Huit personnes ont été assassinées

Niger: Macron et Castex haussent le ton contre un "crime odieux"

  • Publié le 11 août 2020 à 21:18
  • Actualisé le 12 août 2020 à 05:47

Un "crime odieux" qui ne restera pas "impuni": l'exécutif français a haussé le ton mardi, après la mort de six jeunes humanitaires français et de leurs deux guides nigériens dimanche dans une attaque au Niger, Emmanuel Macron annonçant que les mesures de sécurité seront renforcées.

"J"ai décidé de renforcer les mesures de sécurité pour nos ressortissants dans la région", a déclaré le chef de l'Etat à la fin d'un conseil de défense qu'il a présidé en visioconférence depuis le fort de Brégançon, à Borme-les-Mimosas (Var), où il est en vacances.

Il n'a pas donné de détails sur les mesures qui devraient être mises en place, notamment par le ministère des Affaires étrangères. L'attaque a eu lieu à 60 km au sud-est de Niamey, lors d'une excursion touristique. Il s'agissait de la seule zone classée "jaune" - où les déplacements touristiques sont possibles - de ce pays en proie à des violences de groupes jihadistes sahéliens croissantes. Selon le chef de l'Etat, l'attaque était "manifestement terroriste". à 60 km au sud-est de Niamey, lors d'une excursion touristique

"Nous mettons tout en oeuvre pour soutenir les familles des victimes et répondre à l'attaque qui a coûté la vie à six de nos compatriotes et à deux Nigériens", a également assuré Emmanuel Macron. "Membres de l'ONG Acted, ces six jeunes témoignaient d'un engagement remarquable pour les populations", a-t-il ajouté.

Lundi, un autre humanitaire français, Benoît Maria, responsable de l'ONG Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), a été tué lors d'une attaque armée au Guatemala. Dans un tweet, le président Macron a salué l'"engagement humaniste, fraternel, solidaire qui fait honneur à la France" de cet ingénieur agronome de 55 ans, "lâchement assassiné".

Quelque 5.100 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de la force Barkhane pour lutter contre les groupes jihadistes armés, en soutien aux armées des cinq pays de la région, dont le Niger.

Le conseil de défense a examiné "les conséquences militaires" et "l'ensemble des dispositifs (français) dans la région", a indiqué Emmanuel Macron. "Nous poursuivons l'action pour éradiquer les groupes terroristes avec l'appui renforcé de nos partenaires", a affirmé le chef de l'Etat.

- Acted suspend ses activités -

Le Premier ministre Jean Castex a également prévenu, lors d'un déplacement à Montpellier, que "la France veillera à ne pas laisser impuni ce crime odieux contre nos compatriotes". Il a dénoncé une "attaque d'une extrême violence et d'une lâcheté difficilement descriptible".

L'attaque a, selon le chef du gouvernement français, "marqué d'autant plus fortement nos consciences que les victimes sont des personnes civiles, des personnes jeunes, engagées dans l'humanitaire, qui travaillent au service des autres dans un esprit de coopération et de proximité avec les habitants de ce pays".

L'ancien candidat socialiste Benoît Hamon a rendu hommage dans un tweet à l'une des victimes, qui "s'était engagée à (ses) côtés lors de l'élection présidentielle" et dont les "convictions l'avaient amenée à poursuivre son engagement dans l'action humanitaire au Niger", où elle a été "assassinée par des terroristes sans foi ni loi".

Une équipe de onze enquêteurs français spécialisés s'est envolée mardi pour le Niger dans le cadre d'une demande d'entraide internationale acceptée par les autorités nigériennes, ont indiqué à l'AFP des sources policière et judiciaire. Elle est composée de six enquêteurs de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et de deux autres de la Sous-direction antiterroriste, accompagnés par trois membres de la police technique scientifique.

Le parquet national antiterroriste français avait annoncé lundi avoir ouvert une enquête notamment pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

Acted a quant à elle annoncé suspendre temporairement ses activités au Niger. "Nous avons besoin d'entendre nos humanitaires au Niger et dans les pays du Sahel, on a besoin qu'ils se parlent et qu'ils nous parlent et nous allons envoyer une délégation du siège", a indiqué son président Frédéric de Saint-Sernin sur RFI. "Mais il n'est pas question de quitter le pays, il n'est pas question de quitter la région, nous sommes là pour aider les bénéficiaires", a-t-il ajouté.

AFP

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