Epidémie mondiale

Coronavirus: mort de deux croisiéristes au Japon, recul des nouveaux cas en Chine

  • Publié le 20 février 2020 à 10:46
  • Actualisé le 20 février 2020 à 11:01

La Chine a annoncé jeudi une baisse spectaculaire des nouvelles contaminations au coronavirus mais la situation se complique au Japon avec le décès de deux ex-croisiéristes du navire Diamond Princess placé en quarantaine.

La commission nationale (ministère) de la Santé a fait état de 114 décès supplémentaires en Chine en 24 heures, ce qui porte à 2.118 le nombre total de morts au niveau national (hors Hong Kong et Macao). Mais elle a surtout annoncé un nombre de nouvelles contaminations (394) en forte baisse: c'est seulement le quart du chiffre annoncé la veille et la plus faible augmentation depuis près d'un mois.

Au total, plus de 74.500 personnes ont désormais été contaminées dans le pays. Ailleurs dans le monde, quelque 25 pays sont touchés, dont l'Iran qui a annoncé deux morts -- les premiers enregistrés au Moyen-Orient. Au Japon, un homme et une femme qui étaient en croisière à bord du Diamond Princess sont décédés, ont rapporté jeudi des médias locaux. Les octogénaires sont les premiers cas mortels parmi les plus de 600 porteurs confirmés du virus sur le navire, placé en quarantaine près de Tokyo.

En Corée du Sud voisine, une femme de 61 ans est suspectée d'avoir contaminé à elle seule 38 personnes, dont 37 membres d'une même église à Daegu (sud-est). En Chine cependant, les autorités estiment que les mesures drastiques prises ces dernières semaines, notamment la mise de facto en quarantaine de la province centrale du Hubei, à l'épicentre de l'épidémie, commencent à payer.

- Nouvel avion français -

"Après de très durs efforts, la situation est en train de changer", s'est félicité mercredi le ministre des Affaires étrangères Wang Yi, selon l'agence Chine nouvelle. Le Hubei et son chef-lieu Wuhan (11 millions d'habitants), où le virus est apparu en décembre sur un marché, restent "très touchés", a indiqué M. Wang lors d'une rencontre au Laos avec des homologues de pays d'Asie du sud-est. "Mais la situation commence à être maîtrisée et des nouvelles réconfortantes nous arrivent" des autres régions du pays, a-t-il souligné.

Le nombre de nouveaux cas en Chine chute depuis quatre jours consécutifs. Et plus de 16.000 ex-malades sont désormais rétablis, selon les chiffres officiels. Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné mercredi qu'il était "encore trop tôt" pour parler d'endiguement du virus, elle s'est félicitée des "énormes progrès" effectués dans la gestion de l'épidémie. Depuis fin janvier, toute entrée ou sortie de la ville de Wuhan et de la plus grande partie du Hubei est interdite -- à l'exception des produits de première nécessité. Une situation qui a poussé de nombreux pays à évacuer leurs ressortissants. La France a d'ailleurs envoyé mercredi soir à Wuhan un nouvel avion afin de rapatrier des citoyens français et européens.

- 'Chaotique' -

L'appareil achemine 17 tonnes de matériel (combinaisons médicales de protection, masques, gants et produits désinfectants) à destination du personnel soignant chinois. Mais si Pékin se montre optimiste quant à l'endiguement de l'épidémie de Covid-19, le Japon fait face à des critiques croissantes vis-à-vis de la quarantaine imposée au Diamond Princess.

L'immense paquebot amarré à Yokohama (est) est le théâtre de la plus grande concentration de cas positifs hors de Chine: plus de 600 ont été enregistrés parmi les croisiéristes et le personnel de bord. Mercredi, 443 personnes ont pu débarquer après avoir été testées négatives et avoir subi une quarantaine de 14 jours. Les personnes autorisées à sortir ont reçu un certificat indiquant qu'elles ne présentaient "aucun risque d'infection". Mais certains s'inquiètent de voir des passagers éparpillés dans la nature.

Alors que les critiques directes sont rares au Japon dans les milieux officiels, un spécialiste des maladies infectieuses de l'Université de Kobe a déclaré à l'AFP que la quarantaine était "un échec majeur, une erreur". Dans une vidéo, effacée depuis, il disait également avoir eu "peur" et qualifiait ce qu'il a vu sur le Diamond Princess de "chaotique". Le ministère japonais de la Santé s'est défendu, soulignant avoir mené avec des experts des "consultations sur la manière appropriée de contrôler l'infection à bord du navire" et pris toute une série de mesures.

AFP

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