
- Une majorité relative, une chance pour La Réunion -
Au soir de ce premier tour, le camp présidentiel n’est pas certain d’avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Et pour cause, le résultat historique de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) partout en France lui permet d’espérer jouer les troubles fêtes à la veille de ce second tour. La Réunion n’y échappe pas puisque l’union de la gauche a permis la qualification de 6 de ses 7 candidats au second tour.
Si les chances de Jean-Luc Mélenchon de devenir Premier ministre paraissent minces, une majorité relative ouvrirait la porte à une vraie concertation entre les différentes composantes politiques de l’Assemblée nationale.
En effet, si le gouvernement ne veut pas avoir recours systématiquement à l’impopulaire article 49-3 de la Constitution pour faire passer des textes de loi en force, elle devra forcément composer et donc être à l’écoute des députés des autres camps.
Cette perspective est une chance historique pour les députés réunionnais de pouvoir se faire entendre. Durant la campagne du premier tour, plusieurs candidats ont défendu, à raison, la nécessité d’adopter une posture, non pas d’opposition systématique, mais de co-construction.
Les parlementaires nouvellement élus dimanche prochain devront savoir changer de paradigme. Sans renier leur projet politique, en restant ferme sur leurs convictions fondamentales, une "opposition constructive" leur permettrait de faire valoir l’intérêt supérieur de La Réunion, notamment, lorsque le gouvernement se trouvera en difficulté.
- La création d’un groupe Outre-mer à l’Assemblée Nationale, une solution ? -
Dans ce contexte, une véritable réflexion doit être menée, tant par les électeurs que par les candidats en lice pour le second tour. S’ils entrent à l’Assemblée Nationale, c’est pour faire entendre la voix des Réunionnais. Une voix qui devra nécessairement composer avec la majorité présidentielle qui sera, quoi qu’il arrive, au pouvoir, pour les 5 années à venir.
Les enjeux pour La Réunion, durant ces cinq prochaines années, sont importants. Il y a les questions relatives au pouvoir d’achat, à la lutte contre le chômage, la précarité et la pauvreté. Il y aussi l’enjeu environnemental sur une île fortement soumise aux aléas climatiques. La réussite des jeunes Réunionnais avec en filigrane la lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire, est également une question de fond.
Le développement économique du territoire, l’intégration régionale de La Réunion, l’autonomie alimentaire et énergétique ou encore la transformation agricole sont d’autres dossiers que nos députés devront défendre à l’Assemblée Nationale.
Il convient de rappeler que La Réunion partage ces grands défis avec les autres départements d’Outre-mer, avec, bien évidemment, des spécificités intrinsèques à chaque territoire.
A l’aube de cette nouvelle législature, se pose donc avec acuité la question de la création d’un groupe parlementaire d’Outre-mer. L'idée est d'éviter que les parlementaires des différents territoires soient disséminés dans des groupes politiques n'ayant pas la défense des Outre-mer comme priorité.
Forgé à l'intérieur d'un groupe en prise avec les réalités du terrain, un discours, porté par des ultramarins pour les ultramarins, assurera une meilleure prise en compte des besoins particuliers de ces territoires.
Régulièrement, lors des élections législatives, des candidats défendent la création d’un tel groupe des parlementaires des Outre-mer. Il est largement temps de passer des paroles aux actes. Cela pour éviter que le sentiment d'abandon, d'injustice et d'humiliation ressenti par une majorité croissante d'Ultramarins finisse par enflammer le baril de poudre
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