La Région reporte sa conférence de presse

Le chantier de la NRL va reprendre, on ne sait toujours pas comment

  • Publié le 5 août 2020 à 14:28
  • Actualisé le 5 août 2020 à 14:34

La Région devrait dévoiler d'ici peu les détails de son accord avec le groupement pour permettre une poursuite du chantier de la Nouvelle route du Littoral. Une conférence était prévue ce mercredi pour faire le point sur les modalités de cette reprise, il faudra finalement attendre "une date ultérieure", le rendez-vous ayant été annulé. Toujours est-il qu'après deux jours d'intenses discussions à la préfecture en fin de semaine dernière, Région et groupement on trouvé un terrain d'entente. Les transporteurs attendent beaucoup de ces annonces, alors qu'une reprise de l'activité a été annoncée pour le 15 septembre. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le chantier de la NRL va reprendre et on devrait bientôt savoir - peut-être cette semaine - dans quelles conditions. Prévue ce mercredi 5 août dans un premier temps, la conférence visant à donner de plus amples détails sur l'accord trouvé vendredi 31 juillet pour la reprise du chantier a été "repoussée à une date ultérieure".

Contactée par Imaz Press, la pyramide inversée indique que "le président de Région est retenu par un rendez-vous personnel qu'il ne peut pas décaler". La conférence de presse pourrait avoir lieu dans le courant de la semaine, sans plus de précision.

Suite à l'annonce du report de la réunion, les transporteurs admettent qu'il va falloir redoubler de patience et que l'attente est longue. "Moi je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois" nous dit Joël Mongin, de la FTOI. Il se refuse à penser cependant que la Région pourrait faire machine arrière.

En sortant de ses deux jours de réunion avec le groupement vendredi 31 juillet, Didier Robert a sobrement indiqué que la digue continuait et que le chantier de raccordement avec la partie viaduc était maintenu.

Lire aussi : NRL : une deuxième journée de discussions placée sous le signe de l'attente

Lire aussi : NRL : un accord trouvé entre la Région et le groupement, le chantier se poursuit

- Une date de reprise qui ne fait pas consensus -

La reprise du chantier est prévue le 15 septembre, et les transporteurs attendent la Région au tournant.

Tous n'ont pas vécu la soirée du 31 juillet de la même manière. Si Jean-Bernard Caroupaye s'est empressé d'aller féliciter le président de Région, Didier Hoareau est pour sa part largement resté en retrait.

"Je ne suis pas satisfait. Le 15 septembre c'est dans un mois et demi, c'est une échéance bien trop tardive" nous dit le président de l'OTI (Organisation des transporteurs indépendants).

Le transporteur ne cache pas ses difficultés pour s'occuper d'ici là. "Je fais des boulots à gauche à droite, je dois faire patienter mes gars."

Un problème moindre pour d'autres. A la FTOI (Fédération des transports de l'océan Indien), Joël Mongin indique pour sa part avoir du travail en-dehors de la NRL, via la location régulière de ses poids lourds. "Le 15 septembre c'est tard c'est sûr, mais c'est toujours mieux que la fin de l'année."

- Prudence avant tout -

Les chaleureux applaudissements en haie d'honneur devant le président de Région ce vendredi, là non plus, n'ont pas été du goût de tout le monde.

"C'est normal aussi qu'entre transporteurs on ne soit pas toujours d'accord. Moi j'estime qu'après avoir été dans la rue pendant 10 jours, on n'a pas obtenu grand-chose. Ça nous a au moins permis d'accélérer la tenue de la réunion entre la Région et le groupement" résume Didier Hoareau.

Le président de l'OTI reste donc extrêmement prudent. "Bien sûr qu'on aurait aimé connaître au moins les grandes lignes de l'accord avant la conférence. Mais ce n'est pas le cas. Alors on va attendre, on est pressés de voir les documents."

Dès ce vendredi, il avait évoqué son envie de se réunir avec le préfet "pour voir si les engagements annoncés ont été mis sur le papier". Finalement en congé, le représentant de l'Etat n'a pas pu recevoir les transporteurs.

Une entrevue aurait de toute façon été compliquée, la préfecture ayant bien tenu à rappeler depuis le départ son rôle de médiateur, n'ayant aucun pouvoir décisionnel dans les négociations entre la Région et GTOI-SBTPC-Vinci.

La prudence est donc de mise, y compris du côté de la FNTR (Fédération Nationale des Transports Routiers) pourtant "super satisfaite" à la sortie de réunion en préfecture. Le ton change ce mercredi, et le président de la fédération Jean-Gaël Rivière attend des preuves avant de crier victoire. "Nous réclamons toujours une audience avec le président de Région pour discuter des modalités de l'accord" nous dit-il.

- 2,7 km encore à construire -

• La question des roches massives

De nombreuses questions sont en suspens à l'approche de la conférence à commencer par l'approvisionnement en roches. 2,7 km de digue restent à construire entre la Grande Chaloupe et La Possession. Selon les transporteurs, les roches sont disponibles, mais il faut que le chantier reparte.

"On a encore des stocks, et il y a assez pour finir la route" indique Joël Mongin. "Cette NRL, c'est pour tout le monde, c'est pas que pour les transporteurs. C'est comme la Route des Tamarins, une fois qu'elle sera construite, tout le monde sera content, et on ne vivra plus avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête."

Pourtant des promesses, les transporteurs disent eux-mêmes en avoir entendues de nombreuses de la part de la Région. "Mais là c'est pas pareil. Là on ne parle pas de la Région qui reçoit les transporteurs, ce que Didier Robert a annoncé c'était public, tout le monde l'a entendu. Et quand tu donnes ta parole, tu dois la tenir" estime Joël Mongin.

Il faudra voir notamment si le fameux ordre de service, document officiel nécessaire aux commandes de roches, sera signé au plus vite comme le réclament les transporteurs.

• La question des délais

On le sait, la fin du chantier n'a eu de cesse d'être repoussé. Une première garantie : le raccordement à la partie viaduc se fera bien en 2021. C'est du moins ce que promet la Région et ce qu'a rappelé Didier Robert en sortant de réunion vendredi 31 juillet.

Un marché supplémentaire au coût de 19 millions d'euros. Il permettra de rouler sur la partie en viaduc qui sera donc rattachée à la Route du Littoral actuelle, le temps que la partie digue se termine.

Celle-ci en l'occurrence ne devrait pas voir le jour avant 2024, selon les déclarations de Dominique Fournel. L'accord trouvé en fin de semaine dernière devrait permettre de statuer plus précisément sur les nouveaux délais envisagés par la Région.

• La question des financements

Mais les galets ne font pas tout et ce sont bien les questions financières qui sont au cœur de cet accord. "Le groupement mènera à terme la part qui lui revient" avait indiqué le président de Région en sortant de réunion. 40 millions d'euros sont affectés aux travaux de la partie digue de la NRL, c'est trois à quatre fois moins que ce réclamait le groupement.

Lors d'une conférence tenue à la pyramide inversée, au premier jour de blocage des transporteurs, le vice-président régional délégué aux grands chantiers Dominique Fournel avait en effet annoncé que le groupement réclamait au minimum 150 millions supplémentaires, pour un montant total avoisinant le double du marché initial.

S'en est suivie une semaine de confrontation, à coups de communiqués interposés. D'un côté, la Région pointant du doigt l'attitude "inadmissible", les prétentions "exorbitantes" et la tentative "d'instrumentalisation" du groupement. De l'autre, le groupement réfutant toute allégation de pression et rappelant les difficultés d'approvisionnement en matériaux.

Lire aussi : La Région : "l'arrêt du chantier est de l'entière responsabilité du groupement"

Mercredi 29 juillet, après une petite pique en disant qu'il "n'y a rien de plus stupide que les routes qui ne mènent nulle part", le ministre de l'Economie a émis la possibilité d'utiliser le plan de relance pour financer la fin du chantier. Plan de relance normalement dédié aux entreprises en difficulté.

Il s'agira donc de voir si cette option a été retenue lors des négociations entre la Région et le groupement.

Lire aussi : NRL : les scénarios possibles pour le chantier

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
19 Commentaires
CHABAN
CHABAN
3 ans

Il fallait chercher des roches.Maintenant il faut chercher la conférence de presse. Imaz avez-vous des nouvelles ?

Didier
Didier
3 ans

Un fiasco incroyable ! Merci Robert l'abandon du tram train conduit l'île à une paralysie totale de la circulation ! Et tout cela pourquoi ? Une route ou des piliers sont déjà sujet à interrogation , voir science et vie . Une route dont le délai de livraison est retardée de plusieurs années, un budget explosé , une route qui ne règlera aucun problème de circulation, bref un fiasco pharaonique !

Kamasutra
Kamasutra
3 ans

Transporteurs rouvre cannette oté ! Zisqu'à quant i sa fé marche à zot oté! MORT qui dit woui! Après tou, CAROUPAYE va acheve calme à zot pou le bien être du faraon

Ramier
Ramier
3 ans

Il n'y aura pas de Carrières, les Transporteurs le savent le Groupement aussi et bien Évidemment Région et État . Les Roches il y a Dixit les Transporteurs " les Andains "? seulement cela a un coputt, d'aller chercher de champs à Champs .Et ça Personne ne veut payer..Même lo roche sera moins cher aller rôder Maurice ou Mada voire Arabie ..Argent Trop Cher , traine Â' mène anou.En tout cas pots vin , doit être Bleu , comme lo roche Massive ?

SOWETO
SOWETO
3 ans

Ni Didix, ni le prefet, ni le groupement n'ont un mot pour dire, la parole est à la justice pour dire le Droit, rien que le Droit. Didix, casse noisettes et fournel y moudre poivre.

Bordel...
Bordel...
3 ans

Et si la population demandait des comptes à l'état et les petits locaux....?

Pari command pa nou.
Pari command pa nou.
3 ans

Il va sûrement attendre..la goyave de France..qui arrive bientôt...

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Exactement zavoca marron !

alimaime
alimaime
3 ans

Combien d'entreprises ont vu, que ce soit ici ou ailleurs, leurs candidatures et/ou leurs recalés, rejetées, pour 3 fois rien, quand ce n'était pas une soustraction volontaire de la part d'un maire ou un adjoint, voire un fonctionnaire, jusqu'à ce que ledit recalé ad vitam Ã|ternam fasse refermer son offre et dépÃ't par voie d'huissier !On joue souvent avec l'arme imparable : le mémoire technique, la valeur technique de l'offre, les 3/4 du temps, on n'a même les moyens affichés et censés y être dédiés...Et, là, c'est pire, le CC est carrément bancal voire monté intentionnellement pour ensuite passer des avenants juteux...très juteux !!!ð?¤"De qui se moque t-on? Cessez de nous plumer...de nous saigner à blanc !La fiscalité locale ne pourra absorber ces errements et dérives flagrantes.

Papillon diurne
Papillon diurne
3 ans

Piff50, depuis avril 1986 (en tant que conducteur) je passe régulièrement (j'ai même travailler au Port...) là-dessus : la route nationale numéro une, entre le PR2 à PR12, je n'ai jamais reçu un petit galets dans mon oeil !C'est vrai que depuis 1976, il y a eu malheureusement quelques drames, comme celui du 24 mars 2006, mais l'alcool au volant et/ou l'excès de vitesse tuent bien plus que la route pourrie mécaniquement parlant...

Association
Association
3 ans

A Bruno Le Maire et Didier Robert :En droit pénal français, l'article 432-15 prévoit que Le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, un comptable public, un dépositaire public ou l'un de ses subordonnés, de détruire, détourner ou soustraire un acte ou un titre, ou des fonds publics ou privés, ou effets, pièces ou titres en tenant lieu, ou tout autre objet qui lui a été remis en raison de ses fonctions ou de sa mission, est puni de dix ans d'emprisonnement et de 1 000 000 euros d'amende Â"1. La tentative de détournement de fonds publics est punie des mêmes peines.Cette infraction fait partie de l'ensemble des atteintes à la probité dont font partie les délits de favoritisme, de corruption, de prise illégale d'intérêts, de pantouflage, et de trafic d'influence.Prendre des fonds destinés aux entreprises en difficulté suite au covid-19 et les offrir à Bouygues et Vinci et Cie, c'est ni plus ni moins qu'un détournement de fonds publics.

Albert Londres
Albert Londres
3 ans

Très curieux que la presse réunionnaise qui se dit "libre", "indépendante", "dénonciatrice", "investigatrice" accepte cet embargo de la Région et de la préfecture sur ces informations. A l'exception d'imaz press bien entendu...

Pintade
Pintade
3 ans

Fuir à nouveau les transporteurs et les promesses- brasser l'air tel un ventilo - c'est la fin n'écoutez plus ses belles paroles effectivement

ZembroKaf
ZembroKaf
3 ans

"le vacancier" et sa communicante" sont encore "en vacances"....faut pas les "déranger" pendant "leur sieste" !!!Bien que le Didier Hoarau..."me sort pas les trous de nez"...je trouve ses propos...beaucoup plus "réaliste" que les 2 fans du vacancier Robert !!!

Caillou
Caillou
3 ans

Pas évident de faire monter la mayonnaise !

Piff50
Piff50
3 ans

Réponse à Viraye. Qui ça i sa prendre la place ? A ou ? La bande de bandits et de fainéants, qui veut prendre la Région lé contre la NRL. Donc si zot lé élu ou la pas encore fini ramasse le roches su la gueule su la route actuelle.

CHABAN
CHABAN
3 ans

Même pour une conférence de presse il n'est pas capable d'assumer.

zavoca marron
zavoca marron
3 ans

Un marché public, c'est grosso modo une valse à trois temps:- évaluation du ou des besoins, toutes sortes de réflexions, idées, études (faisabilité, impacts, etc., on peut même y renoncer si d'aventure...); procédures de consultation, analyses des offres, les classements, l'heure des négociations (éventuellement), les attributions, les notifications des contrats (indiquant la chose à construire, le cas échéant à livrer, et surtout le plus important dans quel délai contractuel!), le temps c'est de l'argent...on ne consomme pas au petit bonheur les deniers publics (normalement...);- un temps pour faire, édifier, construire dans les normes, les règles de l'art, juste ce qu'il faut, nécessaire, utile, mécaniquement, économiquement, financièrement, esthétiquement, etc.; on appelle ça la phase exécution de ce qui est prévu, écrit, mentionné, stipulé dans le cahier des charges établi par l'équipe de sachant [maîtrise d'oeuvre: cf. loi MOP du 12 juillet 1985, modifiée];- phase réception et transfert des ouvrages au maître d'ouvrage public et c'est aussi le point de départ des garanties offertes dans les contrats.Donc, on n'a pas à faire des pauses et ouvrir des négociations en cours de phase d'exécution, sinon on n'est plus en MP, cela s'appelle autre chose : pré-contentieux, contentieux, et cela se règle devant les tribunaux en France. Lorsque qu'il y une sujétion imprévue (une vraie : non imputable aux parties (2, pour faire simple), cela fait l'objet d'une instruction très encadrée, et le cas échéant débouche sur un avenant au contrat, enfin dans une certaine limite (qui ne bouleverse pas l'économie dudit marché en question ici).On admet (mais cela reste toujours à l'appréciation du juge) que cela ne devrait pas excéder le seuil des 15%, cela avoisinerait les 240 M d'euros...Les quantités de matériaux géotechniques répondant au CC ne peuvent être regardées comme un simple oubli ou une sujétion imprévue non imputable au groupement et/ou à la maîtrise d'ouvrage régional (sous contrÃ'le permanent des services de l'État français).Je crois que ça sent bien le roussi pour quelques personnes...Quand on veut "un vélo", il ne faut venir jouer à l'etonné : il faut pédaler et bien le faire : sans qu'on vienne te le dire explicitement!

Viraye
Viraye
3 ans

Qui croit encore au père noël Robert ? Qui ? Population attend mars 2021 pour le faire faire ses cartons à jamais