[VIDEO] Coup de gueule du média en ligne Surf Session

Compétition de surf à Anglet : sans public et (presque) sans journalistes à cause du coronavirus

  • Publié le 25 septembre 2020 à 11:40
  • Actualisé le 25 septembre 2020 à 12:20

La compétition de surf organisée à Anglet par la World Surf League, et qui s'est soldée par un nouveau sacre de la Réunionnaise Johanne Defay, n'a pas fait que des heureux. En raison de la Covid-19, la journée s'est déroulée à huis clos et sans public... à l'exception des journalistes dits "partenaires". Dans un article lapidaire, le site d'information spécialisé Surf Session, s'élève contre cette exclusion sélective. Lequel est aussi un pied de nez supplémentaire à la liberté de la presse, déjà mise à mal à plusieurs reprises depuis quelques années (Photo ch/www.ipreunion.com)

Le site d'actualités dédié aux sports de glisse Surf Session a très mal vécu la première compétition européenne de l'année à Anglet organisée par la World Surf League (WSL, ligue internationale de surf, ndlr). Et elle le dit.

Pourtant référence dans le domaine du surf, le site s'étonne dans un article entièrement dédié au sujet, de ne pas avoir pu couvrir l'événement. La WSL leur a interdit l'accès.

La faute au coronavirus, qui entraîné avec lui de nouvelles restrictions sanitaires. La compétition était bien à huis clos et interdite au public comme le montre cette vidéo réalisée par une habitante d'Anglet postée sur son balcon

 

 

- Seule la presse partenaire est autorisée à assister à la compétition -

Si interdire aussi les médias peut s'entendre dans le cadre de la Covid-19, la stupéfaction est totale quand les "journalistes partenaires", eux, sont acceptés tandis que les autres restent sur le carreau.

Les journalistes de Surf Session accusent le coup. "En nous tenant éloignés de ces derniers aujourd'hui, la WSL nous a simplement empêché de faire notre métier : celui de correctement informer. Et informer ce n'est pas simplement relayer un communiqué."

Un choix de la part de la ligue que le site spécialisé ne comprend pas. Surtout après la tenue du Tour de France ou encore de matchs de foot en lieu clos, alors que la compétition de surf, en plein air, est clôturée de toute part.

Une dénonciation appuyée par une photo d'ailleurs prise à travers le grillage, que l'on distingue sur les bords du cliché : "c'est un peu tout ce que l'on a pu voir d'Italo (surfeur brésilien, ndlr) aujourd'hui".

Le coup de grâce ? Les photos de la WSL envoyées par la suite – et diffusées malgré tout par Surf Session ensuite – mais "comment avoir envie de bêtement relayer du contenu après une telle journée et alors que la compet' s'est déroulée à 20 mètres de nos bureaux ? Nous le ferons néanmoins par respect pour les surfeurs qui méritaient bien plus que ce à quoi ils ont eu droit aujourd'hui" explique le site d'actualité sportive.

La journée de compétition, observée à distance, est d'autant plus amère pour Surf Session que la crise économique bat son plein. "Après une saison blanche, nous journalistes, étions contents et heureux de retrouver nos surfeurs français que l'on aime tant suivre durant toute la saison (…) après avoir mangé notre pain noir pendant plusieurs mois, nous étions contents de voir le surf revenir en compétition".

- Une liberté de la presse déjà mise à mal à plusieurs reprises -

Si Surf Session reconnaît qu'il est "difficile d'organiser des compétitions sportives dans ce contexte sanitaire très particulier", les regrets sont grands quand on voit que les restrictions ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Un pied de nez supplémentaire à la liberté de la presse, déjà mise à mal à plusieurs reprises depuis quelques années et alors que le nouveau "schéma national du maintien de l'ordre" prévoit que les ordres de dispersions de manifestations ne connaîtront plus d'exception. Ce qui laisserait donc la porte ouverte aux interpellations de journalistes.

Ces barrières faites aux journalistes, nous les avions dénoncées dans un tout autre registre, lors de la visite présidentielle d'Emmanuel Macron à La Réunion. Un séjour qui n'a pas laissé que des bons souvenirs tant l'accès au chef de l'Etat s'est avéré compliqué pour certains médias.

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Amers, les journalistes de Surf Session disent vouloir "oublier" cette journée de compétition à Anglet, mais rappellent tout de même les belles performances de la Réunionnaise Johanne Defay, qui remporte cette étape de la compétition. Côté hommes, c'est le Brésilien Italo Ferreira qui ressort victorieux. 

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mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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