1,7 million de Françaises en difficulté

Précarité menstruelle : à quand des protections hygiéniques gratuites

  • Publié le 6 mars 2020 à 02:59
  • Actualisé le 6 mars 2020 à 16:56

Certains pays sont en avance sur d'autres... Récemment, en Ecosse, le parlement a voté la gratuite des protections hygiéniques, qui seront maintenant disponibles dans les centres communautaires, certaines pharmacies et centres de jeunesse. En France, si une enveloppe d'un million d'euros (soit 34 millions de moins qu'en Ecosse) a été débloquée en février 2020 pour distribuer des protections aux femmes en situation de précarité, on reste quand même loin du compte. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Aujourd'hui, environ 1,7 million de Françaises ont des difficultés à se procurer un produit de première nécessité. C'est l'association "Règles élémentaires", qui distribuent des protections hygiéniques aux femmes en situation de précarité, qui avance ces chiffres.

Avoir ses règles n'est pas un choix, tout comme éviter que le sang ne se répande non plus. Et pourtant, il n'y a pas si longtemps que ça, les tampons et serviettes étaient carrément considérés comme des produits de luxe. Eh oui, jusqu'en décembre 2015, ces protections hygiéniques étaient taxées comme des produits de luxe, soit à 20%.

Il aura fallu l'indignation de nombreuses associations pour qu'un texte soit adopté à l'Assemblée nationale pour réduire la TVA à 5,5%, et donc qu'ils soient considérés comme des produits de première nécessité. A noter que ce texte avait été rejeté en première lecture. La classe.

Des produits chers, et toxiques

S'il aura fallu si longtemps pour que certains comprennent que, non, nous n'avons pas le choix que d'utiliser ces produits, il en faudra sûrement encore plus pour réaliser qu'ils devraient être gratuits. Car si le coût a baissé, certaines femmes ne sont toujours pas en mesure de se les payer.

Ces femmes-là se tournent donc vers des alternatives maisons. Déjà que les produits "officiels" sont pour la plupart toxiques - traces de désherbants, risque du choc toxique…, - les solutions maisons ne sont guère plus sûres.

En plus de devoir donc débourser des sommes astronomiques chaque mois pour empêcher de répandre notre sang partout, on doit donc se protéger avec des produits mauvais pour notre santé. Et si l'on veut des protections un tant soit peu biologiques (et donc plus sûres), il faudra débourser le double.

Eh oui, être une femme, ça coûte cher. Heureusement que, comme disent certains, "on ne paie pas l'entrée des boîtes de nuit, ça compense". Une façon d'économiser pour se payer nos tampons, en somme. Quelle chance nous avons.

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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