
"Il n’y avait nullement lieu de placer mon client en détention provisoire puisque c’est un accident, c’est juste un accident" a indiqué Maître Mihidoiri Ali, avocat du prévenu. Il a ensuite souligné : "l’enquête dit qu’il y a eu deux départs de feu. Un le vendredi vers minuit (celui pour lequel son client est poursuivi - ndlr), et un second départ à quelques centaines de mètres. Il reste à déterminer s’il y a un lien de causalité entre les deux"
Décrivant l'état psychologique de son client, un trentenaire résidant dans l'ouest, Maître Mihidoiri Ali dit qu'il est "abattu" et "se sent mal du fait de l’ampleur des dégâts". "Je ne sais pas si il va s’en remettre, nous n'avons pas affaire à un pyromane" a encore déclaré le défenseur.
Regardez l'interview de Maître Mihidoiri Ali
Dès le début du sinistre la piste de l'incendie volontaire avait été envisagée et même clairement dénoncée par Huguette Bello, la maire de Saint-Paul, et Cyrille Melchior, le président du conseil départemental. Le parquet ouvrait une enquête et l'a confiée aux gendarmes. Ces derniers ont rapidement reçu le renfort de deux experts venus de Métropole.
"Aucune piste aujourd'hui n'est écartée, il peut s'agir d'un incendie accidentel ou criminel" détaillait ce jeudi la lieutenant Ragonnaud, de la brigade départementale de renseignement et d’investigation judiciaire. "Deux départs d'incendie ont été relevés, assez proche l'un de l'autre" ajoutait-t-elle interrogée par Imaz Press
Dès le mardi, la gendarmerie avait d'ailleurs lanceé un appel à témoins invitant à se faire connapitre "toute personne ayant pu se trouver dans les environs du Piton Maïdo dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre"
Plus de 250 personnes personnes (pompiers dont 80 renforts de Métropole, agents de l'office national des forêts, agents du Parc national notamment) ont été mobilisés. D'importants moyens matériels, une trentaine d'engins au sol, le Dash, l'avion bombarier d'eau, et cinq hélicoptères bombardiers d'eau, ont également été déployés pour lutter contre ce sinistre qui rappelait le triste souvenir des incendies majeurs de 2010 et de 2011.
Au total plus de 3.000 hectares avaient alors brûlé. Ces deux incendies avaient volontairement été allumés par le caporal-chef Patrice Nirlo, radié depouis du corps des sapeurs pompiers. Interpellé en février 2014, il avait avoué avoir déclenché plusieurs incendies chaque année depuis 2008. Jugé par la cour d'assises en février 2016, il était condamné à à 12 ans de réclusion criminelle pour le déclenchement de cinq incendies majeurs à La Réunion dont les deux feux du Maïdo.
Patrice Nirlo avait fait appel de cette décision et sa peine avait été confirmée en février 2017
Le feu qui s'est déclenché dans la nuit de vendredi à samedi dernier est désormais "fixé", les pompiers doivent empêcher toute reprise des flammes. Le travail de refroidissement des lisières se poursuit à travers la création de rigoles et d'arrosage intensif autour des points chauds.
Retrouvez ici la chronologie en photos, vidéos et textes de cet incendie qui a une nouvelle fois frappé le coeur de La Réunion.
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