Un nouvel album sera dans les bacs le 28 février

LiNDiGo : maloya pou in domin pli gadianm

  • Publié le 6 février 2020 à 03:00
  • Actualisé le 6 février 2020 à 08:41

Le décompte est lancé. Tic tac, tic tac, LiNDiGo revient avec un nouvel album qui sortira dans les bacs le 28 février intitulé "Kosa Nena". C'est d'ailleurs le titre de leur nouveau morceau, dont le clip est déjà visible sur internet. Un disque qui raconte les joies et l'amertume de la vie, sous tous ses états. Mais un disque plus engagé aussi, qui parle de l'environnement ou encore de l'emploi. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Avec sa chanson "Kosa Nena", Olivier Araste nous emmène dans un monde bien à lui. Un maloya enjoué qui parle de La Réunion lontan et nous replonge dans nos racines. "A travers les paroles, je parle de la cuisine réunionnaise, comme un bon kari partagé le dimanche en famille", nous explique-t-il. "Nos grands-parents étaient d'excellents top chefs, alors pourquoi ne pas parler de ces bons côtés de la vie ?"

LiNDiGo a depuis bien longtemps dépassé les frontières de La Réunion. Bénéficiant aujourd'hui d'une renommée internationale, Olivier Araste est bien obligé de "faire un effort" comme il le dit lui-même pour s'adapter à sa réputation internationale. Résultat, des sous-titres en anglais ont été ajoutés à son nouveau titre "Kosa Nena", filmé près du poulailler sous la tôle, et autour d'un feu de bois.

Plus d'une fois, les expressions créoles ont été difficiles à traduire. Et c'est en partant dans un grand rire tonitruant qu'Olivier Araste essaie – sans succès – de nous donner la traduction anglaise de "kari ti muzo" (in kari tang pou sat la oublié - ndlr). Le terme finira tout simplement par disparaître des sous-titres…

"Au début je n'étais pas très emballé par une traduction… mais finalement je me dis que c'est une manière de mettre la cuisine réunionnaise en avant et d'exporter nos chansons dans le monde." A l'aide de Marine Clain, traductrice, plusieurs chansons bénéficieront alors de sous-titres en anglais et en espagnol.

Un album plus engagé

Mais il n'y a pas que la cuisine et les bons petits plats créoles dans ce nouvel album… De chanson en chanson, Olivier Araste a voulu évoquer des sujets plus sérieux voire engagés. "J'y parle de la planète par exemple, des bichiques qui disparaissent, des plantes endémiques qu'on ne retrouve plus à La Réunion… On se sent impuissant face au réchauffement climatique mais chacun de nous peut faire des efforts."

Un autre titre aborde la question de l'emploi et des gens "qui se lèvent tôt ou qui se couchent tard pour travailler" nous raconte l'artiste. On retrouvera également dans cet album des sujets plus généraux, qui parlent de tous les aspects de la vie. "Dans une chanson qui s'appelle "Là-haut", j'ai voulu parler de la mort et de notre passage sur terre" explique Olivier Araste. "La vie c'est comme ce qu'on retrouve dans une marmite. Il y a toutes les saveurs : parfois du piment et ça pouak, parfois c'est amer, c'est sucré ou salé."

Le style est là, à travers un maloya toujours aussi festif et dansant, mais le ton change légèrement. "Pour les 20 ans de LiNDiGo, j'avais envie de raconter comment je vois la vie, le travail, l'écologie…"

LiNDiGo, 20 ans plus tard

Cet album arrive en effet dans les bacs juste après la célébration des 20 ans de LiNDiGo. Le groupe, fondé en 1999, a notamment fêté son anniversaire en grande pompe lors de la clôture de la saison du Kabardock au Port. "On était peut-être 2000 personnes, et quand on voit un public comme ça c'est merveilleux" se réjouit le chanteur.

Déjà 20 ans et selon Olivier Araste "on ne se rend pas compte, le temps passe tellement vite". Aujourd'hui il rencontre des parents qui l'écoutaient déjà étant jeunes… et qui l'écoutent encore. "Ça c'est un super cadeau…"

Olivier Araste se rappelle son tout premier concert : "c'était à Bras-Panon et on a joué devant… 2 personnes !" Un beau souvenir, c'était le début de tout. "On était jeunes, ensuite on s'est fait connaître. On a joué dans les marchés forains. Je me souviens de notre émotion quand on a fait la une du journal pour la première fois…"

Et puis il y a eu le Sakifo. "Bien sûr le Sakifo c'est notre kaz maintenant ! Notre toute première scène là-bas, on avait peur. C'était encore à Saint-Leu. On débarquait, on ne savait pas comment faire. Et puis on a joué pendant 2 heures… et on s'est fait repérer par un producteur dans la foule."

Depuis, c'est toujours la même rengaine : jouer avec énergie, peu importe le lieu, peu importe le public. Qu'il s'agisse de quartiers retirés du Port ou du Japon. "Ça nous arrive oui de jouer devant 20 à 40 personnes maximum. Mais on se donne à fond, autant que pour un grand concert. On pense aussi à la vieille dame qui ne peut pas se déplacer par exemple. Peu importe, la magie est là. Ça fait partie de LiNDiGo."

Maloya pour tous

LiNDiGo assume toujours autant son maloya moderne, empreint parfois de sons électroniques ou de hard rock. "Ces mélanges, ça fait partie de moi", explique Olivier Araste. "Et ça marche à l'international. On a rencontré des super musiciens tout au long de notre parcours, à La Réunion comme à l'étranger." La preuve que ce mélange des genres continue de plaire.

Et peu importe d'où vient le public. "Oui les zoreys sont là et ils nous soutiennent à fond. Et ma culture je veux la partager à tous. Quand en face de toi, y a l'envie, il n'y a que ça qui compte !" Peu importe la couleur de peau ou le lieu de naissance… "C'est comme ça que je conçois ma musique, un moment de partage, d'échange. Tu respectes ma culture, je respecte ta culture."

LiNDiGo et son "maloya power" compte bien continuer à faire le tour du monde pour faire découvrir sa musique. "Déjà 20 ans qu'on existe. Eh bien on est repartis pour 20 ans de plus !".

Quelle excellente nouvelle !

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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