Le festival est signataire d'une tribune optimiste pour 2021

Sakifo : "on y croit parce que notre métier est en jeu"

  • Publié le 11 décembre 2020 à 02:58
  • Actualisé le 11 décembre 2020 à 06:59

Déterminés. Voilà comment se qualifient les 130 organisateurs de festivals cosignataires d'une tribune publiée il y a quelques jours. L'objectif : interpeller sur leur sort et faire avancer les choses. Jérôme Galabert, directeur de Sakifo, n'a pas hésité et a répondu à cet appel. Avec ses collègues, le professionnel de l'événementiel souhaite alerter sur la situation du monde culturel et montrer l'inébranlable motivation du secteur. (photo d'illustration rb / www.ipreunion.com)

Imaz Press : Vous avez co-signé une tribune optimiste pour l’avenir des festivals français. Pour quelle raison est-ce que cela vous a semblé important ?

Jérôme Galabert, directeur du Sakifo : J’ai signé cette convention car c’est mon métier qui est en jeu. Nous sommes entrés dans une nouvelle phase : il y a maintenant une démarcation nette entre ceux qui croient et s’investissent réellement dans le secteur culturel, et les autres. Le milieu est sinistré, on ne peut pas ne rien faire.

 

On y croit ! Nous, organisateurs de festivals, sommes déterminés à faire vivre nos événements en 2021. ✊ #FESTIVALS2021JYCROIS #vivementsakifo2021 #sakifo2021

Publiée par Sakifo sur Vendredi 27 novembre 2020

 

Imaz Press : comment cette tribune a-t-elle vu le jour ?

Jérôme Galabert : C’est le festival des Eurockéennes de Belfort qui a lancé le mouvement. Je suis très proche de l’organisateur de cet événement et nous faisons partis, avec une trentaine d’autres directeurs, de la fédération " DeConcert ! " qui est un réseau de festivals indépendants. Nous avons évoqué cette tribune lors de l’une de nos assemblées, elle a ensuite pris une ampleur nationale et même internationale.

Imaz Press : Dans cette tribune, vous, et les autres festivals, scandez " On y croit ! ". Qu’est-ce que cela signifie ?

Jérôme Galabert : La tribune est explicite, nous voulons que les choses avancent. On ne peut pas faire une croix sur tout un monde. Nous sommes parmi les derniers, avec les boîtes de nuit, à ne pas avoir repris au moins partiellement notre activité. Tout le monde fait des efforts, tout le monde cherche des solutions. L’équipe du Sakifo est toujours dans l’action, nous ne nous sommes jamais arrêtés, on s’est battu et on continue. On veut y croire mais de manière pro-active, on n’attend pas de miracle, on n’est pas à Lourdes.

Imaz Press : Quel est l’avenir du Sakifo justement ? Cette édition 2021 sera-t-elle comme celle d’avant la crise sanitaire ?

Jérôme Galabert : L’organisation ne se déroulera pas comme d’habitude, "comme d’habitude" c’est une chanson et c’est tout. On se bat, on s’adapte mais rien n’est comme d’habitude. On est tout de même optimiste, on a montré cette année qu’on pouvait s’adapter, notamment avec le "Sakifo rant dan ron", tout en respectant les conditions sanitaires. Nos festivals auront lieu, sûrement sous une forme adaptée, mais ils seront organisés. Les Francofolies se dérouleront en mars, nous serons encore sous le coup de l’état d’urgence sanitaire qui devrait prendre fin le 31 mars 2021, mais nous nous adapterons. Concernant le Sakifo, on attend les informations plus précises, qui devraient arriver dans le courant du mois de janvier, on espère.

Imaz Press : comment on s’adapte justement, quand on organise un événement regroupant des milliers de personnes ?

Jérôme Galabert : S’il y a un milieu dans lequel on est capable de s’adapter, c’est bien celui de la culture. Notre métier consiste à nous réinventer, à faire preuve de toujours plus d’originalité. L'objectif d'un festival est de permettre au public et aux artistes de se rencontrer, il existe beaucoup de moyens pour y parvenir. Il y aura sûrement des surprises…


vc/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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