[EN DIRECT] Les discussions avec les industriels s'enlisent

Convention canne : les planteurs dans les rues de Saint-Denis pour "sauver l'avenir"

  • Publié le 14 juin 2022 à 12:15
  • Actualisé le 20 juin 2022 à 10:43

Alors que les discussions entre planteurs et industriels n'avancent toujours pas concernant la nouvelle convention canne, les agriculteurs organisent une "marche noire" ce mardi 14 juin 2022. Le rendez-vous est donné à 9h30 devant la préfecture par la FDSEA, pour alerter sur les difficultés du secteur et "sauver l'avenir". Les agriculteurs se dirigeront ensuite vers le centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS) à La Providence.

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  • Voici la motion déposée :

    "Le président de la République est venu à la réunion en octobre 2019 et a mis l'accent sur la sécurité alimentaire/ Pour ce faire il a demandé au préfet de région de mettre en place des comités de transformation par filière pour intégrer les 2025 afin d'avoir de la visibilité sur la production agricole. Aujourd'hui devant les problèmes géopolitique et sanitaire, la profession agricole a réfléchi sur les projets de chacune des filières et a transmis à Paris l'ensemble des dossiers du développement.

    Aujourd'hui la situation est grave et nécessite dans l'urgence une intervention adaptée au plus haut niveau de l'État pour redonner de la visibilité et un avenir à une filière qui demeure essentielle à l'échelle du territoire, la filière canne, sucre, rhum, énergie et aussi les autres filières horticoles et élevage qui sont interdépendantes. 

    Considérant, que les planteurs sont face à une diminution importante des molécules nécessaires pour leur itinéraire technique, adaptées aux conditions tropicales de La Réunion ;

    Considérant, que la hausse incontrôlée des prix des engrais et des intrants, qui ont doublé. À elle seule, cette augmentation consomme l'intégralité des 14 millions d'euros que l'État a récemment accordés aux planteurs de canne afin de revaloriser leur revenu.

    Considérant, L'explosion du prix du fret qui fait aujourd'hui peser un risque supplémentaire pouvant avoisiner les 10 millions d'euros sur l'équilibre économique des sucreries. La crise du Covid et le conflit en Ukraine rendent absolument nécessaire le déplafonnement du soutien à l'écoulement afin de maintenir un niveau de concurrence loyal et équitable avec les sucreries continentales.

    La convention canne sucre rhum énergie est arrivé à terme le 31 décembre 2021 et devant l'urgence de la filière, les syndicats se sont regroupés en intersyndicale depuis décembre 2021 dans le but de porter la réflexion sur de nouveaux enjeux économique, social et environnemental pour répondre aux nouvelles exigences de la PAC à travers les aides fléchées sur la filière afin que :

    Les planteurs continuent de disposer des molécules nécessaires pour leur itinéraire technique, adaptées aux conditions tropicales de La Réunion ; La Recette bagasse Energie puisse faire l'objet d'une revalorisation pour rétablir une équité par rapport aux autres combustibles venant s'y subsister pour permettre une augmentation de la production de canne, ce qui induira une augmentation de la production de bagasse et limitera à due proportion les importations de biomasse extérieure, renforçant ainsi la souveraineté énergétique de Pile ;

    Un dispositif de soutien adapté soit mis en place par l'État afin que les plan, puissent dégager un revenu décent à partir du prix d'achat de la tonne revaloriser sur toute la durée de la convention canne 2022_2027 en tenant c d'une bonification du marché le permettent. A un mois de l'ouverture de la campagne sucrière, L'intersyndicale demande A l'État et les collectivités locales d'intervenir pour que les éléments chiffrés de tous les Partenaires de la filière puisent être mis sur la table pour qu'une réelle négociation puisse commencer.

    A l'État d'apporter des réponses claires sur son positionnement financier pour tous les maillons de la filière afin de garantir la pérennité des entreprises par un revenu décent et continuer à donner aux jeunes agriculteurs l'espoir et une ambition pour les années à venir. A l'État qu'un plan de résilience pour les filières végétales spécifiques pour les DOM puisse être négocier rapidement pour répondre aux augmentations actuelles sur les intrants agricoles. A l'État et au Conseil Départemental que sur la mise en place du PSN 2023-2027 que des mesures de simplification administrative puisse être mis en place pour faciliter l'accès aux différentes aides par les agriculteurs.

    Que les revendications de la filière canne soient pris en compte pour ne pas déstructurer les autres filières sur le territoire entre la canne, le maraichage et l'élevage".

  • La rencontre avec le Département est terminée

    "A priori le Conseil départemental doit rencontrer le ministère, on espère avoir un début de réponse concernant nos revendications" indique Jean-Michel Moutama. Une motion en soutien à la filière canne doit être signée par le Département et la Région pour être déposée auprès du gouvernement.

    Les agriculteurs demandent au Département de prendre part aux discussions avec les industriels, alors qu’une réunion se tient cet après-midi. "Les négociations n'ont toujours pas commencé, on demande à l'Etat de jouer son rôle d'arbitre" ajoute Jean-Michel Moutama.

  • Les agriculteurs au Conseil départemental

    Les planteurs sont toujours arrêtés devant le Conseil départemental. Une délégation est reçue par des conseillers départementaux. Une motion va être remise, comme en préfecture. A noter la présente de Jean-Hugues Ratenon, député sortant de la 5ème circonsciption et candidat à sa réélection au second tour, une zone particulièrement touchée par la crise de la filière canne.

  • La marche noire commence

    La délégation est ressortie de la préfecture. Des centaines de planteurs sont maintenant réunis. La marche noire commence. Les agriculteurs se dirigent vers le parc de la Providence où se trouve le centre technique. C'est là que doit avoir lieu un nouveau round de négociations entre les industriels et les planteurs.

    Sur le trajet, les manifestants s'arrêtent devant le siège du Conseil départemental, compétent en matière d'agriculture.

  • Jean-Michel Moutama, président de la CGPER : "on ne peut pas continuer comme ça"

    "Ce n'est pas de gaité de coeur que nous sommes là ce matin. Nous voulons attirer l'attention des autorités sur nos problèmatiques puisque pour l'instant, aucune solution n'est apportée à nos problèmes. On ne peut pas continuer comme ça" déclare Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, au micro d'Imaz Press.

    Il en est convaincu : "la filière canne est en grave difficulté et cela aura des répercussions sur toutes les autres filières". Il ajoute : "nous sommes confrontés à des problèmes liés à la crise sanitaire et à la situation géopolitique" sans aucune prise en considération de cette réalité par l'Etat. Ecoutez :

  • Une délégation reçue en préfecture

    Une délégation de l'intersyndicale est reçue en préfecture par Ottman Zaïr, directeur de cabinet du préfet. Regardez :

  • Guillaume Sellier, représentant de l'intersyndicale et président des Jeunes agriculteurs : "s'il faut durcir le ton, on le fera"

    Les planteurs se sont réunis en intersyndicale pour faire face aux industriels. "Il nous fallait présenter un front commun" explique Guillaume Sellier, planteur et président des Jeunes agriculteurs. Il énumère ensuite les revendications. "Nous demandons l'augmentation du prix de la tonne de canne et la révalorisation du prix de la recette bagasse et de la recette mélasse" dit-il. "Nos coûts de production ne cessent d'augmenter mais pas nos revenus" remarque-t-il.

    Il s'agace ensuite : "ce qui nous déplaît est leur façon d'agir. Ils (les industriels - ndlr) ont l'habitude de se comporter ainsi. Ils font traîner les négociations pour nous mettre la pression à deux semaines de l'ouverture de la coupe".

    Le syndicaliste prévient : "nous avons déjà prouvé notre capacité de mobilisation, s'il faut durcir le ton, nous le ferons". Ecoutez :

  • Le rassemblement s'organise

    Une centaine de personnes sont déjà présentes devant la préfecture. Les manifestants vont marcher jusqu'au parc de la Providence où doit se tenir - au centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS) -, une réunion avec les industriels.

  • Bonjour, bonjour La Réunion

    Les planteurs manifestent dans les rues de Saint-Denis ce mardi matin pour alerter sur les difficultés du secteur et "sauver l'avenir" de la canne.

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À propos

Alors que les discussions entre planteurs et industriels n’avancent toujours pas concernant la nouvelle convention canne, les agriculteurs organisent une «marche noire» ce mardi 14 juin 2022. Le rendez-vous est donné à 9h30 devant la préfecture par l'intersyndicale FDSEA, les Jeunes agricultuers, la CGPER et l'UPNA, pour alerter sur les difficultés du secteur. Les agriculteurs se dirigeront ensuite vers le centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS) à La Providence.

«Les discussions n’ont toujours pas abouti, nous avons de nouveau échangé avec les industriels mais nous n’avons fait aucune nouvelle avancée » regrette Dominique Gigan, président de la FDSEA. Les agriculteurs réclament en effet une augmentation sur le prix de la canne, et à ce que les industriels tiennent compte des augmentations des intrants.  Entre 200 et 300 personnes sont attendues, d’après l’intersyndicale.

Les planteurs se mobilisent régulièrement depuis quelques semaines, alors que les discussions n’aboutissent pour l’heure à aucune avancée. Fin mai, les syndicats ont rencontré les industriels sans qu’aucun accord ne soit signé. Selon l'intersyndicale, le début de la campagne sucrière n’était pas encore totalement menacé. Plus de deux semaines plus tard cependant, un départ dans les temps semble de plus en plus compliqué, si aucun accord n’est trouvé. A l'issue de cette marche noire, une nouvelle réunion se tiendra entre agriculteurs et industriels, toujours dans les locaux du CTICS.

Pour rappel, la convention canne doit être négociée entre les planteurs, les usiniers et les industriels. Pour cette année, malgré l'aide apportée par l'état à hauteur de 14 millions d'euros, cela ne suffit pas selon l'intersyndicale. Les travailleurs sont impactés et demande une rallonge pour amortir les coûts des engrais, herbicides et matériaux.

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3 Commentaires
Zorro
Zorro
1 an

Tous les ans le même cirque,depuis le temps ils auraient eu le temps de réfléchir à faire pousser autre chose,c'est fou de continuer de croire que ça va continuer comme ça encore des décennies (je comprends bien que chaque année gagnée c'est toujours ça de pris)

GERARD97460
GERARD97460
1 an

Qu'attendent ils pour planter autre chose que la canne à sucre la plus chère du monde, l'EUROPE ne veut plus de votre canne à sucre et ne veulent surtout plus la subventionner car tous les ans elle augmente et rien en vue à l'horizon avec cette culture d'un autre siècle pour la Réunion, elle n'a plus rien à voir à la Réunion qui devrait vraiment s'orienter vers d'autres plantations vitales pour cette île et pas une plantation totalement subventionnée de sa plantation à sa récolte, il faut avoir le courage de dire à ces planteurs de canne à sucre de revoir leur copie et d'aller planter autre chose sur leur terrain autre chose que la canne à sucre car elle n'est plus rentable depuis fort longtemps et ce n'est plus une culture car elle doit être cultivé à très grande échelle comme au BRÉSIL.

Quel avenir pour la canne' Elle n'a pas d'avenir !
Quel avenir pour la canne' Elle n'a pas d'avenir !
1 an

Les cultivateurs de canne font pousser des subventions'.Tournez vous vers les cultures vivrières bio, tournez vous vers les cultures manquantes à la réunion !Assurez nous de l'autonomie alimentaire réunionnaise !