[VIDEO] Kriké, kraké

Sully Andoche i rakont zistoir lo roi ek Mésyé Lang San Zo

  • Publié le 13 décembre 2020 à 02:59
  • Actualisé le 13 décembre 2020 à 10:17

Amoureux de la langue kréol, zarboutan nout culture, Sully Andoche est ce qu'on pourrait appeler un conteur moderne. Né dans les années 60 et originaire de Saint-Denis, il a pu contempler l'évolution du conte réunionnais entre tradition et modernité. Contemporain de l'ancienne école, il utilise aujourd'hui ses textes et ses histoires afin de partager la kultur et la langue kréol. (Photo d'illustration : Facebook/Sully Andoche)

"Kriké Kraké", des mots qui indiquent le début d'une histoire créole, celle d'aujourd'hui est consacré à Sully Andoche. Écrivain, conteur et poète à ses heures perdues, Il se définit lui-même comme amoureux de la culture de la langue créole. Il aime écrire, parler, jouer avec les mots créols, cette culture il a baigné dedans étant petit. Devenu une des figures de proues du rakontaz péi.

On pourrait croire que son chemin était tracé depuis longtemps, pas du tout dit-il. "Je pourrais faire le grand conteur africain et dire que ma grand-mère me racontait des histoires sous un manguier mais ce n'est pas vrai. C'est juste mon grand-père qui me racontait tout le temps les histoires de Ti Zan et Gran diab la fès an or" explique-t-il

"Les histoires traditionnelles ne traversent pas le temps par hasard"

Devenu conteur Sully Andoche prend plaisir à raconter, à jouer ses histoires. Il mêle narration, chants et expressions faciale, l'homme n'a aucun mal à faire voyager son auditoire avec lui. Si ces histoires lontan se transmettent aussi bien selon lui, c'est parce que dans les contes les rapports de forces s'inversent, tout devient possible.

"Il faut savoir qu'au temps de l'esclavage le petit ne pouvait rien faire contre le grand, sauf dans les contes où les rapports de forces s'inversent. Ti Zan pourrait représenter l'esclave et Gran diab le maître".

La cupidité, les travers humains, la domination, "les contes sont en réalité une représentation fantastique de l'environnement dans lequel nous vivons" dit-il encore.

"Le conteur d'aujourd'hui est obligé de s'adapter à son époque"

Selon Suly Andoche il reste "deux ou trois conteurs traditionnels". Mais ce n'est pas pour autant que "le conte est en train de mourir, bien au contraire. Ça ne se fait plus comme à l'époque, la façon de raconter et les endroits se sont transformés" note le conteur. "De nos jours les, histoires passent à la télé ou sur internet, au niveau des inspirations aussi c'est différent, maintenant Ti Zan i pourrait avoir un portable" raconte-t-il.

Il se réjouit de constater que "le conte a toujours la côte à la Réunion, chaque année une vingtaine de jeunes et de moins jeunes participent à la formation rakontaz zistoir, initiée par Daniel Honoré il y a une quinzaine d'année" dit-il.

Vous vous demandez depuis le début de cet article comment Sully Andoche raconte son bann zistoir ? Ben rogard bye, ékout byen, lo zistoir i di aou komsa i fo touzor tourne son lang 7 foi dann son  boush avan kozé...

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