Courrier des lecteurs de Jean-Claude Comorassamy

Les personnels soignants ne sont pas les seuls en première ligne

  • Publié le 1 avril 2020 à 13:58
  • Actualisé le 1 avril 2020 à 13:59

Tous les salariés infectés au travail par le Covid-19 seront-ils reconnus comme maladie professionnelle ? Il y a neuf jours déjà, lors d'une conférence de presse, le Ministre de la santé Olivier Véran annonçait que les soignants infirmier(e)s, aides-soignants(e), et médecins qui seront infectés du Covid-19 dans leur milieu de travail, "seront systématiquement et automatiquement reconnus comme une maladie professionnelle (...). Il n'y a aucun débat là-dessus" prévenait-il. (Photo photo RB imazpress )

Des paroles confirmées le même jour par le premier Ministre Édouard Philippe, lors de son allocution au Journal de 20 heures de TF1 : "Pour tous ces soignants qui tombent malades, le coronavirus sera reconnu comme maladie professionnelle".

C’est vrai que les soignants paient déjà un lourd tribut pour sauver des vies. Et du fait que cette contamination par le virus sur leur lieu de travail soit reconnue comme maladie professionnelle, cela leur ouvre des droits à une meilleure prise en charge des soins et des indemnités plus favorables. Là dessus, il n'y a ni contestation, ni débats, ni jugement.

Mais, notons quand même que les personnels soignants cités ne sont pas les seuls à être en première ligne à l'hôpital, il y a aussi les administratifs, les ouvriers professionnelles, les techniciens de surface, les professionnels de la restauration, les chauffeurs, les mécaniciens.... Hors de l'hôpital, il y a les caissières, les forces de l’ordre, les sapeurs pompiers, les travailleurs sociaux, les ambulanciers, les aides ménagères, les ouvriers, les agriculteurs, les chauffeurs de bus, taxis, les employés de la pharmacie, les infirmiers et autres soignants libéraux, les administratifs et ouvriers de la commune et autres collectivités, les journalistes de la presse écrite et télé, les livreurs de journaux, les éboueurs qui continuent le ramassage des ordures, les pompistes, les auxiliaires de vie, nos élus etc. dont l’incertitude demeure pour ces autres personnels qui, faisant partis des maillons de cette chaîne, dont rien n’est précisé à ce jour, leurs concernant quant au bénéfice de la législation reconnue comme maladie professionnelle.

D’où cette question, le gouvernement ne met-il en lumière un traitement inégalitaire entre les salariés des hôpitaux et les autres ? Ces derniers ont le sentiment d’être abandonnés et oubliés face à ce virus. Pourquoi pas eux ?

Beaucoup aimeraient avoir des explications de la part de nos parlementaires, des syndicats voire un éclairage de la Ministre, pourquoi ces deux poids, deux mesures ?

Jean-Claude Comorassamy

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