Dans l'Hexagone c'est une deuxième vague qui inquiète (actualisé)

Covid-19: la peur d'une première vague à La Réunion

  • Publié le 16 août 2020 à 08:05

A La Réunion, où le nombre de cas explose, et en Métropole "la situation est préoccupante. L'ensemble des indicateurs continuent leur progression et la transmission du virus SARS-COV-2 s'accentue" souligne Santé publique France (organisme dépendant du ministère de la santé). Cette augmentation "concerne toutes les tranches d'âge et plus particulièrement les jeunes adultes. La part de la transmission en dehors des clusters (foyers de contamination - ndlr) répertoriée est prédominante" dit encore Santé publique France. Samedi à La Réunion, le chiffre record de 40 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures a été enregistrés ce samedi. Il fait craindre l'apparition d'une première vague du coronavirus, l'île ayant été relativement protégée jusqu'à présent. Dans toute la France 3.310 nouveaux patients ont été répertoriés. Ce chiffre n'avait plus jamais été aussi important depuis la levée du confinement en mai et fait craindre l'arrivée d'une seconde vague du virus

40 nouveaux cas de coronavirus ont donc été enregistrés en 24 heures, ont indiqué la préfecture et l'Agence régionale de santé ce samedi 15 août. C'est la première fois qu'un nombre de cas aussi important est noté dans l'île.

4 cas sont classés autochtones en lien avec le foyer de contamination de Sainte-Clotilde annoncé par les autorités sanitaires le  mardi 11 août. 11 cas sont classés autochtones sans lien avec un foyer de contamination. 1 cas importé a été dépisté à J+7 de son arrivée sur le sol réunionnais. 24 cas sont encore en cours d’investigation

Lire aussi : Covid-19 : un foyer de contamination identifié suite à un repas familial

"Au 15 août 788 cas ont été investigués par l’ARS, Santé publique France et l’Assurance Maladie, dont 63% sont des cas importés" indiquent les autorités sanitaires.

Depuis l'apparition du premier cas le 11 mars dernier, 816 personnes ont été touchées par la maladie. 657 patient(e)s sont désormais guéri(e)s.

Ce samedi, Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, a annoncé que la rentrée scolaire sera  reportée au lundi 24 août dans 10 écoles de Saint-Denis. Ces établissements s'ajoutent au 14 écoles déjàa concernées par le report du retour en classe.

Cette décision a été prise en concertation avec la préfecture, l'ARS et le rectorat "compte tenu de la découverte d'un cluster en cours d'investigation par les autorités sanitaires au Chaudron" et "dans un souci de limiter la propagation de la circulation du virus, pour la protection des familles dionysiennes".

Lire aussi : Saint-Denis : la rentrée scolaire reportée dans 10 autres écoles

- 252 foyers de contamination dans toute la, France -

Dans l'Hexagone "près d’un tiers des départements dépassent le seuil de 10 pour 100 000 habitants, particulièrement en Ile-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Plusieurs départements de ces deux régions ont des taux d’incidence en forte progression et s’approchent du seuil d’alerte (50/100 000) qui pourrait être franchi" dans les prohains jours, déclareSanté publique France.

Samedi , 23 départements étaient classé en situation de vulnérabilité modérée : Gard, Gironde, Haute-Garonne, Haute-Savoie, Hérault, Ille-et-Vilaine, Loiret, Mayenne, Meurthe et Moselle, Nord, Oise, Sarthe, Alpes-Maritimes, Var, Vaucluse, Val d’Oise, Paris, Seine-Saint-Denis, Hauts-de Seine, Val-de-Marne

Mayotte, la Guyane et les Bouches-du-Rhône sont classées en situation de vulnérabilité élevée

252 foyers de contamination (clusters), dont 17 de plus en 24 heures, sont en cours d'investigation dans toute la France. Au moins cinq de ces foyers de contagion ont été recensés à La Réunion. Le premier d'entre-eux avait été identifié le mardi 11 août. Cela ne s'était jamais produit dans l'île.

Lire aussi : Covid-19 : deux nouveaux foyers de contamination identifiés à Saint-Denis

"Afin de limiter la progression du virus  dans la population, il est primordial de renforcer l’application de la stratégie "Tester-Tracer-Isoler". Dans l’attente des résultats, les personnes doivent s’isoler et les contacts doivent être réduits au strict minimum" souligne Santé Publique France.

"Cette conduite à tenir doit être couplée à une adhésion à l’ensemble des gestes barrières, notamment le port du masque, à la participation aux mesures d’identification des contacts, au respect des mesures d’isolement des personnes infectées, susceptibles d’être infectées ou des contacts classés à risque" ajoute l'organisme de Santé.

- "En tant que citoyen, j'ai peur" -

"En tant que médecin, je pense que la situation est très préoccupante, en tant que citoyen, j'ai peur, je ne suis pas certain qu'on retrouve le monde d'avant", a lâché samedi sur BFMTV le professeur Xavier Lescure, spécialiste en maladies infectieuses à l'hôpital Bichat (Paris).

Le médecin craint une "deuxième vague beaucoup plus longue, avec plus d'impact sur le plan économique, culturel, global", alors que le Royaume-Uni vient d'ordonner 14 jours d'isolement aux voyageurs arrivant de France.

Un indicateur inquiète particulièrement. Le nombre de cas de coronavirus est reparti à la hausse: 3.310 en 24 heures comptabilisés samedi (dans toute la France), nouveau record depuis mai, mois du déconfinement. Un effet du dépistage massif en cours, mais pas seulement puisque le taux de positivité dans la population augmente régulièrement.

Cette tendance conduit à une multiplication des mesures préventives prises par les autorités. Même si pour le moment le nombre des décès quotidiens est bien loin des heures sombres (4 dans les dernières 24 heures, 30.409 au total depuis le début de l'épidémie) et que la situation en réanimation reste stable (376 malades concernés).

- Masque obligatoire -

L'obligation du port du masque en extérieur s'étend quotidiennement dans toute la France. À La Réunion soon port obligatoire dans certains lieux publics ouverts a commence ce samedi. Les marchés forains, les abords des établissements scolaires, d'enseignement supérieur, des crèches et les sites les plus fréquentés sont concernés.

Lire aussi : Masques obligatoires dans la rue, ça commence aujourd'hui

Depuis samedi matin, une partie des Champs-Elysées, le quartier du Louvre et celui des Batignolles, sont désormais concernés. Ces zones n'étaient pas comprises jusqu'ici, alors que certaines rues de la capitale sont soumises à cette pratique depuis lundi matin.

Sur les Champs-Elysées, privés de touristes, la mesure pas encore connue divise les badauds. "Dans les lieux fermés, je ne dis pas mais dans la rue c'est ridicule", estime Olivier Robbé, en promenade avec sa petite amie, tous les deux démasqués, refusant de "vivre dans la peur".

"C'est quand même une avenue fréquentée par pas mal de monde", remarque en revanche Emelyne Rodrigues de Jesus, une étudiante rennaise venue pour le weekend. "Il faudrait le rendre obligatoire dans tout Paris", plaide-t-elle. Paris est classée en rouge depuis vendredi, comme les Bouches-du-Rhône, département dans lequel la circulation du virus est active.

- "Encourager le télétravail" -

Mais les espaces publics en extérieur ne sont pas les seuls au centre de toutes les attentions. Les appels du monde médical se succèdent en faveur du masque dans certains lieux fermés fréquentés dans un cadre professionnel ou non. C'est le cas du Haut Conseil français de la santé publique (HCSP) qui en prône le port "systématique" dans "tous les lieux clos publics et privés collectifs".

Les conclusions du HCSP diffusées ce week-end découlent de l'étude des publications "décrivant les contaminations survenues dans des espaces publics clos (restaurant, bus, bateaux de croisières, répétitions de chorales, etc.) et certains milieux professionnels (abattoirs, etc.)".

"Il est urgent de rendre obligatoire le port du masque dans tous les espaces clos, dans tous les bureaux, dans toutes les salles de classe et amphithéâtres et aussi d'encourager sans ambiguïté le télétravail, les cours à distance et la réorganisation de classes avec des effectifs moins nombreux", écrivent également dans une tribune publiée vendredi par Libération une vingtaine de professeurs et docteurs en médecine.

"Le virus ne pense pas, ne se déplace pas, ne saute pas", a souligné pour sa part la Direction générale de la santé dans son bilan quotidien vendredi. "C'est nous qui nous déplaçons, qui entrons en contact avec d'autres, qui parfois nous relâchons en termes de prévention. Il n'y a pas de fatalité".

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
3 Commentaires
lola
lola
3 ans

3 cas en mars = confinement plus de 1000 cas en août = pas de confinement pour cause économique Cela signifierait-il que la santé des réunionnais ne vaut pas 1 euro?

Missouk
Missouk
3 ans

Alors qu'on aurait très bien pu en Mars - Avril ne pas être confinés avec la quasi fermeture de l'aéroport (ce qui s'est passé en Nouvelle Calédonie par exemple), on a progressivement laissé faire, malgré les innombrables mises en garde des médecins généralistes notamment. Aujourd'hui, l'ARS est dépassée, on va droit dans le mur, car le virus est totalement hors de contrÃ'le. Mais Mme LADOUCETTE et le docteur CHIEZE se veulent rassurants...Allez y comprendre quelque chose! Je plains les soignants qui vont forcément être encore davantage sollicités, et je plains plus encore les personnes à risques : nos anciens bien sÃ"r, mais aussi, et entre autres les diabétiques, les insuffisants respiratoires. Même si l'économie doit repartir, ce que je peux comprendre, réimposer port du masque, distanciation, gel, et les tests obligatoires pour les arrivants sur notre sol me semblent être la moindre des choses.

DrExpedit, depuis son mobile
DrExpedit, depuis son mobile
3 ans

Mais en attendant toujours pas de septaine et/ou de test obligatoire à J+7. Rien pour limiter les arrivées.

Vu que la Préfecture et l'ARS disent ne rien pouvoir faire sauf les coups de menton envers les Réunionnais, peut-être que M. Lecornu aura des choses à dire à ce sujet ?