Menace du réchauffement climatique

Mayotte : le récif corallien en période de sursis

  • Publié le 8 novembre 2020 à 02:59
  • Actualisé le 8 novembre 2020 à 07:31

On présente souvent le récif corallien de Mayotte comme un véritable aquarium. Il fait le bonheur des touristes qui se jettent à l'eau, équipés de masque, tuba et palmes. Pour autant les coraux de l'île aux parfums sont en danger. Au même titre que la grande barrière d'Australie, dont 50% des coraux ont disparu depuis les années 1990, les coraux mahorais sont menacés, comme l'indiquent nos confrères de France Mayotte Matin. Le récif de Mayotte s'étale aujourd'hui sur 480 km2. Mais la pression locale, selon le journal mahorais, a un véritable impact sur la biodiversité du lagon. (Photo : France Mayotte Matin)

- Des menaces importantes… -

Selon le parc marin, interrogé par France Mayotte Matin, c'est le récit "frangeant", soit celui qui est au bord du virage, qui est le plus exposé. Il est "victime de l'érosion, tout particulièrement à la saison des pluies lorsque le lagon se teintera de marin, entre envasement et enfouissement progressif des coraux" notent nos confrères.

Un phénomène qui pourrait abîmer les coraux sur le long terme : "la matière en suspension empêche les rayons du soleil d’atteindre les coraux", si cela dure, le récif pourrait "dépérir". Les causes : l’agriculture, l’urbanisation ou encore le système d’assainissement de Mayotte, indique France Mayotte Matin.

Le récif barrière, lui, paraît moins impacté. "La pression anthropique se fait ressentir, car plus éloignée."

Autre impact : le réchauffement climatique. "A partir de certaines températures, les algues surchauffent et disparaissent. Si la température vient rapidement à descendre, elles y retournent, sinon elles meurent et le corail ne peut pas vivre sans ces algues" précise France Mayotte Matin.

C'est ce qu'on appelle le blanchiment du corail, un phénomène déjà amplement observé à La Réunion. Et à partir d'une température de l'eau de 29 degrés, pendant sept jours consécutifs, le corail est profondément menacé. Un phénomène mondial, dur à contrer sans actions massives à l'échelle planétaire.

- … mais quelques espoirs solides -

Quels aspects positifs peuvent jouer en la faveur du lagon et "sauver" les coraux, pendant un temps au moins : "la chance du lagon de Mayotte, c'est qu'il est assez peu profond avec un gros bardage" explique Christophe Fontfreyde, le directeur du parc marin, à France Mayotte Matin.

La différence entre marée haute et basse est d’environ 4 mètres : "donc à peu près 10% de l’eau du lagon est renouvelée à chaque marée, soit 20% par jour", ajoute le directeur auprès de nos confrères mahorais. De quoi contrebalancer la pression humaine.

Autre observation du parc marin : "une adaptation se fait naturellement. Lorsque le corail va mourir, il déclenche une reproduction sexuée, la floraison du corail. Il se reproduit par bouturage, et garde son génome : cela permet un brassage génétique au moment de ces reproductions sexuées, et donc une sélection naturelle, soit une adaptation possible du corail. Avec le brassage génétique, les nouveaux coraux seront peut-être plus résistants que leurs parents" explique Christophe Fontfreyde à France Mayotte Matin.

Attention cela ne suffira pas pour autant à sauver le corail, qui reste extrêmement fragile en raison du réchauffement climatique.

Parmi les solutions envisagées, replanter sur des zones fortement impactées, bien que les techniques ne soient pas encore au point. D'autres projets sont sur la table pour limiter la pression humaine : lutte contre l'érosion, imperméabilité des sols, limitations des surfaces en béton, limitation des déchets plastiques, etc. indique le journal mahorais.

www.ipreunion.com avec France Mayotte Matin

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