Réserve Naturelle Nationale

L'Etang de Saint-Paul : zone humide d'importance internationale depuis 1 an

  • Publié le 15 juillet 2020 à 10:30
  • Actualisé le 15 juillet 2020 à 11:33

Le 15 juillet 2019, le site de l'Étang de Saint-Paul a été labellisé Zone humide d'importance internationale Ramsar. Cette distinction internationale reconnaît tant le caractère exceptionnel de la plus grande zone humide littorale protégée des Mascareignes que la qualité du travail de gestion menée par la Régie RNNESP (Réserve Naturelle Nationale de l'Etang Saint-Paul) et ses partenaires depuis plusieurs années. Nous publions ci dessous le communiqué de la commune. (photo rb/www.ipreunion.com)

La mobilisation de la Régie RNNESP, gestionnaire de la réserve naturelle nationale de l’Étang de Saint-Paul, qui couvre la majeure partie du site, en lien avec les collectivités et les acteurs locaux, a permis d’obtenir cette reconnaissance, qui représente désormais l’exigence d’une gestion durable des milieux et de la préservation pérenne de leurs caractéristiques hydrologiques et écologiques.

La convention sur les Zones Humides d’importance internationale, plus connue sous le nom de Convention Ramsar, est un traité international qui prône la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides. C’est le seul traité mondial portant sur un seul écosystème. La liste des sites Ramsar compte aujourd’hui plus de 2340 sites répartis sur tous les continents pour une superficie de plus de 252 millions d’hectares.

Dans l’Océan indien, les seuls sites français sont la Vasière des Badamiers à Mayotte, l’Île Europa dans le canal du Mozambique et les Terres Australes françaises et depuis le 15 juillet l’Etang de Saint-Paul à La Réunion. Les pays voisins Maurice, Les Seychelles et les Comores ont 3 sites classés chacun et Madagascar en possède 20.

Le site labellisé de l’Étang de Saint-Paul, qui comprend l’étang et 5 ravines adjacentes (La Plaine, Bassin Vital, Renaud, Divon et Bernica), est paradoxalement situé dans l’ouest de l’île de La Réunion, la zone la plus sèche ( - de 1000 mm de pluie/an). Il représente une superficie de 485 hectares. D’une extrême richesse, il recèle d’innombrables espèces animales et végétales qui participent au maintien de la diversité biologique et génétique de la Réunion, des Mascareignes et de l’ouest de l’océan Indien.

Il abrite des habitats naturels très diversifiés, du fait de ses caractéristiques hydrologiques originales: étang d’eau douc et d'eau saumâtre. Certaines des sources qui l’alimentent lui amènent également des intrusions souterraines d’eau salée. En outre les ravines qui s’y déversent constituent des réservoirs de biodiversité, abritant des espèces rares et habitats spécifiquent dont le fonctionnement est intimement lié ) à l’Etang.

La diversité des habitats de l’Étang de Saint-Paul est essentielle pour les différentes espèces d’oiseaux d’eau (Héron strié, Poule d’eau, ...), pour plusieurs espèces de poissons et de crustacés indigènes (Anguille du Mozambique, Loche des sables, Ecrevisse...) qui en sont dépendants pour une partie de leur cycle. Par ailleurs, elle est vitale pour plusieurs espèces d’insectes et de chiroptères, ainsi que pour de très nombreuses espèces végétales (dont 29 espèces menacées de La Réunion).

Outre sa valeur écologique qui lui vaut cette désignation, le site a une très grande valeur historique : il s’agit du berceau de la colonisation réunionnaise, dans lequel l’agriculture et la pêche se sont développées et continuent d'être pratiquées. Au sein d’un bassin de vie très densément peuplé aujourd’hui, il offre un cadre de vie de grande qualité, avec des activités de loisirs permettant à un public varié d’en découvrir les richesses.

Dans les prochains mois, des plans de gestion pour les ravines seront réalisés. Ces plans de gestion sont des documents cadre permettant d’établir des enjeux sur la base d'un diagnostic. Ces enjeux seront le socle pour la déclinaison d'objectifs et d'opérations de gestion ; ils identifient et hiérarchisent le patrimoine existant ; évaluent les fonctions des écosystèmes ; étudient le contexte socio-économique et formulent des actions opérationnelles. A termes, la Régie RNNESP souhaite reconquérir ces ravines envahies par les espèces exotiques envahissantes en reconstituant la forêt semie-sèche originelle, présente uniquement à l'état relictuelle, par un programme de replantation d'espèces à grande échelle en s'appuyant sur les retours d'expériences des programmes Life + Forêt sèche de la Grande Chaloupe.

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