Covid-19

Virus : l'Allemagne atteint le million de contaminations, l'Inde se prépare à produire un vaccin

  • Publié le 27 novembre 2020 à 17:06
  • Actualisé le 27 novembre 2020 à 17:12

L'Allemagne a franchi vendredi le seuil du million cas de Covid-19 et les préparatifs s'accélèrent pour produire les vaccins attendus dans le monde entier, notamment en Inde.

Des incertitudes demeurent : le vaccin développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford nécessite "une étude supplémentaire", a déclaré jeudi le directeur général du groupe, après des critiques concernant les résultats annoncés. Le gouvernement britannique a annoncé vendredi avoir demandé à l'Autorité de réglementation sanitaire des médicaments (MHRA) d'évaluer le vaccin. Mais les efforts se multiplient pour se préparer à les produire et vacciner la population à grande échelle.

Ainsi le Fonds souverain russe (RDIF) a conclu un accord avec Hetero, fabriquant indien de médicaments génériques, pour produire plus de 100 millions de doses du vaccin russe. Des essais cliniques en phase II et III de ce vaccin Spoutnik V sont actuellement en cours en Inde. La production pourrait y commencer début 2021.

Des "demandes" pour plus de 1,2 milliard de doses de ce vaccin ont été faites par "plus de 50 pays", selon le RDIF. Il doit être notamment produit au Brésil, en Chine ou en Corée du Sud. En prévision d'un vaccin début 2021, l'Allemagne se prépare à implanter des centres de vaccination à grande échelle, dans des centaines de lieux: halls de foire, salles de concert ou patinoires et vélodromes.

L'ancien aéroport Tegel de Berlin va devenir d'ici mi-décembre un vaste centre de vaccination. Au Brésil, le président Jair Bolsonaro a fait savoir qu'il ne se ferait pas vacciner contre le coronavirus mais que le gouvernement organiserait "immédiatement" la distribution à ceux qui le veulent d'un vaccin approuvé par les régulateurs.

Près de 61 millions de cas de Covid-19 ont été officiellement dénombrés dans le monde depuis le début de la pandémie, et plus de 1,4 million de personnes y ont succombé. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont les États-Unis avec 1.333 nouveaux morts, l'Italie (822) et le Brésil (691).

La deuxième vague frappe notamment l'Allemagne, longtemps considérée comme un bon élève dans la gestion de l'épidémie: 1.006.394 cas déclarés (+22.806 en 24H) et 15.586 décès (+426) vendredi. Pour faire face, le pays va prolonger jusqu'à début janvier ses restrictions, entre fermeture des bars et restaurants et limitations de participants à des réunions privées.

Ayant invité sa population à ne pas partir à l'étranger durant les vacances de Noël, en particulier au ski, Berlin va demander à l'Union européenne d'interdire jusqu'au 10 janvier les séjours en stations de sports d'hiver pour freiner la propagation du virus.

Mais toutes les pays alpins ne sont pas sur la même longueur d'ondes: l'Autriche prévoit l'ouverture de ses pistes. Et en France, les stations pourront rouvrir pendant les fêtes mais les remontées mécaniques resteront fermées. Alors que la Suisse voisine a rouvert ses pistes, les stations de ski italiennes ont des airs de villes mortes, avec leurs magasins, hôtels et restaurants fermés. Elles ont peu d'espoir de rouvrir avant Noël.

"C'est injuste qu'on reste fermés. Le ski, ce n'est pas comme une discothèque, on est seul et à l'air libre. En gérant bien la situation, on pourrait tous être ouverts" en Europe, juge Gianlorenzo Vaudagnotto, propriétaire de deux magasins de sport à Sestrieres (Italie).

- Amélioration en France -

Les conséquences économiques sont lourdes aussi sur les restaurateurs et commerçants fermés dans de nombreux pays. A Sofia, la capitale bulgare, plusieurs centres commerciaux profitaient de leurs dernières heures d'ouverture pour le Black Friday, avant de fermer trois semaines en vertu de nouvelles restrictions gouvernementales. Restaurants et cafés ne pourront proposer que des plats à emporter. Les fédérations d'employeurs ont prévenu que de nombreuses petites entreprises pourraient faire faillite.

En France aussi, les restaurants ont mis en place le "click and collect" et la livraison, pour renflouer les caisses, mais surtout garder le moral. "Je ne fais même pas 30% de mon chiffre d'affaires habituel (...) mais ça me console que les clients soient là", déclare Raphaël Rego, à la tête de "Oka", un restaurant brésilien étoilé à Paris.

Si l'amélioration de la situation en France se confirme, le confinement sera levé le 15 décembre pour être remplacé par un couvre-feu national, avec une exception pour les soirées du 24 et du 31 décembre. Les petits commerces pourront rouvrir dès samedi, et les déplacements seront permis dans un rayon de 20 km et pendant trois heures. En revanche bars, restaurants et salles de sport garderont portes closes, au moins jusqu'au 20 janvier.

Après quatre semaines de confinement, l'Angleterre va aussi rouvrir début décembre les magasins non essentiels, mais la grande majorité des habitants continueront de vivre sous de sévères restrictions. A Ramallah, en Cisjordanie occupée, les rues sont vides et les rideaux baissés vendredi, premier jour d'entrée en vigueur d'un couvre-feu imposé en soirée et le week-end pendant 14 jours pour lutter contre la circulation du virus.

AFP

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