Rien ne va plus dans le sud sauvage

CASUD : des péripéties aux allures de règlement de compte

  • Publié le 20 juillet 2020 à 16:52

C'est un véritable feuilleton qui semble se dérouler à la Casud. Après la tentative ratée de renverser André Thien-Ah-Koon de la présidence de l'intercommunalité, le 10 juillet 2020, après le report de l'élection pour les vice-présidences, le 16 juillet, Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, a formalisé ce dimanche 19 juillet la volonté de sa commune de rejoindre la Civis, comptant bien emmener avec lui la ville de Saint-Philippe. Toutes ces péripéties intriguent, tant elles ont l'allure d'un règlement de compte avec André Thien-Ah-Koon, avec en toile de fond une vieille rancoeur entre ce dernier et le président de Région, Didier Robert. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

- La présidence d’André Thien-Ah-Koon contestée -

Si Le Tampon est la plus grosse commune de cette interco, pour ses membres, Saint-Joseph et Saint-Philippe en tête, cela ne justifie pas que les pouvoirs soient concentrés entre les mains d’André Thien-Ah-Koon. Et pour cause, depuis plusieurs années déjà, les deux édiles reprochent au maire du Tampon d’utiliser les moyens financiers non négligeables de la Casud (près de 129 millions d’euros) au profit de son territoire, les autres communes ne devant, selon elles, se contenter que de miettes. Plusieurs passes d’armes avaient déjà eu lieu lors de la précédente mandature.

Patrick Lebreton et Olivier Rivière, maire de Saint-Philippe, comptaient donc bien renverser la tendance à l’aube de ce nouveau mandat, avec l’aide, notamment, de Bachil Valy, le maire de l’Entre-Deux. La politique réservant son lot de rebondissements, c’est finalement avec le soutien du maire de l’Entre-Deux et au bénéfice de l’âge que le maire du Tampon est parvenu à garder cette présidence,  provoquant ainsi une guerre ouverte entre les deux camps.

Cela s’est traduit, d’abord, par le non consensus concernant les vice-présidences puis, par l’envoi, ce dimanche, d’un courrier de Patrick Lebreton au préfet de La Réunion annonçant son intention de rejoindre la Civis.

Lire aussi : Saint-Joseph : Patrick Lebreton veut quitter la Casud

- Didier Robert aux manettes pour régler de vieilles rancœurs -

Patrick Lebreton et Olivier Rivière ne sont pas les seuls à avoir des comptes à régler avec le maire du Tampon. Il se dit en effet que le président de Région serait également aux manettes de ces différentes péripéties. En effet, ce n’est un secret pour personne, Didier Robert et André Thien-Ah-Koon ne mangent pas un grain de sel ensemble. Le second reproche au premier d’avoir voulu "tuer le père", taclant ainsi dès qu’il le peut le président de Région.

Les vieilles rancœurs ayant la dent dure, Didier Robert aurait ainsi voulu saisir l’opportunité de l’élection à la présidence de la Casud pour obtenir sa revanche contre TAK. Ce qui expliquerait le vote d’Alin Guezello, opposant historique du maire de Saint-Joseph et proche de Didier Robert, en faveur de Patrick Lebreton. Stratégie perdante pour le patron de la pyramide inversée qui, décidément, cumule les revers, après les municipales à Saint-Denis et l’élection pour la présidence de la Cinor.

- Une alliance de circonstance plutôt qu’une stratégie régionale -

Ce rapprochement avec Patrick Lebreton préfigure-il un ticket en vue des régionales ? "C’est une alliance de circonstance, il ne faut pas y voir une stratégie à long terme", commente-t-on dans le microcosme politique sudiste. "Une telle combinaison serait de toute façon une grave erreur pour Patrick Lebreton", ajoute-t-on encore, insistant sur la volonté des différents protagonistes de régler des comptes avec André Thien-Ah-Koon.

Cette alliance ne remettrait ainsi pas en cause les stratégies en vue des régionales. Le maire de Saint-Joseph figure en effet parmi les possibles candidats aux régionales de 2022.

Lire aussi : La vague du changement à l'assaut des régionales

Si pour l’heure rien ne filtre sur ses intentions, toutes les options sont très certainement étudiées, une candidature en tant que tête de liste comme une alliance avec un autre ténor de la gauche tel qu’Olivier Hoarau, maire du Port, dont les intentions régionales semblent assez claires. Nul doute que les deux édiles ont certainement échangé sur ce sujet ce dimanche au Port, à l’occasion du coup d’envoi du championnat de La Réunion de football avec l’opposition entre la Jeanne d’Arc et l’Excelsior.

- L’avenir incertain de la Casud -

La lettre adressée par Patrick Lebreton au préfet de La Réunion, dans laquelle il annonce la volonté de rejoindre la Civis est une petite bombe.

Légalement, rien n’empêche Saint-Joseph de rejoindre l’autre interco du Sud, à condition d’avoir l’accord du préfet, du conseil communautaire d’accueil et de toutes ses communes membres, et de démontrer une communauté d’intérêt entre ces territoires. Aucune difficulté particulière à l’horizon pour remplir ces conditions.

En mettant en copie de ce courrier la ville de Saint-Philippe, Patrick Lebreton montre sa ferme intention d’emporter avec lui la petite commune du sud sauvage et ainsi d’affaiblir la Casud qui se résumerait alors à deux communes : Le Tampon et l’Entre-Deux.

Cette perspective pourrait ainsi précipiter la disparition de la Casud et forcer les communes sudistes à s’unir pour mettre en place le "Grand Sud", cette grande interco issue de la fusion de la Civis et de la Casud. Patrick Lebreton pense qu’il tiendrait ainsi une forme de revanche, même s’il verrait sa voix totalement noyée dans le concert de l’ensemble des territoires membres.

Une telle manœuvre déplairait-elle à TAK ? Pas forcément, à en croire les propos qu’il avait tenu lors d’un meeting commun organisé avec Michel Fontaine le 8 mars dernier. Ce jour là, les deux candidats avaient formulé le vœu d’unir le destin des deux interco sudistes pour créer le "Grand Sud".

Au final, cette grande manœuvre qui avait pour but d’affaiblir André Thien-Ah-Koon pourrait au contraire lui être profitable, compte tenu du poids probable du "Grand Sud" qui deviendrait une interco majeure, de l’entente entre les maires des deux principales communes (Le Tampon et Saint-Pierre) et de leur intérêt convergent concernant le devenir du locataire de la pyramide inversée.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
7 Commentaires
C.L
C.L
3 ans

Y voit na un peu la toujours pas digéré que Lebreton la fé plus de 63% aux dernières municipales. Y fo penser aussi aux agents de la Casud (pas loger à la même enseigne) que ceux du Tampon. Lebreton y pourrait géré la Casud aussi bien que lu fé ek Saint Jo. C'est sa y fé peur à zot on dirait. Mais lu la fé ses preuves kom maire et quand ou regarde St Jo ou voit lu la travail pou sa collectivitée et pas pou ses intérêts personnels contrairement à l'actuel President de Région par exemple. Ducout mi pense pas que lu allierais a lu a un boug si peut compétent. Si le Didier t gagne faire la moitié de sque Lebreton y fé bein la Reunion t en l'air. Pour conclure, Lebreton y mériterait la Présidence la Casud. Tant qu'à la Region n'en parlons pas. Euh comment direBisous au jaloux !

lilou du sud
lilou du sud
3 ans

Les saint Joseph oiseaux doivent ils accepter d'être malmené par le Tampon et la Casud ? Clairement non..Nous sommes contribuables de la casud aussi. Si Lebreton n'avait pas défendu les intérêts de sa population on serait encore au moyen age. La Step c'est un cadeau empoisonné pour les familles reliées. Elles payeny l'eau bien trop chère faute à la Casud qui ne fait pas jouer sa compétence voire son incompétence pour relier davantage de familles au système. La solidarite terriroriale il connaît pas le TaK tout pour sa pomme et ses copains. Lebreton a raison de pas se laisser faire. C'est pour ça qu'il est élu et il honore ses engagements lui au moins.

Valentin, depuis son mobile
Valentin, depuis son mobile
3 ans

Les interco sont devenues les vrais décisionnaires des projet d'un territoire. L'élection de leur président ne devrait pas rester une élection indirecte et politicienne mais bien un élection direct sans double mandature (maire/président).

Babouk loswoir
Babouk loswoir
3 ans

Patrick, toi qui fût un temps un cadre de Petite-Île de l'époque Christophe Payet..., sais-tu exactement ce que c'est un projet de territoire ? L'aire urbaine de la CASUD ne se trouve ni à St-Jo et encore moins à la ville de 5 200 habitants : Le Tampon comptabilise deux fois plus d'habitants que ta commune presque 100% rurale, avec 78 milles habitants repartis sur 180 km2 !Reviens sur terre et arrête de te faire manipuler et instrumentaliser par...qui on connaît.

Tonnette
Tonnette
3 ans

LebtetonCesse d'être le clow de la pyramide à l'envers, tu vas tout perdre comme lui ! Lu lé conseiller opposition maintenant! La preuve, le changement c'était le MOMENT ! Life is beautiful LEBRETON

KUNTA KINTé
KUNTA KINTé
3 ans

Article objectif quand IMAZPRESS veut bien faire " les " internautes approuvent . La rédaction de IMAZPRESS dit vrai . (Il) rajoute tout simplement un petit truc que ce dernier à assister en direct dont les autres conseillers communautaires se foutent royalement des 2 dalton , le mec qui se dit de Droite et , se fait épingler pour ses revenus par La HATVP , le socialiste des champs qui sont manoeuvrés totalement par la pyramide inversée ( les squelettes dans les placards) . De toute façon TAK a raison de se maintenir ...C'est tout !

FELT
FELT
3 ans

Aux mémoires courtes, LEBRETON est coutumier de ces pitreries politiciennes. Il se voyait déjà Président d'une CASUD dont il aurait pompé les ressources pour assouvir sa seule soif de pouvoir. Assez de cette politique de caniveau. Le Tampon, c'est 60 % de la population, c'est 65% de contribution au budget de la CASUD ( pour 55 % de bénéfices !) Et il voudrait avoir la présidence !!!Depuis des années il dit qu'il veut partir, que c'est mieux ailleurs .... Mais qu'il parte, proprement et qu'il fiche la paix à ceux qui sont là pour bosser pour la population. Le pire c'est que des élus Tamponnais jouent son jeu et veulent d"posséder les tamponnais pour assouvir leur haine de perdants !!!LEBRETON n'a pas avalé son lamentable et consternant double échec à la CASUD. Il s'en mord les doigts et dit n'importe quoi, il rue dans les brancards. On va voir maintenant s'il a les coucougnettes d'aller jusqu'au bout : convoquer son conseil municipal pour faire acter son souhait de sortie puis, surtout, convaincre la CIVIS ou la CIREST de l'accueillir : c'est pas gagné. Mais il ne peut plus reculer car, à la CASUD, il n'aura plus rien !!!!