
"Tout mais pas lui" : c'est ce que nous lâche un passant, interrogé sur la présidentielle américaine qui a lieu dans la nuit du 3 au 4 novembre. Plusieurs citoyens réuninnais n'hésitent pas à faire rapidement savoir ce qu'ils pensent du président Trump : "je ne comprends pas qu'on vote pour ce fou", "la grandeur de l'Amérique est morte", "un homme dégradant".
- "Un monstre" -
"L'heure est grave pour l'Amérique", lance Danielle, 52 ans. Pour elle, comme pour beaucoup, le président américain actuel est "odieux". "Il ne reconnaît pas le droit des femmes, c'est un monstre", précise Angélie, employée dans une banque. Ces femmes ont toutes en tête l'obscène phrase du milliardaire issue d'un enregistrement secret révélé en 2016 : "Quand tu es une star, elles te laissent faire. Tu fais tout ce que tu veux. Tu peux les attraper par la chatte". Un homme "anti-humain", complète Danielle.
Cette misogynie se double selon Angélique d'un tempérament de "monstre". "Il a séparé des enfants de leur mère", rappelle-t-elle, horrifiée, faisant allusion à une pratique de l'administration américaine avec les enfants de migrants, séparés de leur famille à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Une pratique qui concernait plus de 900 enfants en 2019 bien que l'administration ait juré y avoir mis un terme. A l'époque, elle justifiait ce recours en accusant certains parents migrants de délits mineurs.
- Le calme et la tempête -
Plus généralement, le président Trump est pour beaucoup de Réunionnais interrogés un "fou furieux", synonyme d'"embrasement", de "chaos social", de "division". Ces derniers, même s'ils avouent ne pas connaître précisément le programme de son principal opposant, voient en Joe Biden un "démocrate au sens premier", "quelqu'un qui respecte les droits de l'homme", "un homme d'apaisement" ou encore "un futur président normal".
A contrario, Laurent, habitant de Saint-Denis, se déclare ouvertement pro-Trump : "c'est impopulaire, mais vu la situation actuelle, il doit faire des choix radicaux", argumente le Réunionnais de 46 ans qui travaille dans l'administration. "La construction du mur, par exemple, c'est mal vu. Mais ça permet de diminuer la criminalité, la prostitution, le traffic de drogue et des armes, ça donne du travail aux gens à la frontière. Il y a des mauvais côtés, mais je vous cite les bons", justifie-t-il. Des amalgames présentés comme des arguments, dont le président américain est friand, et qui ne sont pas sans rappeler des propos similaires tenus par le polémiste Eric Zemmour sur CNews le 30 septembre dernier, associant les mineurs isolés à des "violeurs", "assassins", "voleurs".
A quelques heures du scrutin, les derniers sondages, comme le rappelle LCI, semblent jouer en la faveur du candidat démocrate se hissant à 51% des intentions de vote avec une avance de 6,7 points sur Donald Trump (44,3%), d'après la moyenne des études d'opinion établie par le site RealClearPolitics.
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