Une fréquentation en forte baisse

Covid-19 : les cinémas de La Réunion ont dû mal à se projeter

  • Publié le 4 août 2020 à 09:30
  • Actualisé le 4 août 2020 à 11:05

Clap de suspension. Depuis mars, tous les tournages de films ont dû brutalement s'arrêter pour cause de coronavirus. Une situation préoccupante pour l'industrie du cinéma. Un mois après leur réouverture, les cinémas de La Réunion, comme de nombreux autres en France, peinent à retrouver leur public. Bien que des films français soient à l'affiche, le manque de blockbusters américains et la crise sanitaire toujours présente se font vivement ressentir sur la fréquentation des salles obscures (Photo d'illustration AFP)

Le public revient peu dans les salles, en raison notamment du manque de films dits "porteurs" à l'affiche. Jusqu'à 60% en moins de fréquentation : les chiffres donnés par les cinémas de La Réunion donnent le vertige. Rouverts depuis la semaine du 22 juin, ils enregistrent une baisse significative du nombre de spectateurs. La faute au virus et à l'absence de films "blockbusters".

- Peu de monde -

Au Ciné Cambaie, à Saint-Paul,  la file de spectateurs n'est pas bien longue. Au guichet, derrière son plexiglas, un employé, le reconnaît : "Il y a des moments où on s'ennuie un peu. On attend les clients, on les guette à la porte pour savoir quand ils vont arriver..." explique-t-il.

À l’issue des deux mois de confinement, le gérant du Ciné Palme a fait les comptes : la moitié de son chiffre d‘affaire s’est déjà envolé. Un bilan qui ferait forcément paniquer n’importe quel chef d’entreprise. " On était content de pouvoir rouvrir en juillet, on a énormément perdu ces derniers mois. Même si nous faisons 30 000 entrées par semaines (période de forte afflluence ndlr) , il nous arrive d'avoir des séances avec 1 ou 2 spectateurs " lance Frédéric Drotkowski.

" Nous sommes en pleine période de vacances scolaires, en temps normal la fréquentation devrait être un peu plus haute" Frédéric Drotkowski

Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir aménagé l'intérieur du cinéma : gel hydroalcoolique en évidence, parcours balisés, port du masque obligatoire et même tunnel de désinfection ... rien n'y fait : la crainte du virus entraîne des journées " off " pour les salles obscures. Mais Frédéric Drotkowski, est confiant "Nombreux sont les films qui sortent sur les plateformes tel que Netflix, OCS, .... Mais ces derniers ne sont pas rentables si ils sortent qu'en streaming, le cinéma est un maillon indispensable de la chaîne alors les chiffres devraient repartir petit à petit"

- Des reports en cascade -

Cette baisse de fréquentation, les gérants des cinémas l'expliquent aussi par l'absence de "gros" films à l'affiche : "Les blockbusters de l'été, qui devaient faire des entrées sont absent. Alors il y a des films comme "Pat’Patrouille", "Scooby-Doo" ou encore "Titanic" qui ramènent un peu de monde, mais ça ne rattrape pas" explique Yves Ethève, gérant du Ciné Cambaie de Saint-Paul.

Les cinémas réunionnais n’auront donc pas de blockbuster américains à se mettre sous la dent pendant encore quelques semaines. "Cela nous pénalise énormément. Mais on est sur un problème mondial donc forcément les films à sortie mondiale en souffrent. Les blockbusters américains ne vont pas sortir tant que les salles sont fermées là-bas" commente-t-il.

Si la sortie de"Wonder Woman 1984  a été repositionnée à la mi-août, toutes les autres lancements, de James Bond à "Top Gun 2  en passant par "Mulan", ont été repoussées à la fin de l’année, et même jusqu’à l’été 2021. C’est bien une saison blanche qui se prépare, pour le 7eme art, à la suite de la propagation de la pandémie " On espère qu’il n’y aura pas de reconfinement pour que certains de ces films puissent sortir afin d’attirer un peu de monde. Après plusieurs reports, on a enfin obtenu l’accord pour projeter, le 26 août "Tenet"le dernier film de Christopher Nolan, c’est une petite lueur d’espoir on espère que ça va continuer comme ça !" indique Yves Ethève.

Le choc a été violent, mais les cinémas ont su s’adapter afin de pallier les effets pervers de la crise. Les directions affirment ne pas avoir recours à des licenciements " Beaucoup de secteurs sont très durement touchés par la crise et même si on est en difficulté, on se dit qu’on n’est pas les pires. Même s’il est durement impacté on fait du chiffre d’affaire, en comparaison avec d’autres entreprises qui sont complètement à l’arrêt. De plus la baisse de fréquentation a été moins importante qu'en métropole, on a même nos chiffres qui commençent à repartir " conclut Frédéric Drotkowski.

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