Une situation sanitaire alarmante

Mayotte : Covid-19, dengue et typhus, la triple peine

  • Publié le 27 juillet 2020 à 02:59
  • Actualisé le 27 juillet 2020 à 06:56

Si le nombre de cas quotidien de Covid-19 commence enfin à diminuer à Mayotte, la situation sanitaire reste alarmante. Toujours en zone orange, l'île aux parfums est en proie à une épidémie de dengue, mais aussi à une recrudescence du nombre de cas de typhus. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Ce vendredi 24 juillet 2020, seuls 11 cas de Covid-19 ont été confirmés, une baisse notable comparée au plus haut de l'épidémie à Mayotte. Pour autant, les capacités d'accueil en hôpital restent limitées, avec 16 lits de réanimation disponibles, et les évacuations sanitaires continuent en direction de La Réunion.

En début de mois, Mayotte voyait encore 40 cas quotidiens apparaître. Au total, 38 personnes sont décédées, dont trois à La Réunion suite à leur évacuation, et 2.873 personnes ont été contaminées. "Le virus circule beaucoup moins que lorsque nous étions en zone rouge mais nous ne sommes toujours pas sortis d’affaire" a d'ailleurs admis Dominique Voynet, directrice de l’ARS de Mayotte, auprès de nos confrères de France Mayotte Matin.

L'ARS de Mayotte a aussi indiqué que cette crise avait mis en exergue les faiblesses du système de santé mahorais, tandis que France Mayotte Matin dénonce même un "désert médical". "Nous n’avons pas eu de saturation parce que nous avons reçu des aides. Cela montre bien qu’en situation exceptionnelle, les 16 lits sont insuffisants" a continué Catherine Barbzieux, directrice du CHM.

- Une épidémie en cache une autre -

Pendant que le Covid-19 sévissait, une autre épidémie, bien installée dans l'île pour le coup, sévissait aussi : la dengue. Comme à La Réunion, Mayotte est en proie aux moustiques porteurs du virus, mais les conséquences y sont bien plus désastreuses.

Le 25 juin dernier, 15 décès pouvaient être imputés à la dengue, et 4.277 cas avaient été confirmés. Ce chiffre ne prenait d'ailleurs en compte que les patients qui avaient consulté leur médecin et pour lesquels une confirmation biologique avait été obtenue.

En effet, d'après l'ARS de Mayotte, de nombreuses personnes avaient renoncé à consulter leur médecin au plus fort de l'épidémie. De nombreuses autres n’ont pu bénéficier de tests pendant cette période, alors même qu’elles présentaient des symptômes typiques de la dengue.

Une estimation fiable du nombre de personnes malades étaient donc impossible à faire. Heureusement, pour l'heure, l'hiver austral s'est installé, et avec lui le froid. Les moustiques prolifèrent donc moins, mais des cas continuent d'apparaître chaque semaine. Le danger est que, comme l'an passé, l'épidémie ne disparaisse pas totalement avant le retour de l'été.

Lire aussi ; Dengue et covid-19 : attention à la double peine

- Attention au typhus -

Si ces problèmes sanitaires n'étaient pas suffisants, la fièvre typhoïde s'est elle aussi invitée à Mayotte, a alerté en début de mois France Mayotte Matin. Depuis le début de l'année, 18 cas de fièvre typhoïde ont en effet été signalés par l'ARS de Mayotte, dont 9 dans la commune de Dzoumogné.

Surnommée la "maladie des mains sales", le retour de la fièvre typhoïde a poussé les autorités sanitaires à intervenir auprès de la population pour les sensibiliser. En effet, cette maladie infectieuse, induite par une bactérie, peut apporter "fièvre, maux de tête, perte d’appétit, grande fatigue, diarrhées ou constipation. Des formes graves peuvent survenir avec des complications au niveau de l’intestin, du cœur ou du système nerveux et cette maladie peut alors être mortelle, en l’absence de traitement" listent nos confrères mahorais.

La maladie, qui est endémique d'après l'ARS locale, peut être expliquée par les difficultés d'accès à l'eeau potable. En effet, de nombreux endroits de Mayotte connaissent encore ces difficultés, poussant la population à consommer une eau qui peut être contaminée par le typhus - notamment à cause des matières fécales.

Avec 53 cas signalés en 2019, mais pas de décès, on peut espérer que cet autre problème sanitaire restera moindre face à la dengue et au Covid-19.

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
Mimi
Mimi
3 ans

Pas de vaccin efficace pour la dengue, et les chercheurs s'affairent pour en trouver un pour le Sars-cov2.

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

En 2020 .... difficilement acceptable cette fièvre typhoïde.. bien triste ...

Et à la réunion , la dengue sans solution .... ou presque.... me hérisse les poils ! Depuis que ça dure ... et l on va sur Mars !!!

Jérome
Jérome
3 ans

sans intervention radicale, la situation ne s'améliorera pas