Misogynie, racisme, homophobie...

Balance ta rédaction : le compte Instagram qui dénonce les discriminations dans les médias

  • Publié le 7 décembre 2020 à 02:59
  • Actualisé le 7 décembre 2020 à 06:43

En 2017, la vague "Balance ton porc" déferlait sur la France pour dénoncer les violences sexuelles subies par les femmes, sur leur lieu de travail, chez elle ou dans l'espace public. Trois ans plus tard, si la parole s'est un peu libérée, les problématiques restent les mêmes, tout secteur confondu. La presse elle-même, qui s'est emparée du sujet à de nombreuses reprises, n'est pas épargnée par les violences sexistes, le racisme, ou bien encore l'homophobie malheureusement. Et la situation ne semble pas s'être améliorée. Un collectif, Balance ta rédaction, a donc décidé de dénoncer ces discriminations subies dans les rédactions et les écoles de journalisme. (Capture d'écran Instagram/Balance ta rédaction)

Anciennes ou actuelles journalistes font partie de ce collectif. On ne connaît pas leur nom, et pour cause : à peine créer, le compte reçoit déjà des pressions pour divulguer l'identité des personnes qui témoignent d'actes sexistes, racistes, homophobes ou encore transphobes au sein des rédactions françaises.

Personne n'est épargné, en passant par les grandes chaînes de télévision comme TF1, RMC ou BFMTV, à la rédaction web de RTL ou encore des médias dits "engagés" comme Brut ou Loopsider. Les dénonciations peuvent aussi bien être des remarques insidieuses, comme "elle ne pourrait pas se coiffer celle-là ?" en direction d'une femme noire avec une coupe afro, que des faits extrêmement graves d'agressions sexuelles.

- Les rédactions doivent prendre leurs responsabilités -

S'il est du devoir de la presse de dénoncer les injustices, il est aussi de son devoir de balayer devant sa porte, et de prendre ses responsabilités face au comportement problématique de nombreux journalistes.

Produire des sujets dits "engagés", parler de l'immigration, de violences policières ou de féminisme n'est pas un gage de respect au sein des rédactions. On ne peut pas promouvoir l'égalité en public et s'y abstraire une fois les portes fermées. Et pourtant, les témoignages sont nombreux et les pressions réelles : il ne faut pas parler, sous peine de risquer son poste, de voir sa parole être remise en question, voire d'être menacé.e par une plainte en diffamation.

La Réunion n'est d'ailleurs pas exempte de tout reproche, notamment lorsque l'on voit le traitement réservé à certaines affaires de violences sexistes dans certains médias.

Dénoncer les discriminations, c'est bien. S'assurer que nous ne perpétrons pas nous-mêmes ces discriminations, c'est mieux. Dans un climat où la défiance vis-à-vis des médias est plus que présent, être irréprochable n'est pas seulement une question morale, c'est aussi nécessaire.

Les (trop) nombreux témoignages de journalistes sont à retrouver sur ce compte

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
2 Commentaires
Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Balayer devant sa porte , c est exactement ça ....
Voir la paille dans l'oeil du voisin et oublier la poutre qui est dans le sien ....
Un manque de psychologie, de tolérance .....
Tout ceci crée une atmosphère délétère

Bilimbis
Bilimbis
3 ans

Quoi que l'on fasse, on ne pourra pas de si tôt empêcher les haineux de s'en prendre à tout, toutes et tous. Nous vivons dans l'ère de la communication, mais elle ressemble plus à l'ère du narcissisme avec tout ce que cela comporte d'égoïsme et de je-m'en-foutisme. On n'est pas sorti du sable!!Mais, il faut bien essayer, alors courage Mmes et Mrs les journalistes, vous faites un métier indispensable, nous comptons sur vous.