Episiotomie non consentie, interdiction de boire, péridurale défaillante...

Accouchements pendant la crise Covid : des violences obstétricales dans les hôpitaux et cliniques de La Réunion

  • Publié le 1 juillet 2020 à 16:32
  • Actualisé le 1 juillet 2020 à 18:37

Le collectif "Tou.te.s contre les violences obstétricales et gynécologiques", qui dénonce toute forme de violence subie par les femmes pendant un rendez-vous gynécologique ou un accouchement, a publié une carte interactive classement les hôpitaux de France, dans l'Hexagone comme dans l'Outre-mer. L'enquête se base sur de nombreux témoignages transmis au collectif sur la gestion des accouchements pendant la crise Covid. A La Réunion trois établissements sont épinglés : le CHU nord, la clinique de Sainte-Clotilde et la clinique Jeanne d'Arc au Port. Tous trois sont concernés par les violences obstétricales.

Dans une large enquête rassemblant de nombreux témoignages de femmes, le collectif "Tou.te.s contre les violences obstétricales et gynécologiques" met en lumière ce type de violences, encore méconnues. Les résultats de cette enquête sont publiés à travers une carte interactive.

Les hôpitaux et cliniques de Métropole comme d'Outre-mer y sont classés en fonction des témoignages obtenus. A La Réunion, deux cliniques et le CHU nord sont cités, tous trois font l'objet de témoignages relatant des violences subies lors de l'accouchement.

Dans la clinique Jeanne d'Arc au Port par exemple, on lit que des femmes n'ont pas eu le droit de boire, ou que le projet de naissance n'a pas été respecté. Une jeune maman fait état de "stress, angoisse, manque de confiance, moments de solitude". Les conditions d'accouchement sont édifitantes : "je suis arrivée dilatée à 6 cm, pas de salle de naissance disponible. J’ai du accoucher sans péridurale dans une salle de consultation de 4m2. (...) Ils m’ont fait aller debout, en poussant le berceau de mon fils, vers la chambre 2h après mon accouchement. (...) Bien sûr sans aide de personne, j’ai du soulever ma valise, installer et prendre mes affaires." Des mouvements trop rapides après l'accouchement, qui ont laissé des traces : "une semaine plus tard, toujours beaucoup de douleurs".

A Sainte-Clotilde, comme au CHU nord, des femmes dénoncent l'absence de consentement lors d'une épisiotomie. Au CHU plus particulièrement, des femmes parlent aussi de "péridurale défaillante, interdiction de boire, impossibilité de choisir la position lors de l’expulsion".

Le manque de communication face au protocole Covid est également dans la liste : "beaucoup de stress au dernier mois de grossesse sur les changements possibles de prise en charge, présence du papa ou pas etc... Beaucoup de hauts et de bas à l’idée que le papa puisse être absent en salle de naissance."

Lire aussi : Absence du conjoint à la maternité "notre vie de parents a commencé une fois rentrés chez nous"

Rappelons que le CHU de La Réunion a diffusé un communiqué sur son protocole dans les maternités le 7 mai, seulement, soit quasiment deux mois après le confinement.

Sachez que si vous avez besoin d'un rendez-vous gynécologique, une carte existe pour répertorier les gynécologues respectueux et respecteuses du corps des femmes. Plusieurs d'entre eux et elles sont listé.e.s à La Réunion.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
zetoil
zetoil
3 ans

pas de masques pendant 3 semaines , et pourtant je prenais les femmes dans les bras et accueillait leur souffle souffrant dans mes poumons pendant cette épidémie et les maris étaient présents pendant l'accouchement! Puis je rentrais à la maison mettant en danger ma famille. Pas une seule de mes collègues ne s'est débinée. Nous sommes toutes venues travailler. Les règles étaient nationales. Les violences obstétricales ce n'est pas cela! (c'est par exemple point du mari, épisiotomie inutile, Touché vaginal sans consentement....etc.. ET c'est GRAVE et ça doit être dénoncé, c'est une manière aussi de dire non à cette domination de certains hommes sur notre corps.) Ce n'est pas de ne pas porter la valise d'une patiente. Les journalistes vous avez le devoir de faire la part des choses sinon ce mouvement contre les violences obstétricales n'aboutira pas! Comment peut-on juste dénoncer ces restrictions sans se poser de question sur la venu de nos enfants dans ce monde en pleine crise, (pandémie, réchauffement climatique...) Cette pandémie nous en sommes tous responsable à notre Echelle. Donc effectivement "y a pire!!!!" LE PIRE c'est d'exiger que le monde tourne de la même manière alors que l'humanité et la vie sur terre est en train de se consumer à petit feu! La violence est d'exiger si peu pour son enfant! La violence est juste de regarder son nombril en pensant que la "magie" de l'enfantement se résume à un accouchement de comte de fée sans rechercher la magie de LA VIE!!! sans se soucier du devenir de cette nouvelle vie ! Accoucher sans péridurale car trop d'accouchements au même moment et pas de salle disponible OUI et OUI cela arrive et cela continuera à arriver !!!!! Mais ces personnes qui dénoncent cela se sont t'elles posées des questions sur la place que notre société donne à la naissance? On t'elles manifestées avec nous pour plus de moyens pour la santé? Non elles exigent juste des accouchements fantasmés sans aucun combat féministe pour faire évoluer les mentalités, juste de la consommation des soins! Avec cette réalité qui leur explose à la figure sans aucune remise en question de leur propre engagement. Etre parents pour moi ce n'est pas juste "faire" un enfant c'est avoir une réelle conscience du monde et de la société dans laquelle nous sommes pour permettre à notre enfant d'évoluer le plus sereinement possible.

Titounis
Titounis
3 ans

J ai vécu un accouchement très difficile aussi à bellepierre avec des mesures covid absurdes et traumatisante (absence de mon conjoint au dernier moment pr le travail (20,h seule), et revu son enfant 5 jours après sur le parking..."mais y a pire dans la.vie" dixit une sage femme devant mes larmes. Connasssssse

Mj
Mj
3 ans

Nous on na vécu le cauchemar a la maternité belle pierre horrible notre histoire

le malabar, depuis son mobile
le malabar, depuis son mobile
3 ans

Je m'excuse d'avance mais j'ai l'impression que ça commence à devenir n'importe quoi après ça va être quoi les médecins qui fait des frottis les gynécologue et j'en passe c'est dommage que par rapport à un certain nombre de femmes ont vas finir par ne plus croire à des vrais victimes