1.579 voix seulement séparent Biden de Trump

Biden au seuil de la Maison Blanche

  • Publié le 6 novembre 2020 à 19:58
  • Actualisé le 6 novembre 2020 à 20:51

Dans la course serrée et tumultueuse de l'élection américaine du 46ème président des États-Unis, rien n'est laissé au doute. L'État américain de la Géorgie va procéder à un recomptage des voix en raison du faible écart entre Joe Biden et le président sortant, Donald Trump. Le candidat démocrate devançait le milliardaire de 1.579 voix seulement. (Photo AFP)

C'est un des swing-states les plus convoités, du nom de ces états pouvant faire pencher la balance en faveur d'un candidat particulier.  Il y a une "marge si petite entre les deux candidats" qu'il faudra "recompter les votes", a assuré Brad Raffensperger, secrétaire d'Etat de la Géorgie, ce vendredi 6 novembre 2020 à l'occasion d'une conférence de presse à Atlanta.

Une annonce faite à 17 heures heure française alors que plus de 98% des bulletins de vote étaient dépouillés. La course est toujours serrée entre les deux candidats bien que Joe Biden n'est qu'à quelques grands électeurs de la victoire, 264 pour 270. Des résultats incertains alors que Donald Trump menace de saisir la justice tout en jetant des accusations de fraude.

Au vu des résultats serrés, aucun média n'a pour l'instant attribué définitivement la victoire à un des deux candidats dans cet Etat du nord industriel du pays qui vaut 20 grands électeurs, remporté par Donald Trump en 2016. La marge semblait devoir augmenter au fur et à mesure que les bulletins envoyés par courrier -- souvent à 80% en faveur de Joe Biden -- étaient comptés.

Et si l'ancien vice-président de Barack Obama l'emporte en Pennsylvanie, il deviendra le 46e président américain, quelle que soit l'issue du dépouillement dans les autres Etats. Au petit matin, le dépouillement en Géorgie, qu'aucun démocrate n'a remportée depuis 1992, avait déjà basculé en faveur de Joe Biden avec un peu plus de 1.500 voix d'avance.

Mais la marge est tellement "serrée" qu'il y aura un recomptage des votes dans cet Etat du Sud, a annoncé un haut responsable local. Le compteur pour arriver au nombre magique de 270 grands électeurs -- la majorité du collège électoral -- ouvrant les portes de la Maison Blanche restait donc encore bloqué: 253 ou 264 voix pour Joe Biden, selon que les médias lui aient ou non attribué l'Arizona, et 214 pour Donald Trump.

- Trump plus isolé -

Face aux résultats égrenés globalement plus favorables à son rival, Donald Trump a lui crié jeudi une nouvelle fois à la fraude, sans apporter de nouveaux éléments. "Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler l'élection", a-t-il lancé depuis la Maison Blanche, dans une tirade truffée d'approximations et de contre-vérités sur le décompte en cours.

Son équipe de campagne a prévenu vendredi que l'élection n'était "pas finie", dénonçant "les projections erronées proclamant la victoire de Joe Biden".
Le 45e président des Etats-Unis apparaît isolé au sein de son propre parti dans sa croisade contre un "vol" du scrutin dont il serait la victime.
"Nous n'avons entendu parler d'aucune preuve", a réagi sur ABC Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey et allié du président, mettant en garde contre le risque d'attiser les tensions sans éléments tangibles.

M. Trump a en revanche reçu le soutien de deux sénateurs républicains, Lindsey Graham et Ted Cruz. "Je peux vous dire que le président est en colère et je suis en colère, et les électeurs devraient être en colère", a déclaré ce dernier sur Fox News. Comme depuis mardi, Joe Biden a jeudi une nouvelle fois appelé au calme et à la patience. "Personne ne nous prendra notre démocratie. Ni aujourd'hui, ni jamais", a-t-il tweeté.

Quelques heures plus tôt, le candidat démocrate s'était dit certain, dans une intervention à la tonalité présidentielle, de sa victoire imminente.
"Je demande à tout le monde de rester calme. Le processus fonctionne, le décompte s'achève et nous saurons très bientôt", a-t-il déclaré depuis le Delaware. "Nous n'avons aucun doute sur le fait que lorsque le dépouillement sera terminé (...) nous serons déclarés vainqueurs".

- Recours judiciaires -

Le président républicain avait déclaré, dans la première nuit post-élection, qu'il avait gagné l'élection et qu'il ferait intervenir la Cour suprême, restant évasif sur les motifs. En réalité, ses avocats ont lancé de multiples actions judiciaires au niveau des Etats, avec par exemple la menace de demander un recomptage dans le Wisconsin.

Les démocrates estiment les plaintes sans fondement, mais ces recours pourraient retarder de plusieurs jours ou semaines l'homologation des résultats.
La police de Philadelphie a de son côté arrêté deux hommes après avoir appris qu'une attaque armée s'y préparait contre un centre de dépouillement, illustrant les tensions élevées dans un pays extrêmement divisé.

 

 

www.ipreunion.com avec l'AFP

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