Le jeudi 4 février

L'intersyndicale appelle à la grève

  • Publié le 27 janvier 2021 à 12:33
  • Actualisé le 27 janvier 2021 à 12:55

La Confédération générale du travail, la Fédération syndicale unitaire, Le Saiper et l'Union syndicale Solidaires se sont réunis ce mercredi 27 janvier 2021 afin d'appeler à la mobilisation à La Réunion. Une grève est ainsi organisée le jeudi 4 février à partir de 9h30 au Jardin de l'Etat de Saint-Denis. Ce défilé intersyndical vise notamment à protester contre les mesures mises en places par le Gouvernement en cette période de crise. Plusieurs revendications seront par ailleurs prônées, à l'image de l'augmentation des salaires, la création d'emploi et la revalorisation du SMIC. (Photo : vl/www.ipreunion.com)

Réunis au mois de janvier pour échanger sur la situation sociale et l'année 2020 marquée par la pandémie et ses conséquences, l'intersyndicale rassemblant la CGTR, la FSU, le Saiper et l'Union syndicale Solidaires font état d'un bilan social inquiétant en ce début d'année 2021. Qualifié de "désastreux" pour le monde du travail et la jeunesse par le secrétaire confédéral de la CGTR, Jacques Bhugon, il a ainsi mené les différents syndicats à impulser un processus de mobilisation. Une grève concernant à la fois les secteurs public et privé sera par conséquent organisée le jeudi 4 février à partir de 9h30 au Jardin de l'Etat de Saint-Denis. Ce défilé, qui sera le premier depuis le confinement, s'effectuera rue de Paris.

"Une grande partie de la population est plongée dans la précarité et la pauvreté aujourd'hui à La Réunion", constate Jacques Bhugon. "Même s'ils ne sont pas visibles, il y a des licenciements, la situation s'aggrave pour les salariés dans les entreprises. Le taux de chômage s'aggrave aussi pour les jeunes. Dans le public, cela fait plus de 10 ans qu'il n'y a pas d'augmentation de salaire. Dans le privé, le SMIC a été revalorisé en dessous de 1 %, c'est une provocation. Rien n'a été mis en place pour les fonctionnaires, dont les points d'indices ont été gelés. C'est ce qui nous pousse à appeler à la mobilisation les Réunionnais."

- La politique du gouvernement pointée du doigt -

Guillaume Aribaud, co-secrétaire de la FSU, partage le bilan établi par la CGTR. "Le gouvernement Macron ne fait qu'appliquer la politique qu'il tenait déjà avant la crise. Une réduction du nombre de fonctionnaires est en place, tout comme la dégradation du service public. Les conditions de travail sont plus difficiles pour les fonctionnaires et la crise n'a fait que montrer du doigt des situations que nous alertions déjà auparavant. Les mesures ne sont pas du tout mélioratives pour la population. Il y a aussi un problème vis-à-vis de la communication du Gouvernement. Globalement on apprend en même temps que l'usager ce qu'il va advenir dans notre travail. Cette une forme de communication totalement méprisante, qui est devenue une arme de bataille pour le gouvernement", dénonce-t-il.

Le Saiper est de cet avis et avance que le gouvernement "a tout fait pour supprimer le dialogue social." La suppression des réseaux d'éducation prioritaire rend la situation de l'éducation encore plus difficile à la Réunion d'près le syndicat, alors que l'île accuse les résultats scolaires les plus mauvais à l'échelle nationale, se situant juste devant Guyane et Mayotte. Le Saiper dénonce ainsi qu'il n'y aura bientôt plus de CP et de CE1 dans certaines écoles, ce qui ne permettra pas un rattrapage vis-à-vis de la Métropole.

De son côté, l'Union syndicale Solidaires, est consciente qu'il est difficile de se mobiliser en cette période. "Tout le monde n'a pas la tête à aller renverser la table. Pour autant il nous semble importante d'être présents. C'est une grève interprofessionnelle, nationale. Plusieurs sujets posent question aujourd'hui, notamment concernant le télétravail et les licenciements. Certains sont liés à la baisse d'activité mais d'autres sont juste effectués par opportunité. Il faut combattre une forme d'individualisme, apparu avant la pandémie. On ne peut pas se renfermer. La sinistrose ambiante doit être combattue par les unités intersyndicales. On sait que la mobilisation ne sera pas exceptionnelle, mais venez porter cette parole. Notre responsabilité est d'y aller, de porter nos revendications", clame ainsi son représentant Pascal Valliamé.

Professeur en maternelle, Guillaume Aribaud dépeint une situation critique vis-à-vis de l'enseignement :

La grève sera l'occasion pour l'intersyndicale de faire part de ses revendications, notamment concernant les augmentations de salaires. "Vivre avec un SMIC fixé aujourd'hui à 1.100 euros est impossible. Il a besoin d'être revalorisé à hauteur de 1.8OO euros. On revendique également de bonnes conditions de travail, l'application des conventions collectives, l'égalité professionnelle pour tous.

La création d'emploi d'emplois est également un point sur lequel l'intersyndicale souhaite alerter le Gouvernement, comme l'explique Guillaume Aribaud. "La crise sanitaire nous montre que nous avons besoin d'êtres humains. Quand on nous promeut le tout-numérique, c'est bien gentil, mais derrière on a toujours besoin d'un être humain dans l'aspect social, on n'est pas des machines. Tout cela demande que des emplois soient créés. Et c'est possible à partir de la richesse qui n'est pas distribuée. Il faut aller la taxer sur ceux qui font de l'argent et ne sont pas forcément ceux qui en ont le plus besoin. On voit bien que ce système est fait pour une minorité et pas pour d'autres", déclare-t-il.

vl/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

 

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1 Commentaires
john
john
2 ans

La dictature de la France sur notre île c'est une honte française