L'homophobie et le sexisme tout aussi présents

Racisme au sein de la police : des documents et groupes Facebook accablants

  • Publié le 6 juin 2020 à 02:58
  • Actualisé le 9 juin 2020 à 14:15

Ce jeudi 4 juin 2020, Mediapart et Arte ont révélé qu'un policier noir, Alex, avait porté plainte le 23 décembre 2019 contre six de ses collègues. La raison : des messages vocaux, échangés dans une discussion WhatsApp, à caractère extrêmement racistes, misogynes et homophobes. Cinq mois plus tard, alors qu'Alex a été muté dans un nouveau commissariat, les policiers concernés n'ont toujours pas été sanctionnés. Et Alex n'a toujours pas été entendu pour cette affaire. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Les propos sont d'une violence extrême, presque trop durs à écouter. Dans son reportage audio, Arte n'hésite pas à publier des extraits des collègues d'Alex qui traduisent une haine inouïe des hommes noirs, arabes, mais aussi des femmes, des juifs, des gens du voyage, des homosexuels, ou même des personnes de gauches. "Facho" assumés, les membres de cette discussion WhatsApp, composés de policiers du même commissariat de Rouen, frappent sur tout et tout le monde.

Alex, policier à l'origine de la plainte, est d'ailleurs régulièrement directement visé dans cette discussion. Il a découvert cette dernière grâce à un collègue, ajouté à la conversation sans jamais y avoir vraiment porté attention. C'est ensemble qu'ils découvrent les horreurs déblatérées par leurs collègues. Il décide donc de porter plainte.

"Mi-janvier, le procureur de Rouen, Pascal Prache, a ouvert une enquête confiée à l’IGPN. Sur le plan pénal, ces conversations à caractère privé ne sont passibles que d’une contravention, pouvant aller jusqu’à 1 500 euros" précise Médiapart. La direction départementale de la sécurité publique s'empare aussi de l'affaire, qui devrait se terminer par un conseil de discipline.

En attendant, Alex a été muté dans un autre service. Et ses collègues sont toujours en poste. Ils se seraient même vantés d'avoir déjà effacés la conversation en question, alors que six d'entre eux ont reçu des convocations.

Le reportage complet d'Arte est à écouter ci-dessous. Attention, les propos tenus y sont extrêmement violents.

- Des milliers de propos racistes sur Facebook -

Parallèllement à cette histoire, le média en ligne Streetpress a publié une autre enquête sur le racisme qui gangrène les forces de l'ordre : dans un groupe Facebook où plus de 8.000 policiers particpent, les propos racistes s'enchaînent. Mais pas que : encore une fois, le sexisme, l'homophobie et les appels au meurtre sont présents.

Cible favorite de ces internautes : Assa Traoré, la soeur d'Adama Traoré, décédé suite à une interpellation policière en 2016. Le combat juridique entre sa soeur et les forces de l'ordre défrait la chronique depuis quatre ans, et des milliers de personnes ont manifesté pour la soutenir mardi dernier. Un mouvement qui n'a semble-t-il pas été au goût de tout le monde.

Un journaliste de Streetpress, Ronan Maël, s'est infiltré dans ce groupe Facebook, regardez :

A la suite de ces révélations, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, a saisi la justice. Il n'avait pas souhaité s'exprimer avant le tôler provoqué par l'enquête.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Peg
Peg
3 ans

Lamentable et totalement inexcusable

7AC
7AC
3 ans

Sans chercher à les défendre, mettez-vous quelques secondes à leur place. Tous les jours, les même qui les insultent, les caillassent, les provoquent. A un moment, les moins solides d'entre-eux craquent, et deviennent aussi lamentables que ceux qu'ils finissent par détester.Faites un constat au sujet des faits de délinquance, l'occupation des prisons, qui sont en grande majorité les pensionnaires.Alors, si vous voulez être respectés, commencez par être respectueux !Ça n'est pas intrinsèquement un problème de racial, car certains hommes de couleur dans la police, deviennent eux même racistes, envers leurs semblables.Les Tutsi, et les Hutu, ça ne vous rappelle rien ?