais incomplet dans la mesure où les comités de kick et Boxe Thaï ne sont pas interrogés...

Jose
Jose
4 ans

Moi, depuis l'âge de 8 ans, je suis passionné des belles autos, n'y aurait-il pas quelques sponsors pour m'aider à me payer une Lamborghini Aventador ? Merci d'avance braves gens ! (Bonjour Jose, avez-vous gagné des championnats nationaux et internationaux ? Représentez-vous les couleurs de La Réunion à des compétitions de haut niveau ? Pouvez-vous prouver à des sponsors qui seraient éventuellement intéressés que vous êtes bien inscrits à ces compétitions ? WEBMASTER)

Jojo
Jojo
4 ans

Bravo à cette jeune femme et sa famille, mais pourquoi ne sont ils pas aidés par les comités, ligue et autres? Ils servent à ça non ? S'ils ne permettent pas à ceux qui ont le talent nécessaire d'aller en compétition, à quoi servent ils à part engraisser certains?