Deux ans de volontariat international à Santiago

Denis Richefeu : "quitter La Réunion pour le Chili m'a fait grandir d'un coup"

  • Publié le 13 juillet 2020 à 06:01
  • Actualisé le 13 juillet 2020 à 07:00

Le VIA (volontariat international en administration) ouvre la possibilité à des étudiants ou jeunes diplômés d'accomplir une mission professionnelle à l'étranger. Des expériences qui permettent de prendre des responsabilités importantes et de gagner rapidement en autonomie. Denis Richefeu, 27 ans, originaire de Saint-André, a suivi ses études de commerce à La Réunion, avant de les poursuivre à Bordeaux. Attiré par l'Amérique Latine, il prend l'initiative de proposer à Business France un VIA afin de s'insérer dans le monde professionnel. Banco : 6 mois plus tard, il part s'installer à Santiago, capitale du Chili. À quelques jours de son retour en métropole il témoigne sur son expérience et il souligne : "quitter La Réunion pour le Chili m'a fait grandir d'un coup" (Photo : Denis Richefeu)

Denis Richefeu entretient une longue histoire avec l’international. "J’ai réalisé beaucoup de stages à l’étranger durant mes formations, notamment en Espagne ". Le jeune homme s’est rapidement tourné vers une école de commerce et a rejoint ISG school à Bordeaux, notamment pour sa dimension généraliste et internationale " J’ai quitté mon école de La Réunion pour pouvoir suivre un master à Bordeaux" explique le jeune homme.

- Un nouveau départ avec le VIA -

Diplômé en février 2018, 6 mois après, Denis s’envole pour le Chili. "J’ai découvert par hasard le VIA proposé par l’ISG School. Le projet était intéressant, c’était l’occasion de me perfectionner, et d’avoir une expérience en plus sur le terrain. J’ai donc postulé et ça a marché" relate-t-il.

Lorsqu’il retrace son parcours, il souligne les difficultés rencontrées à son arrivée, isolé et un peu perdu dans un nouveau pays. Dès son atterrissage sur le sol chilien, il a dû faire face aux problématiques de tout expatrié (en priorité, trouver un logement), et démarrer en même temps la prise de ses responsabilités en entreprise. Des difficultés matérielles, une maîtrise de la langue encore instable et des difficultés d’intégration, voilà ce à quoi un VIA peut être confronté lorsqu’il arrive dans son pays d’affectation. "Au début, j'ai trouvé qu'il était difficile de se sentir chez soi. Je me sentais isolé. Les Réunionnais sont est très attachés à la famille, se retrouver tout seul ici sans personne n’a pas toujours été facile", explique-t-il.

Denis Richefeu fait le bilan de son expérience 24 mois plus tard, et la situation a bien changé. "Il faut bien compter trois à quatre mois d’adaptation pour se sentir à l’aise et vivre pleinement l’expérience" dit-il. "Donc il ne faut pas se démoraliser au début et s’accrocher". Ses conseils pour les jeunes intéressés par le VIA : "foncez, lancez-vous sans hésitation !" Selon lui, le VIA doit avoir "un esprit ouvert et une envie de découverte" pour que son expérience soit réussie.

- Direction le Chili pour la gestion de Business France -

Denis Richefeu s’est envolé pour le Chili en juillet 2018, avec une mission principale : réaliser des études de marché afin de présenter les offres du commerce français aux entreprises chiliennes. Durant deux années il a travaillé en tant que volontaire international dans l’entreprise Business France.

"Il fallait définir un plan stratégique afin de représenter le secteur agro-alimentaire français auprès des institutions chiliennes. Il fallait de même réfléchir à la manière de présenter les marchés, c’est-à-dire d’organiser les événements, gérer la communication, prendre des décisions, … J’ai travaillé avec de grandes entreprises, des équipes de commerciaux, mais aussi des agences de communication. Je suis très vite passé du statut de stagiaire à un profil confirmé " précise le volontaire.

"Business France m’a accordé sa confiance en me laissant beaucoup d’autonomie et de responsabilités. À 27 ans, c’est une expérience unique que peu d’entreprises proposeraient à un jeune. J’étais confronté à des décisions très importantes comme présenter mes études de marché à de grosses entreprises. À un moment donné, pour avancer, il fallait dire oui ou non. Ce n’est pas quelque chose d’évident pour un jeune professionnel venant de finir ses études" raconte Denis Richefeu.

- Un environnement de travail différent -

"La manière de travailler au Chili est complètement différente. Par exemple, il faut être ami avec la personne avec qui on travaille ! La distance n’est pas la même que dans le monde du travail en France. Ici, les relations professionnelles et amicales se mélangent complètement" commente--t-il.

Autre point sur lequel Denis a rencontré quelques difficultés : l’organisation. "La ponctualité et les délais sont moyennement respectées au Chili. Les réunions commencent à 14h15 au lieu de 14h, et on commence par parler de foot !" dit-il

- De nouveaux horizons en France -

Denis Richefeu est revenu en France ce jeudi 9 juillet 2020. "Cette expérience m’a permis de sortir de ma zone de confort, et je me suis prouvé que je peux m’en sortir. Aujourd’hui, avec du recul, je veux me rapprocher un peu de ma famille donc j’ai pour projet de trouver un travail en France".

Ce qui va lui manquer de sa vie au Chili ? "Des amitiés très fortes. J’ai construit un petit écosystème ici, ça va être difficile de partir. Je me suis aussi lancé dans la plongée pendant les quatre derniers mois…il est vrai que la Seine est moins propice à la pratique de cette discipline !"

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